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Décisions

Cass. 1re civ., 31 mars 1992, n° 91-04.025

COUR DE CASSATION

Arrêt

Cassation

PARTIES

Demandeur :

Roume

Défendeur :

Banque Worms (Sté), SOVAC (Sté), Crédit municipal (Sté), Cofinoga (Sté), Cofidis (Sté), Crédit mutuel (Sté), UCB (Sté), CDE (Sté), Creserfi (Sté), Société lyonnaise de banque (Sté), Cétélem (Sté), Sofinco (Sté), Covefi (Sté), Crédit agricole (Sté), Budget carte (Sté), Banque de France (Sté)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Massip (faisant fonction)

Rapporteur :

M. Savatier

Avocat général :

Mme Flipo

TI Marseille, du 12 déc. 1990

12 décembre 1990

LA COUR : - Sur le moyen unique tel qu'il ressort de la déclaration de pourvoi : - Vu les articles 1er et 17 de la loi n° 89-1010 du 31 décembre 1989 relative à la prévention et au règlement des difficultés liées au surendettement des particuliers et des familles ; - Attendu que le bénéfice des procédures de règlement amiable et de redressement judiciaire civil prévues par cette loi est réservé, selon le premier de ces textes, aux personnes physiques qui sont dans l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de leurs dettes non professionnelles exigibles et à échoir, lorsqu'elles ne relèvent pas des procédures visées par le second ;

Attendu que pour rejeter le recours formé par Mme Roume et déclarer irrecevable sa demande d'ouverture d'une procédure de règlement amiable, le tribunal d'instance a d'abord constaté que son mari est artisan taxi et qu'il entre de ce fait dans le cadre des exclusions définies par l'article 17 de la loi susvisée ; qu'il a ensuite retenu qu'il est impossible de distinguer les dettes purement personnelles de Mme Roume et qu'il apparaît que son mari a été co-signataire de la plupart des emprunts déclarés ;

Attendu cependant, d'abord, que le fait d'être marié avec un artisan n'est pas, à lui seul, une cause d'exclusion des procédures prévues par la loi susvisée ;

Et attendu, ensuite, que la circonstance que les dettes ne sont pas purement personnelles à Mme Roume et que son époux en est débiteur solidaire, ne permettait pas au juge de les écarter pour apprécier la situation de surendettement de celle-ci ; que dès lors, en statuant comme il a fait, le tribunal d'instance a violé les textes susvisés ;

Par ces motifs : casse et annule, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 12 décembre 1990, entre les parties, par le Tribunal d'instance de Marseille ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant le Tribunal d'instance de Tarascon.