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Décisions

Cass. 1re civ., 8 janvier 1991, n° 89-16.578

COUR DE CASSATION

Arrêt

Rejet

PARTIES

Demandeur :

Wilhelm Schimmel (Sté)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Massip (faisant fonction)

Rapporteur :

M. Lemontey

Avocat général :

M. Sadon

Avocats :

SCP Peignot, Garreau, Me Choucroy

Amiens, du 20 avr. 1989

20 avril 1989

LA COUR : - Sur le moyen unique : - Attendu que la société allemande Wilhelm Schimmel a été assignée par M. X devant le Tribunal de commerce de Beauvais en paiement de dommages-intérêts pour avoir refusé l'offre de commercialiser en France les pianos qu'elle fabrique ;

Attendu qu'elle reproche à l'arrêt attaqué (Amiens, 20 avril 1989) d'avoir dit que le tribunal était compétent en application de l'article 5, 3°, de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968, alors, selon le moyen, que si le défendeur peut, en vertu de cet article, être attrait, en matière délictuelle, devant la juridiction du lieu du fait générateur du dommage ou devant celle du lieu où le dommage est survenu, cette option laissée au demandeur a pour objet de donner compétence à la juridiction du lieu qui présente un rattachement significatif et utile du point de vue de la preuve et de l'organisation du procès ; que la cour d'appel qui, après avoir constaté que le refus de vente allégué est constitué au moment même et, par voie de conséquence, au lieu où la décision a été prise, en l'espèce, au siège de la société Schimmel, a reconnu compétence au Tribunal de Beauvais, lieu du dommage, sans rechercher l'intérêt de ce rattachement, n'a pas donné de base légale à sa décision au regard de l'article 5, 3°, de la convention précitée ;

Mais attendu que, conformément à l'interprétation donnée par la Cour de justice des Communautés européennes, la cour d'appel énonce que l'expression " lieu où le fait dommageable s'est produit ", dans l'article 5, 3°, de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968, s'entend à la fois du lieu où le dommage est survenu et du lieu de l'événement causal ; que lorsque ces lieux ne sont pas identiques, le défendeur peut être attrait, au choix du demandeur et sans autre considération, devant le tribunal de l'un de ces lieux ; que l'arrêt attaqué, ayant fait une juste application de ces principes, est donc légalement justifié ;

Par ces motifs : Rejette le pourvoi.