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Décisions

Cass. soc., 3 novembre 2004, n° 02-45.881

COUR DE CASSATION

Arrêt

Cassation

PARTIES

Demandeur :

Salque

Défendeur :

Asept In Med (SA)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

Mme Mazars (faisant fonction)

Avocat général :

M. Allix.

Cons. prud'h. Lyon, du 21 janv. 1999

21 janvier 1999

LA COUR : - Sur le second moyen, tel qu'il est énoncé au mémoire en demande et reproduit en annexe au présent arrêt ; - Vu le principe fondamental de libre exercice d'une activité professionnelle, ensemble l'article L. 120-2 du Code du travail; - Attendu qu'une clause de non-concurrence n'est licite que si elle est indispensable à la protection des intérêts légitimes de l'entreprise, limitée dans le temps et dans l'espace, qu'elle tient compte des spécificités de l'emploi du salarié et comporte l'obligation pour l'employeur de verser au salarié une contrepartie financière, ces conditions étant cumulatives ;

Attendu que M. Salque a été engagé le 1er septembre 1993 par la société Asept In Med, entreprise spécialisée dans la vente de matériel médical, en qualité de VRP ; qu'un avenant à son contrat de travail le nommant chef des ventes comportait une clause de non-concurrence; que l'employeur a fait valoir que nonobstant cette clause, l'intéressé avait été engagé immédiatement après son licenciement par une société concurrente;

Attendu que, pour décider que la clause contractuelle était licite et condamner le salarié au paiement de dommages-intérêts pour violation de cette clause, la cour d'appel a retenu que l'interdiction de concurrence était limitée à deux ans et couvrait le secteur que M. Salque était chargé de visiter ;

Qu'en statuant ainsi, alors qu'il résulte de ses constatations que la clause contractuelle de non-concurrence ne comportait pas l'obligation pour l'employeur de verser au salarié une contrepartie financière, ce dont il résulte qu'elle était nulle, la cour d'appel a violé le principe ci-dessus énoncé et le texte susvisé;

Et attendu qu'il y a lieu de faire application de l'article 627, alinéa 1er, du nouveau Code de procédure civile, la cassation encourue n'impliquant pas qu'il soit à nouveau statué au fond du chef de la violation de la clause de non-concurrence ;

Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le premier moyen : Casse et annule en ses dispositions ayant condamné M. Salque à payer des dommages-intérêts pour violation de la clause de non-concurrence, l'arrêt rendu le 27 juin 2002, entre les parties, par la Cour d'appel de Lyon.