Cass. com., 25 janvier 2000, n° 97-20.334
COUR DE CASSATION
Arrêt
Rejet
PARTIES
Demandeur :
Prodim (SNC)
Défendeur :
Supercham (SARL), Établissements Ségurel et fils (Sté), Francap Distribution (SA)
COMPOSITION DE LA JURIDICTION
Président :
M. Dumas
Rapporteur :
Mme Garnier
Avocat général :
M. Jobard
Avocats :
Me Odent, SCP Vincent, Ohl.
LA COUR : - Sur le moyen unique, pris en ses deux branches : - Attendu, selon l'arrêt confirmatif attaqué (Versailles, 4 juillet 1997), que le 18 juillet 1991, la société Supercham a conclu avec la société Prodim un contrat de franchise en vue de l'exploitation d'un fonds de commerce à l'enseigne "Shopi" ; que le 3 novembre 1995, la société Prodim a fait constater, que la société Supercham avait déposé l'enseigne "Shopi" pour installer à la place l'enseigne "Coccinelle" ; que par acte du 10 septembre 1996, la société Prodim, estimant que l'apposition de cette dernière enseigne constituait un trouble manifestement illicite, a assigné devant le juge des référés la société Supercham et deux autres sociétés, titulaires ou présumées telles de la marque Coccinelle, à l'effet de voir ordonner sous astreinte l'enlèvement de cette enseigne ;
Attendu que la société Prodim fait grief à l'arrêt d'avoir rejeté sa demande, alors, selon le pourvoi, d'une part, que le problème de la rupture du contrat de franchise et du contrat d'approvisionnement par la société Supercham comme celui de l'appréciation de la mise en jeu de la clause résolutoire ne relevaient pas de l'appréciation du juge des référés mais du tribunal arbitral, qui ne s'était pas encore prononcé ; qu'en se bornant néanmoins à relever que la rupture des relations commerciales était évidemment consommée par le changement d'enseigne, la cour d'appel a excédé ses pouvoirs en violation de l'article 873 du nouveau Code de procédure civile ; alors, d'autre part, qu'aux termes de l'article 873 du nouveau Code de procédure civile, le juge des référés peut connaître d'une demande tendant à voir ordonner, en raison d'un trouble manifestement illicite résultant d'une clause de non concurrence, les mesures propres à faire cesser ce trouble ; que dès lors en s'abstenant de rechercher, comme elle y était invitée par ses conclusions d'appel, si le retrait brutal par la société Supercham de l'enseigne Shopi en violation des stipulations du contrat de franchisage ne constituait pas un trouble manifestement illicite qu'il appartenait au juge des référés de faire cesser, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision au regard de l'article 873 du nouveau Code de procédure civile ;
Mais attendu que l'arrêt, après avoir relevé que l'assignation avait été délivrée plusieurs mois après la constatation du changement d'enseigne, retient, par motifs propres et adoptés, que l'enseigne Coccinelle ne revêt pas une renommée nationale ou régionale telle que définie par l'article 8 du contrat de franchise et que son adoption n'était pas de nature à constituer un trouble manifestement illicite au regard de la clause de non-concurrence ; que la cour d'appel qui, abstraction faite d'un motif surabondant critiqué à la première branche, a procédé à la recherche prétendument omise, a ainsi légalement justifié sa décision ; d'où il suit que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;
Par ces motifs : rejette le pourvoi.