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Décisions

Cass. 3e civ., 4 février 2004, n° 02-18.029

COUR DE CASSATION

Arrêt

Cassation

PARTIES

Demandeur :

Moran, Chaize

Défendeur :

Frechard

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Weber

Rapporteur :

Mme Gabet

Avocat général :

M. Cédras

Avocats :

SCP Gatineau, SCP Peignot, Garreau

TGI Roanne, du 8 nov. 2000

8 novembre 2000

LA COUR : - Sur le moyen unique : - Vu l'article 1642 du Code civil ; - Attendu que le vendeur n'est pas tenu des vices apparents et dont l'acheteur a pu se convaincre lui-même ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Lyon, 30 mai 2002), que, par acte notarié du 29 septembre 1999, Mme Moran et M. Chaize ont acquis de Mme Frechard une maison d'habitation ; que l'acte contenait une clause de non-garantie des vices cachés ; qu'une expertise a révélé la présence, dès avant la vente, d'insectes xylophages infestant la charpente ; que les acquéreurs ont assigné la venderesse en paiement de dommages-intérêts en invoquant l'existence de vices cachés et la réticence dolosive de la venderesse ;

Attendu que pour rejeter cette demande, l'arrêt retient que si Mme Frechard ne contestait pas qu'elle avait connaissance des désordres et n'en avait pas informé les acquéreurs, ce qui ne permettait pas de la considérer comme étant de bonne foi et lui interdisait de se prévaloir de la clause de non-garantie, il ressortait de l'expertise judiciaire que les désordres de structure de charpente pouvaient être remarqués par un non-professionnel ou à tout le moins susciter des interrogations lui permettant de solliciter un avis autorisé à condition de pénétrer dans les combles, visite qualifiée par l'expert "d'acrobatique" mais n'excédant pas les capacités physiques des acquéreurs ; qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

Par ces motifs : Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 30 mai 2002, entre les parties, par la Cour d'appel de Lyon ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour d'appel de Dijon.