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Décisions

Cass. soc., 27 juin 2007, n° 06-41.393

COUR DE CASSATION

Arrêt

Cassation

PARTIES

Demandeur :

Ertel

Défendeur :

Schuco International (SCS)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

Mme Mazars (faisant fonction)

Rapporteur :

M. Chollet

Avocat général :

M. Mathon

Avocats :

SCP Thomas-Raquin, Benabent, SCP Boré, Salve de Bruneton

Cons. prud'h. Rambouillet, sect. encadr.…

20 septembre 2004

LA COUR : - Sur le moyen unique, qui est recevable : - Vu l'article 1134 du Code civil ; - Attendu, selon l'arrêt attaqué (Versailles, 22 novembre 2005), qu'engagé en 1988 par la société Schuco International, M. Ertel a été licencié par celle-ci le 31 décembre 2002 ; que les parties ont, le 15 janvier 2003 conclu un protocole transactionnel rappelant l'interdiction faite au salarié d'embaucher ou de faire embaucher directement ou indirectement du personnel de la société pendant une année ; que l'employeur a demandé la condamnation du salarié au paiement de sommes notamment pour violation par celui-ci de la clause de non-concurrence ;

Attendu que pour accueillir cette demande, l'arrêt, après avoir caractérisé une autre violation à la clause de non-concurrence, retient qu'il est établi par des attestations que M. Ertel a tenté de débaucher courant juin 2003 un salarié de la société Schuco international, importunant même celui-ci à cette fin et qu'il convient, conformément au protocole transactionnel du 15 janvier 2003, de fixer à 30 000 euro par infraction le montant de la pénalité ;

Qu'en statuant ainsi alors qu'une clause de non-concurrence qui apporte une restriction aux principes de la liberté fondamentale d'exercer une activité professionnelle et de la liberté d'entreprendre étant d'interprétation stricte ne peut être étendue au-delà de ses prévisions, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

Et attendu que la Cour de cassation est en mesure, en application de l'article 627 du nouveau Code de procédure civile, de mettre fin au litige en statuant sans renvoi ;

Par ces motifs : Casse et annule, mais seulement en ce qu'il a fixé à 30 000 euro le montant de la pénalité pour violation de la clause de non-concurrence en raison de la tentative de débauchage, l'arrêt rendu le 22 novembre 2005, entre les parties, par la Cour d'appel de Versailles ; Dit n'y avoir lieu à renvoi de ce chef ; Déboute la société de sa demande de ce chef, et réduit en conséquence, conformément à l'évaluation de la cour d'appel, à 30 000 euro le montant de la pénalité pour l'unique infraction à cette clause.