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Décisions

Cass. 1re civ., 13 mars 1996, n° 93-21.070

COUR DE CASSATION

Arrêt

Rejet

PARTIES

Demandeur :

Union fédérale des consommateurs de l'Isère

Défendeur :

Garage Girard (Sté)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Lemontey

Rapporteur :

M. Fouret

Avocat général :

M. Roehrich

Avocats :

SCP Lyon-Caen, Fabiani, Thiriez

Cass. 1re civ. n° 93-21.070

13 mars 1996

LA COUR : - Sur le moyen unique, pris en ses quatre branches : - Attendu que M. Prost, qui avait commandé une automobile au garage Girard, concessionnaire Renault, a, le lendemain, déclaré renoncer à cette commande ; qu'il a assigné celui-ci en annulation du contrat et en restitution de l'acompte versé ; qu'à l'instance, sont intervenues l'Union fédérale des consommateurs de l'Isère (UFC 38) et la Régie nationale des usines Renault ; que le tribunal a déclaré l'UFC 38 recevable en son intervention pour faire déclarer abusives certaines clauses des contrats proposés par le réseau Renault à sa clientèle, mais constaté que cette intervention était devenue sans objet, le type de contrat litigieux n'étant plus utilisé ; que l'appel formé par l'UFC 38 contre cette décision a été déclaré irrecevable par l'arrêt attaqué (Grenoble, 6 octobre 1993) ;

Attendu que l'UFC 38 fait grief à cette décision d'avoir ainsi statué alors que, de première part, la cour d'appel aurait violé l'article 6 de la loi du 5 janvier 1988, en rejetant son action au motif qu'elle n'avait pas agi à titre principal ; alors que, de deuxième part, il n'aurait pas été répondu aux conclusions selon lesquelles les contrats modifiés reprenaient les mêmes termes que ceux figurant dans l'exemplaire signé par M. Prost ; alors que, de troisième part, l'intervenant pouvant exercer toutes les voies de recours, la cour d'appel aurait violé l'article 329 du nouveau Code de procédure civile en jugeant que l'appel de l'UFC était irrecevable au motif que ni M. Prost ni le garage Girard n'avaient interjeté appel du jugement ; alors que, enfin, la cour d'appel aurait dénaturé les termes clairs et précis des conclusions de l'UFC, en relevant que l'extinction de l'action de M. Prost privait l'action de celle-ci de la base nécessaire à son examen au fond ;

Mais attendu que, dans l'exercice de leur pouvoir souverain d'appréciation des éléments de la cause, les juges du second degré ont constaté qu'il était établi que le type du contrat présenté par la Régie Renault et mis en œuvre par le garage Girard n'était plus proposé aux consommateurs ; que la cour d'appel en a exactement déduit que l'action de l'UFC 38, recevable initialement par voie d'intervention, était devenue sans objet ; que, par ces seuls motifs, et abstraction faite du motif erroné critiqué par la première branche du moyen, la cour d'appel, qui a répondu aux conclusions invoquées, a légalement justifié sa décision ;

Par ces motifs : rejette le pourvoi.