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Décisions

Cass. 1re civ., 21 février 1995, n° 93-14.041

COUR DE CASSATION

Arrêt

Rejet

PARTIES

Demandeur :

Belhaj

Défendeur :

Valem Aucar (Sté)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. de Bouillane de Lacoste

Rapporteur :

M. Pinochet

Avocat général :

M. Gaunet

Avocats :

Mes Baraduc-Benabent, Le Prado.

T. com. Paris, 5e ch., du 21 déc. 1990

21 décembre 1990

LA COUR : - Sur le moyen unique, pris en ses deux branches : - Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que le véhicule de la société Valem Aucar pris en location par M. Belhaj, exerçant le commerce sous l'enseigne Etablissements Sonia, a été dérobé dans la nuit du 5 au 6 juin 1989 ; que, M. Belhaj n'ayant pu restituer que les clefs, la société l'a assigné en paiement de la valeur vénale du véhicule en se prévalant de la clause 7 du contrat de location "mettant à la charge du loueur le vol du véhicule s'il ne restituait pas les clefs, les titres de circulation ainsi que le contrat de mise à disposition du véhicule" ;

Attendu que M. Belhaj fait grief à l'arrêt attaqué (Paris, 6 janvier 1993) d'avoir accueilli cette demande, alors que, selon le moyen, d'une part, la cour d'appel a méconnu les termes du litige en décidant qu'il avait reconnu être un loueur habituel de la société Valem Aucar ; alors que, d'autre part, en se bornant à relever cette qualité de loueur habituel sans relever que la location du véhicule entrait dans la compétence professionnelle du locataire, la cour d'appel a violé l'article 35 de la loi du 10 janvier 1978, un commerçant ayant droit à la même protection qu'un particulier pour toute offre à lui faite sortant du cadre spécifique de son activité ;

Mais attendu que M. Belhaj a reconnu, dans ses conclusions d'appel, qu'il avait loué le véhicule pour les besoins de son entreprise ;que la cour d'appel en a justement déduit que le contrat signé par un commerçant pour les besoins de son commerce échappait à l'application de l'article 35 de la loi n 78-23 du 10 janvier 1978 qui ne concerne que les contrats conclus entre professionnels et non professionnels ou consommateurs ;que la décision, abstraction faite du motif erroné mais surabondant critiqué par la première branche du moyen, n'encourt donc pas le grief qui lui est fait par la seconde branche et se trouve légalement justifiée ;

Sur la demande formée par la société Valem Aucar, en application de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile : - Attendu qu'en équité il y a lieu d'accueillir cette demande ;

Par ces motifs : rejette le pourvoi.