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Décisions

Cass. com., 25 février 1992, n° 90-17.937

COUR DE CASSATION

Arrêt

Rejet

PARTIES

Demandeur :

Confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie française, Syndicat des patrons boulangers du Cantal

Défendeur :

Le Disque bleu (Sté)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Bézard

Rapporteur :

M. Léonnet

Avocat général :

Mme Le Foyer de Costil

Avocats :

Me Jacoupy, SCP Boré, Xavier.

T. com. Aurillac, du 4 avr. 1989

4 avril 1989

LA COUR : - Sur le moyen unique : - Attendu, selon l'arrêt attaqué (Riom, 6 juin 1990), que la société " Le Disque bleu " (la société), exploitant sous l'enseigne Euromarché, a fait paraître le 4 juin 1988 dans le journal régional " La Montagne " une annonce indiquant qu'elle distribuerait ce jour-là dans son magasin d'Aurillac, 5 000 baguettes de pain gratuites dans la limite d'une par personne et sans obligation d'achat ; que le Syndicat des patrons boulangers du Cantal et la Confédération nationale de boulangerie et la boulangerie-pâtisserie française ont alors saisi le tribunal de commerce pour faire constater que ce procédé publicitaire constituait un acte de concurrence déloyale pour les boulangers et demander réparation du préjudice subi ;

Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir débouté le Syndicat des patrons boulangers du Cantal et la Confédération nationale de la boulangerie et de la boulangerie-pâtisserie française, alors que, selon le pourvoi, la distribution gratuite et massive d'un produit de consommation tel que le pain, dont la société Le Disque bleu n'ignorait pas qu'il constituait l'activité essentielle de la profession de boulanger, avait nécessairement pour conséquence, même si elle n'était pas répétée par cette société, de perturber le marché du pain dans la ville d'Aurillac et d'apporter à l'exercice de la profession de boulanger un trouble générateur d'un préjudice indemnisable (violation de la loi des 2 et 17 mars 1791 sur la liberté du commerce et de l'industrie, et des articles 1382 et 1383 du Code civil) ; Mais attendu que la cour d'appel n'encourt pas le grief du moyen pour avoir recherché si les circonstances de la cause caractérisaient une faute constitutive de concurrence déloyale; que le moyen n'est pas fondé ;

Par ces motifs : rejette le pourvoi.