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Décisions

CCE, 20 mai 2008, n° 2010-394

COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES

Décision

Relative à l'aide d'État C 57-06 (ex NN 56/06, ex N 451/06) dans le cadre du financement des Hessische Staatsweingüter par le Land de Hesse

CCE n° 2010-394

20 mai 2008

LA COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES,

Vu le traité instituant la Communauté européenne, et notamment son article 88, paragraphe 2, premier alinéa, après avoir invité les parties intéressées à présenter leurs observations conformément audit article (1) et vu ces observations, considérant ce qui suit:

I. PROCÉDURE

(1) À la suite de plaintes reçues en octobre 2003 et en novembre 2004, la direction générale de l'agriculture et du développement rural (DG AGRI) a examiné le financement des Hessische Staatsweingüter par le Land de Hesse.

(2) Dans ce contexte, deux réunions ont eu lieu, l'une le 26 janvier 2005, entre les autorités hessoises et des fonctionnaires de la DG AGRI, et l'autre le 29 septembre 2005, entre le ministre président du Land de Hesse, M. Koch, et la commissaire en charge de l'agriculture et du développement rural. À la suite de la réunion du 29 septembre 2005, un courrier a été adressé le 13 octobre 2005 par la DG AGRI aux autorités hessoises.

(3) Les autorités hessoises ont transmis à la DG AGRI des informations écrites par courriers des 25 janvier 2005, 25 avril 2005 et 12 décembre 2005, auxquels il est fait référence.

(4) Par courrier électronique du 6 juillet 2006, l'Allemagne a notifié à la Commission, conformément à l'article 88, paragraphe 3, du traité CE, le financement en fonds propres d'une nouvelle cave viticole. D'après les informations transmises, cette notification a été effectuée pour des motifs de sécurité juridique. Une partie des fonds ayant déjà été octroyée avant la notification, la mesure a été inscrite au registre des aides non notifiées sous le numéro NN 56/06. Par courriers électroniques des 21 septembre 2006 et 14 novembre 2006, l'Allemagne a communiqué des informations complémentaires.

(5) Par courrier du 20 décembre 2006 [C(2006) 6605 final], la Commission a notifié à l'Allemagne sa décision d'ouvrir la procédure visée à l'article 88, paragraphe 2, du traité CE, concernant l'aide en question.

(6) La décision de la Commission relative à l'ouverture de la procédure a été publiée au Journal officiel de l'Union européenne (2). La Commission a invité les autres parties intéressées à présenter leurs observations sur le sujet dans un délai d'un mois.

(7) La Commission a reçu les observations d'une partie intéressée, qui a demandé, par courrier du 15 février 2007, à bénéficier d'un traitement confidentiel.

(8) Ces observations ont été transmises à l'Allemagne par courrier du 2 mars 2007, sans que soit révélée l'identité de la partie intéressée. Par courrier du 7 mars 2007, la partie intéressée a retiré sa demande de traitement confidentiel. Par courrier électronique du 4 avril 2007, l'Allemagne a fourni de plus amples informations.

II. DESCRIPTION

(9) D'après les données communiquées, la société Hessische Staatsweingüter GmbH Kloster Eberbach, dont le siège se trouve à Eltville am Rhein, exploite le plus grand domaine viticole d'Allemagne, avec une superficie cultivée d'environ 190 hectares, et se spécialise dans la production de vins de qualité supérieure, notamment de Riesling et, dans une mesure croissante, de vins rouges. Le Land de Hesse est propriétaire à 100 % de la société.

(10) L'entreprise vitivinicole du Land de Hesse fut tout d'abord gérée, jusqu'en 1998, comme une partie de l'administration générale (gestion en comptabilité simple - Kameralistische Wirtschaftsführung), puis, jusqu'en 2003, comme une entreprise appartenant au Land (Landesbetrieb). Diverses mesures doivent être examinées en rapport avec le financement des Hessische Staatsweingüter:

Mesures antérieures au 31 décembre 2002

(11) Avant 2003, les Hessische Staatsweingüter enregistraient parfois des pertes, lesquelles étaient assumées par le Land.

(12) Avant la notification par l'Allemagne, les autorités hessoises ont présenté des informations détaillées sur les financements octroyés par le Land de Hesse aux Hessische Staatsweingüter durant les années 1995 à 2002.

(13) Sous le régime de la comptabilité simple, l'exploitation des Hessische Staatsweingüter figurait dans le budget du Land au chapitre 09 35 ou 03 35. Les déficits des Hessische Staatsweingüter étaient globalement comblés par le Land de Hesse dans le cadre de ses budgets annuels.

(14) D'après les informations fournies, l'ancienne abbaye cistercienne d'Eberbach (Kloster Eberbach), monument du patrimoine historique et culturel, faisait également partie des Hessische Staatsweingüter à cette époque. Les coûts de l'entretien et de l'exploitation de l'abbaye étaient dès lors imputés aux Hessische Staatsweingüter. Toujours selon les informations transmises, l'abbaye est aujourd'hui gérée comme une fondation indépendante de droit public.

(15) D'après les informations fournies, les Hessische Staatsweingüter ont produit les résultats suivants durant la période comprise entre 1995 et 1997: (en DEM)

1995 ; 1996 ; 1997

Recettes : 10 424 594 ; 10 970 002 ; 12 043 717

Dépenses : 11 637 419 ; 11 889 731 ; 12 330 538

Résultat : - 1 212 825 ; - 919 729 ; - 286 821

(16) Les autorités hessoises ont affirmé que les dépenses liées à l'entretien et à l'exploitation de l'abbaye d'Eberbach ne devaient pas être prises en considération pour déterminer le montant total des subventions du Land de Hesse en faveur de l'entreprise vitivinicole des Hessische Staatsweingüter.

(17) Les recettes et les dépenses de l'abbaye d'Eberbach qui ont été imputées aux Hessische Staatsweingüter ont été indiquées, selon les informations données, dans un titre séparé (titre 72) et peuvent donc être clairement identifiées.

(18) De plus, selon les autorités hessoises, les comptes des Hessische Staatsweingüter incluaient des dépenses qui n'étaient pas directement imputables à l'exploitation viticole, mais bien à d'autres services publics extraordinaires, telles que des dégustations organisées dans un cadre de représentation du parlement et du gouvernement du Land, ou des investissements liés au remembrement des terres. D'après les informations transmises, ces dépenses ont été listées dans l'annexe explicative du chapitre 09 35 ou 03 35 du budget annuel.

(19) En conséquence, les subventions du Land de Hesse imputables à l'entreprise vitivinicole des Hessische Staatsweingüter doivent être, selon les autorités hessoises, corrigées comme suit: (en DEM)

<emplacement tableau>

(20) Selon les informations fournies, le Landesbetrieb Hessische Staatsweingüter (qui a été créé le 1 er janvier 1998 en tant qu'entité séparée dépourvue d'identité juridique de l'administration du Land) a obtenu des subventions à l'exploitation, qui comprenaient aussi bien des aides à l'exploitation que des aides pour des missions de représentation du Land (forfaits pour les dégustations de vin du parlement et du gouvernement de Hesse).

(21) D'après les données des autorités hessoises, les montants ci-dessous peuvent être considérés comme des subventions pertinentes aux Hessische Staatsweingüter pour la période allant de 1998 à 2002: (en DEM)

<emplacement tableau>

(22) Pour les autorités hessoises, les subventions pertinentes pour la période comprise entre 1995 et 2002 peuvent être résumées comme suit: (en EUR)

Gestion en comptabilité simple (Kameralistische Wirtschaftsführung) : 1995-1997 ; 209 520

Landesbetrieb : 1998-2002 ; 332 339

Total : 1995-2002 ; 541 859

Restructuration de l'activité vitivinicole du Land de Hesse

(23) Afin de préparer la restructuration de l'activité vitivinicole et à la demande du Land de Hesse, les Hessische Staatweingüter ont élaboré entre août et novembre 2001, avec le centre de recherches de Geisenheim, un document de stratégie intitulé "Situationsanalyse und Entwicklungsperspektiven" (analyse de la situation et perspectives de développement), présentant les différents scénarios pour le développement éventuel des Hessische Staatsweingüter. Ce document prévoyait deux formes juridiques possibles pour l'entreprise vitivinicole [GmbH (société à responsabilité limitée) ou Stiftung (fondation)]. S'agissant de la stratégie entrepreneuriale, les options consistaient en une rénovation complète de l'ancienne cave viticole ou en la construction d'une nouvelle cave.

(24) Ce document a servi de base à l'élaboration, en juin 2002, d'un plan d'entreprise pour chacun des scénarios. Le scénario du statu quo prévoyait la restauration par étapes, sur une période de dix ans, des anciens locaux situés à Eltville, pour un coût d'environ 6,7 millions d'EUR. L'option du statu quo n'aurait cependant pas aidé l'entreprise vitivinicole à retrouver une viabilité. Selon le plan d'entreprise, le financement des Staatsweingüter sur une période de dix ans aurait nécessité des subventions du Land de Hesse à concurrence d'environ 14,3 millions d'EUR (y compris la couverture du déficit de trésorerie résultant de l'activité antérieure, depuis 2000) ainsi que le produit de la vente du patrimoine d'actifs non indispensables à la gestion de l'entreprise, pour un montant d'environ 7,7 millions d'EUR. L'entreprise vitivinicole aurait encore généré un déficit annuel d'à peu près 2 millions d'EUR en 2011.

(25) Une autre option stratégique, à savoir la construction d'une nouvelle cave viticole sur l'ancien terrain à Eltville, a été considérée comme étant la moins avantageuse du point de vue économique et n'a donc pas été retenue.

(26) La seule option stratégique qui, selon le plan d'entreprise, assurerait la viabilité à long terme de la société était la construction d'une nouvelle cave viticole près des installations du domaine Steinberg et le déplacement de l'administration et de l'oenothèque des Hessische Staatsweingüter vers l'abbaye d'Eberbach. Cette option partait du principe que le Land devait reprendre à sa charge les dettes accumulées par l'entreprise vitivinicole jusqu'à fin 2002. Les coûts d'investissements liés à la nouvelle cave furent estimés à un total de 15 millions d'EUR et devaient être couverts en partie par la vente de terrains non indispensables à l'activité de l'entreprise et en partie par des capitaux extérieurs. D'après le modèle contenu dans le plan d'entreprise, une première marge commerciale positive des Hessische Staatsweingüter serait atteinte au cours de l'exercice 2006/2007, et un premier flux de trésorerie positif serait enregistré en 2008/2009. Les subventions du Land nécessaires pour couvrir les besoins en flux de trésorerie dans les premières années de la restructuration à partir de 2003 se seraient élevées à un montant total d'environ 4,3 millions d'EUR.

(27) En septembre 2002, compte tenu de changements intervenus dans la situation du marché, ainsi que d'autres circonstances (notamment la situation économique générale en Allemagne et une inondation), il a été nécessaire d'actualiser le plan d'entreprise de juin 2002 et de revoir le modèle financier. Selon ce modèle revu, le retard pris pour que les Hessische Staatsweingüter deviennent rentables aurait exigé des subventions supplémentaires de la part du Land, pour un montant d'environ 3,4 millions d'EUR.

(28) Par décision du cabinet du 10 décembre 2002, le gouvernement du Land de Hesse a décidé de convertir l'entreprise vitivinicole en une GmbH (société à responsabilité limitée) appelée la "Hessische Staatsweingüter GmbH Kloster Eberbach" (ci-après "la GmbH"), avec effet au 1 er janvier 2003. Cette procédure a été qualifiée par les autorités hessoises de "privatisation formelle". De plus, le cabinet a décidé la construction d'une nouvelle cave viticole près des installations du domaine Steinberg et le déplacement de l'administration d'Eltville à Eberbach (réalisation de la troisième option stratégique présentée dans le plan d'entreprise).

(29) Les actifs circulants et les actifs opérationnels mobiliers de l'ancien Landesbetrieb Hessische Staatsweingüter, d'une valeur totale approximative de 7,3 millions d'EUR, ainsi que certaines obligations et provisions à court terme ont été transférés à la GmbH. Les actifs opérationnels fixes (les terrains exploités et les bâtiments) ont été incorporés dans un Betrieb gewerblicher Art (une entité commerciale de droit public détenue à 100 % par le Land) et sont pris en location par la GmbH. D'après les informations recueillies, le loyer a été fixé sur la base de deux expertises de fixation du loyer, qui ont été présentées par les autorités hessoises.

(30) D'après les indications des autorités hessoises, le Land de Hesse souhaitait, dans le cadre d'un plan d'investissement global, mettre suffisamment de capitaux à la disposition de la GmbH afin d'en garantir la viabilité à moyen et long terme sur les marchés vitivinicoles internationaux, sans financement public.

(31) Fin 2002, les dettes contractées par le Landesbetrieb vis-à-vis du Land de Hesse s'élevait à 1792000 EUR. Le Land a apuré ces dettes le 31 décembre 2002 grâce à une estimation correspondante dans l'addendum au budget 2002.

(32) Lors de sa création en janvier 2003, la GmbH reçut une dotation initiale de 1 million d'EUR du Land de Hesse (capital souscrit de la société). Grâce au transfert des actifs (et de certaines dettes), à l'apurement des dettes et à l'apport initial de capital, le capital propre de la GmbH nouvellement créée était d'environ 7,6 millions d'EUR (environ 91 % du total du bilan).

(33) Fin 2003, un deuxième apport de capital fut décidé, à concurrence de 1,225 million d'EUR. Il fut versé concrètement en tranches de 400 000 EUR le 2 avril, de 300 000 EUR le 28 juin, de 125 000 EUR le 11 août et de 100 000 EUR le 15 septembre 2004. La dernière tranche, de 300 000 EUR, a été versée le 27 février 2006. L'apport de capital fut comptabilisé dans le bilan de la GmbH en tant que réserve de capitaux.

(34) Le plan d'entreprise de septembre 2002 fut à nouveau actualisé en février 2003 (plan d'entreprise du 26 février 2003, prévoyant une planification complète des bénéfices et des pertes) et en novembre 2003 (plan d'entreprise du 28 novembre 2003). Le plan d'entreprise du 28 novembre 2003 prévoyait un premier EBITDA (3) positif dès l'exercice 2007, un premier flux de trésorerie positif pour 2010 et des excédents annuels à partir de 2014. Selon les informations transmises, le modèle financier pris pour base aurait conduit à un rendement des capitaux propres (calculé sur le résultat avant impôts) de plus de 3 % en 2016, qui aurait atteint un niveau de plus de 7 % à partir de 2019.

(35) Dans ce contexte, les autorités hessoises ont remis à la Commission un rapport d'expert sur la position de marché et la rentabilité de domaines viticoles comparables (Kurzgutachten - Die Marktstellung und Wirtschaftlichkeit von mit der Hessischen Staatsweingüter Kloster Eberbach GmbH, Eltville, vergleichbaren Weingütern in Deutschland und der Europäischen Union (La position de marché et la rentabilité de domaines viticoles d'Allemagne et de l'Union européenne comparables à la société Hessische Staatsweingüter Kloster Eberbach GmbH); par le professeur Dieter Hoffmann, centre de recherches de Geisenheim, avril 2005; ci-après "le rapport Hoffmann"). Pour élaborer ce rapport, le centre de recherches de Geisenheim a utilisé les analyses économiques régulièrement effectuées de plus de 130 domaines viticoles, afin de déterminer des indicateurs moyens de rentabilité dans le secteur.

(36) Selon le rapport Hoffmann, les domaines viticoles et les propriétaires potentiels extérieurs au secteur sont intéressés par un rendement durable et stable de leurs capitaux propres. L'analyse a déterminé un rendement moyen des capitaux propres de 1,9 % pour la période comprise entre 1992 et 2003, pour l'ensemble des domaines viticoles étudiés. Les grands domaines viticoles ont atteint un rendement moyen de 11,7 %. Selon les informations fournies, les grands domaines viticoles analysés ne sont pas directement comparables avec les Hessische Staatsweingüter dans la mesure où il s'agit d'entreprises familiales et où les indicateurs de rentabilité devraient être corrigés pour prendre en compte les coûts en personnel d'une gestion externe. Après cette correction (qui s'est basée sur les coûts d'un cadre technique et de deux cadres commerciaux), le rapport parvient à une estimation du rendement des capitaux propres des principaux domaines viticoles d'environ 2 % (1992-2003) ou 3 % (1998- 2003). Selon les autorités hessoises, ces valeurs devraient être prises comme critère de comparaison pour le financement des Hessische Staatsweingüter.

(37) Le rapport Hoffmann estime qu'il faudra au moins dix ans et, en moyenne, entre dix et quinze ans, pour atteindre le seuil de rentabilité en cas restructuration de domaines viticoles ou en cas d'investissements à long terme de plus grande ampleur.

(38) Les autorités hessoises ont indiqué que les modèles financiers à la base de ce calcul reposaient sur une approche de planification très conservatrice. D'après les informations fournies, le plan d'entreprise du 26 février 2003 a été examiné par la société KPMG Deutsche Treuhand- Gesellschaft Aktienkesellschaft (ci-après "KPMG"), qui l'a qualifié de très conservateur, dans l'optique du scénario le plus pessimiste.

Financement en fonds propres de la nouvelle cave viticole

(39) Le Land de Hesse met aujourd'hui à la disposition de la société Hessische Staatsweingüter GmbH Kloster Eberbach d'autres capitaux pour la construction de la nouvelle cave souterraine. D'après les informations transmises, cet investissement constitue une mesure décisive pour permettre à la GmbH d'atteindre une viabilité à moyen et long terme (considérants 23 à 26) et est indispensable, compte tenu des insuffisances structurelles de l'ancienne cave à Eltville, pour préserver la qualité du vin et assurer le respect des normes alimentaires internationales. La nouvelle cave est construite près des installations du domaine Steinberg.

(40) L'investissement total, d'un montant d'environ 15 millions d'EUR, est partiellement financé par un apport de capital du Land de Hesse. Contrairement à ce qui était prévu initialement dans le plan de restructuration, le financement en capitaux propres d'un montant de 7,5 millions d'EUR, notifié le 6 juillet 2006, n'a pas été mis à disposition comme un simple apport en capital, mais sous la forme d'un prêt participatif (Partiarisches Darlehen).

(41) Ce Partiarisches Darlehen se base sur un taux fixe annuel de 3,7 % avec la possibilité de capitaliser les intérêts annuels jusqu'en 2014 ou 2015 (c'est-à-dire d'amortir 50 % des intérêts échus et des intérêts composés en 2014 ou en 2015).

(42) De plus, ce prêt participatif participe aux bénéfices annuels selon un taux correspondant au rapport du Partiarisches Darlehen au capital souscrit de la GmbH, jusqu'à concurrence de 25 % de la somme du prêt à rembourser. En octobre 2006, le taux de participation aux bénéfices était de 88 %.

(43) Le Partiarisches Darlehen sera amorti à partir de 2021 à un taux de 5 % par an.FR L 180/34 Journal officiel de l'Union européenne 15.7.2010

(44) Le versement du Partiarisches Darlehen se fait à la demande de la direction de la GmbH, en fonction de l'avancement de la construction du projet d'investissement.

(45) Selon les informations fournies, une première tranche de 300 000 EUR a déjà été versée en août 2004 dans le cadre de la planification de la nouvelle cave. Les tranches suivantes, pour un total de 2,3 millions d'EUR, ont été versées durant la construction de la nouvelle cave, entre mars et septembre 2006. Ces montants ont été octroyés en tant que subventions dans le cadre de deux décisions du ministère de l'environnement, de la ruralité et de la protection des consommateurs du Land de Hesse, datées des 22 décembre 2004 et 21 juillet 2006, portant respectivement sur des montants totaux de 1,2 million d'EUR et 6,3 millions d'EUR, destinés à des dépenses liées à la nouvelle cave. Selon les informations transmises par l'Allemagne par courrier électronique du 14 novembre 2006, ces décisions devaient être révoquées et les montants déjà versés dans le cadre de celles-ci, en relation avec la nouvelle cave, devaient être intégrés dans le Partiarisches Darlehen, aux conditions prévues par ce dernier.

(46) Un plan d'entreprise de la GmbH actualisé le 16 octobre 2006, se basant sur la planification initiale pour la période 2004-2020 et reflétant les coûts du financement de la nouvelle cave, a été présenté à la Commission par courrier électronique du 16 novembre 2006. Selon ce plan d'entreprise, qui couvre la période allant de 2006 à 2020 ou 2025 et prévoit un taux d'intérêt fixe garanti de 3,7 % pour le capital apporté, un flux de trésorerie positif peut être espéré à partir de 2010 (4). Des bénéfices devraient être générés à partir de 2014.

(47) Le plan d'entreprise indique pour 2014 un taux d'intérêt global du Partiarisches Darlehen (y compris le rendement minimal fixe de 3,7 %) d'environ 4,3 %, qui atteindra en 2020 un niveau de plus de 13 %.

(48) D'après les données fournies, au cours de ses deux premières années d'exploitation, en 2004 et 2005, la GmbH a nettement dépassé les prévisions en matière de chiffre d'affaires et de recettes.

(49) Le financement résiduel de la nouvelle cave est assuré via le prêt d'une banque commerciale. L'offre de crédit en question de la Commerzbank AG (avec refinancement par la Kreditanstalt für Wiederaufbau) a été notifiée pour information à la Commission par courrier électronique du 22 septembre 2006. Elle contient des dispositions courantes sur le marché, dont une clause de cession (change of control) (5) et l'exigence d'un quota minimal de capitaux propres de 30 % pour la durée du prêt.

Motifs de l'ouverture de la procédure prévue à l'article 88, paragraphe 2, du traité CE par la Commission

(50) Dans sa lettre du 20 décembre 2006 [C(2006) 6605 final], par laquelle elle notifiait à l'Allemagne sa décision d'ouvrir la procédure formelle d'examen, la Commission constatait qu'en couvrant continuellement les pertes des Hessische Staatsweingüter avant 2003, le Land de Hesse avait procuré un avantage à l'entreprise vitivinicole et que la mesure en question représentait donc une aide d'État au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE.

(51) Elle a aussi mis en doute que, avec ses deux premiers apports en capital de 1 million d'EUR et de 1,225 million d'EUR, le Land de Hesse ait agi comme un investisseur dans une économie de marché.

(52) De plus, elle constatait qu'il pouvait être conclu qu'en accordant le Partiarisches Darlehen à la société Hessische Staatsweingüter GmbH en tant qu'investissement individuel, le Land de Hesse avait agi comme un investisseur privé.

(53) Cependant, toujours selon la Commission, le financement en fonds propres de la cave doit être considéré comme un investissement complémentaire du Land de Hesse, et la question se pose de savoir si un investisseur privé, après avoir apuré les dettes passées d'une entreprise et injecté ensuite dans celle-ci des capitaux pour un montant total de 2,225 millions d'EUR, aurait mis à disposition un financement en fonds propres de 7,5 millions d'EUR pour une nouvelle cave viticole aux conditions visées par le Partiarisches Darlehen.

III. OBSERVATIONS DES PARTIES INTÉRESSÉES

(54) Par lettre du 15 février 2007, la Commission a reçu les observations de la communauté d'intérêts des vignerons du Rheingau (Rheingauer Winzer, ci-après "la partie intéressée"), qui a demandé dans un premier temps le traitement confidentiel de ses observations et a ensuite retiré cette demande par courrier du 7 mars 2007.FR 15.7.2010 Journal officiel de l'Union européenne L 180/35

(55) Les observations de la partie intéressée, qui s'oppose à la construction de la nouvelle cave viticole des Hessische Staatsweingüter, abordent quatre sujets: la phase de préparation de 2002 à 2006, les faiblesses du plan d'entreprise, les investissements ne figurant pas dans le plan d'entreprise et les exceptions prévues par l'article 87 du traité CE.

La phase de préparation de 2002 à 2006

(56) Selon la partie intéressée, avant même le financement de la nouvelle cave viticole, il pouvait être constaté que le gouvernement du Land de Hesse n'agirait pas comme un investisseur en économie de marché. Pour étayer son affirmation, elle avance ce qui suit:

a) les membres du conseil de surveillance de la GmbH sont presque tous issus de l'administration publique. Un seul membre vient du secteur privé;

b) aucune alternative à la construction de la nouvelle cave viticole (c'est-à-dire la rénovation de l'ancienne cave) n'est prise en considération;

c) les autres domaines viticoles publics allemands, notamment ceux du Land de Rhénanie-Palatinat, qui, durant des décennies, n'ont jamais été rentables et ont finalement dû être vendus, n'ont pas été pris en considération à titre de comparaison;

d) les apports en capital précédents ont été octroyés sans exigence de rendement (ce qui prouve que le gouvernement du Land et le conseil de surveillance ne croyaient pas à la viabilité économique des Hessische Staatsweingüter);

e) l'apport en fonds propres pour le financement de la nouvelle cave a été transformé en Partiarisches Darlehen seulement après les premiers contacts avec la Commission.

(57) De plus, la partie intéressée se demande si la réalisation de l'objectif de performance de la GmbH pour 2005/2006 n'a pas été possible grâce à d'éventuelles recettes extraordinaires.

Faiblesses du plan d'entreprise

(58) Selon la partie intéressée, le plan d'entreprise d'octobre 2006, qui inclut le Partiarisches Darlehen, ne permet pas de prouver que les apports en capital de 2003 et de 2004 et le financement en fonds propres de la nouvelle cave viticole ont eu lieu dans le respect du principe de l'investisseur en économie de marché. Pour étayer son affirmation, elle avance ce qui suit:

a) le plan d'entreprise ne tient pas compte de la possibilité de fluctuations des recettes et de la qualité;

b) le plan d'entreprise part du principe que la totalité de la production peut être écoulée (alors qu'il convient de prendre en considération une déduction de 3 % due aux pertes naturelles et aux risques liés à la qualité);

c) les risques liés au rachat de raisin, de moût et de vin en raison des fluctuations du marché ne sont pas intégrés dans le calcul du plan d'entreprise;

d) il n'est pas tenu compte du financement de ces achats extérieurs;

e) le plan d'entreprise ne fait pas la différence entre les prix de vente des vins de la production propre et ceux des vins achetés (d'après la partie intéressée, le plan d'entreprise devrait ainsi fixer à 5 EUR maximum le prix de vente moyen des vins achetés);

f) les prix de vente prévus ne sont pas réalistes puisqu'ils ne reflètent pas l'évolution prévisible du prix du verre de bouteille;

g) d'après la partie intéressée, il n'est pas possible de savoir si le plan d'entreprise prend en considération le financement d'investissements de remplacement sous la forme d'amortissements.

(59) Sur la base de ces considérations, la partie intéressée a présenté un calcul alternatif pour l'année 2014. Compte tenu d'une déduction liée aux pertes de 3 % sur une production propre de 1,1 million de litres, d'un prix de vente de 5 EUR pour les 300 000 litres de vin achetés et de frais matériels de 1,80 EUR par litre de vin, le résultat de l'activité commerciale normale de la GmbH en 2014 présenterait un déficit de 900 000 EUR, et non le bénéfice annoncé de 164 000 EUR. Selon la partie intéressée, le plan d'entreprise est très instable et ne tient pas suffisamment compte des fluctuations éventuelles.

Les dépenses pour l'administration et l'oenothèque n'apparaissent pas dans le plan d'entreprise

(60) Aux dires de la partie intéressée, l'administration et l'oenothèque des Hessische Staatsweingüter sont installées dans l'abbaye d'Eberbach, qui est en restauration. La partie intéressée critique le fait que les coûts de cette restauration ne figurent pas dans le plan d'entreprise. Selon elle, une subvention transversale grâce à une réduction des loyers n'est donc pas à exclure.

(61) De plus, la partie intéressée déplore que les vignerons privés ne puissent utiliser que dans une mesure restreinte l'oenothèque de l'abbaye d'Eberbach comme point de vente.

Exceptions au titre de l'article 87 du traité CE

(62) Selon la partie intéressée, le gouvernement du Land de Hesse ne peut pas invoquer les arguments ci-dessous pour obtenir l'approbation de ses contributions financières au titre d'aide compatible en vertu de l'article 87 du traité CE:

a) fonction de modèle revêtue par les Hessische Staatsweingüter pour la viticulture privée (cette fonction est contestée par la partie intéressée);

b) réalisation de missions de recherche dans le domaine viticole par le centre de recherches public de Geisenheim (selon la partie intéressée, la recherche peut aussi se faire en collaboration avec des sociétés privées);

c) nécessité de la préservation du paysage de culture et notamment des vignobles plantés sur des terrains en pente (selon la partie intéressée, seuls 20 % de tous les vignobles plantés sur des terrains en pente de la région sont exploités par les Hessische Staatsweingüter).

IV. OBSERVATIONS DE L'ALLEMAGNE

(63) Le 4 avril 2007, la Commission a reçu les observations de l'Allemagne, qui suivent la structure de celles de la partie intéressée et contiennent des arguments relatifs à quatre aspects: le gouvernement du Land de Hesse en tant qu'investisseur en économie de marché; la solidité du plan d'entreprise; l'installation dans l'abbaye d'Eberbach prise en considération par le plan d'entreprise; l'inconsistance des motifs concernant la compatibilité de l'aide. Les observations de l'Allemagne apportent également des informations sur la vente de terrains de l'ancien Landesbetrieb.

Le gouvernement du Land a agi comme un investisseur en économie de marché

(64) Selon l'Allemagne, le gouvernement du Land a agi comme un investisseur en économie de marché dès la phase préparatoire de la construction de la nouvelle cave. Les arguments contenus dans les observations de la partie intéressée seraient techniquement erronés et inconsistants du point de vue juridique. L'Allemagne fait valoir ce qui suit à l'appui de cette affirmation:

a) en tant qu'associé unique de la GmbH, le Land de Hesse a envoyé certains de ses représentants au conseil de surveillance, comme l'aurait fait tout investisseur privé. De plus, un représentant du secteur privé, offrant donc une expertise externe, a été invité à faire partie du conseil de surveillance;

b) la décision de déplacer le siège central et de construire une nouvelle cave viticole a été prise pour des motifs économiques et s'est basée sur une analyse des concepts stratégiques possibles;

c) conformément au principe de l'investisseur en économie de marché, le gouvernement du Land de Hesse a orienté ses choix en fonction d'autres domaines viticoles normaux et même d'excellence (et non, comme l'affirme la partie intéressée, en fonction de domaines viticoles publics non viables).

(65) Selon l'Allemagne, le développement économique de la GmbH correspond à celui prévu dans le plan d'entreprise. Il n'y a pas eu de recettes extraordinaires en 2005. Le chiffre d'affaires prévu a été dépassé de 500 000 EUR. Les autres recettes d'exploitation plus élevées dues aux dédommagements des assurances à la suite des dégâts occasionnés par les inondations ont été compensées par les frais de personnel et de matériel accrus liés à ces dégâts.

(66) Selon les données de l'Allemagne, le résultat pour 2006 devrait correspondre à celui prévu dans le plan d'entreprise, malgré les mauvaises vendanges de 2005 (21 % de moins qu'en 2004) et de 2006 (32 % de moins qu'en 2004).

(67) D'après les données transmises, les deux décisions administratives dans le cadre desquelles les premières tranches du financement de la nouvelle cave viticole ont été versées ont été révoquées et le montant total de 7,5 millions d'EUR a été accordé sous la forme d'un Partiarisches Darlehen. Les montants déjà versés ont été inclus rétroactivement dans le prêt aux mêmes conditions. Le budget du Land a été modifié en conséquence.

Le plan d'entreprise est fondé

(68) Du point de vue de l'Allemagne, le plan d'entreprise est fondé et se base sur des hypothèses réalistes et conservatrices. Pour étayer son affirmation, elle avance ce qui suit:

a) le planning de production prend pour base les recettes moyennes des vendanges moyennes (prise en considération des bonnes et des mauvaises vendanges, ainsi que des pertes naturelles). Le volume de production planifié est inférieur à la production moyenne des vignobles du Rheingau;

b) la planification des achats est fondée. La GmbH n'achète pas de vin, mais du raisin, et ce sur la base de contrats de location et d'exploitation. Les coûts de ces achats sont intégralement pris en considération dans le plan d'entreprise. Le risque inhérent à la qualité et à la quantité correspond exactement au risque lié à la production propre. Le vin produit à partir du raisin acheté dans le cadre de contrats de location et d'exploitation peut être vendu sous le nom et la marque de la GmbH (mise en bouteille par le producteur). Le plan d'entreprise a intégré le fait que la nouvelle cave serait partiellement vide, de manière provisoire, durant la période 2007-2010;

c) le calcul du coût des ventes repose sur des hypothèses de fond correctes. Les économies d'échelle et le renforcement de l'efficacité entraînent des réductions de coûts, dont certaines ont déjà pu être réalisées en 2005/2006;

d) comme l'atteste KPMG, le plan d'entreprise repose sur des hypothèses de fond réalistes et conservatrices. La possibilité de concrétiser le plan d'entreprise est confirmée par le fait que la Commerzbank a mis à disposition un prêt commercial pour le financement partiel de la construction de la nouvelle cave;

e) les investissements de remplacement sont inclus dans le plan d'entreprise en tant qu'émissions de capitaux et amortissements.

Les frais liés à l'installation dans l'abbaye d'Eberbach ont été intégralement prévus dans le plan d'entreprise

(69) D'après les informations fournies, la restauration de l'abbaye d'Eberbach, qui devrait durer plus de 25 ans, n'a pas pour but d'assurer le soutien économique de la GmbH, mais de préserver un monument du patrimoine. La GmbH louera, aux conditions du marché, des espaces pour y installer son administration et l'oenothèque. Aucun contrat n'a été conclu à ce jour entre la GmbH et la fondation gérant l'abbaye d'Eberbach. Les loyers estimés ont été pris en compte dans le plan d'entreprise.

Les motifs cités par la partie intéressée sont inconsistants

(70) D'après les informations transmises, le financement de la nouvelle cave viticole ne constitue pas une aide au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE dans la mesure où le gouvernement du Land de Hesse a agi comme un investisseur privé. Les arguments qui, selon la partie intéressée, pourraient être avancés par le Land de Hesse pour justifier une éventuelle aide ne sont donc pas pertinents dans le cas présent.

Vente de terrains de l'ancien Landesbetrieb

(71) De plus, l'Allemagne a communiqué à la Commission que des terrains de l'ancien Landesbetrieb ont été vendus pour une valeur de 2 959 675 EUR et que le produit de la vente a été reversé dans le budget du Land.

V. APPRÉCIATION DE L'AIDE

Applicabilité des règles relatives aux aides d'État

(72) Les Hessische Staatsweingüter se consacrent à la production et la commercialisation du vin. Conformément à l'article 71 du règlement (CE) n° 1493-1999 du Conseil du 17 mai 1999 portant organisation commune du marché vitivinicole (6), les articles 87, 88 et 89 du traité s'appliquent à la production et au commerce des produits relevant dudit règlement. Les mesures qui sont ici en cause doivent donc être examinées à la lumière de la réglementation relative aux aides d'État.

Existence d'une aide au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE

(73) En vertu de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE, sont incompatibles avec le marché commun, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d'État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions.

(74) Selon la jurisprudence de la Cour de justice des Communautés européennes, les aides d'État peuvent affecter les échanges entre les États membres lorsque l'entreprise est active sur un marché qui est soumis au commerce intracommunautaire (7). Les Hessische Staatsweingüter se consacrent à la production et la commercialisation de vin et opèrent donc sur un marché où la concurrence internationale est très intense (8). Les mesures en cause proviennent de fonds publics (issus du budget du Land de Hesse) et sont sélectives, puisqu'elles concernent une entreprise spécifique. Par conséquent, il convient d'examiner si ces mesures ont procuré ou procurent aux Hessische Staatsweingüter un avantage qui fausse la concurrence et affecte les échanges, et constituerait donc une aide au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE. Afin d'évaluer si chacune des mesures confère un avantage, le principe de l'investisseur agissant en économie de marché doit être appliqué (9).

Mesures antérieures au 31 décembre 2002

(75) L'examen a confirmé que le Land de Hesse a procuré aux Hessische Staatsweingüter un avantage en couvrant ses pertes et que la mesure en question constitue donc une aide d'État au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE.

(76) Il y a lieu de vérifier si les Hessische Staatsweingüter pouvaient être considérés comme une entreprise au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE pendant la période où ils étaient gérés sous le régime de la comptabilité simple en tant que partie de l'administration générale du Land de Hesse (jusqu'à la fin 1997) et ensuite comme Landesbetrieb, c'est-à-dire en tant que branche distincte de l'administration, mais restant dépourvue d'une personnalité juridique propre.

(77) Selon l'arrêt de la Cour dans l'affaire C-118-85, Commission/Italie (10), lorsqu'un État exerce une activité économique, la question de savoir s'il exerce cette activité par le moyen d'une entité distincte ou par le moyen d'un organe intégré dans l'administration de l'État est sans pertinence pour que cette entité ou cet organe soit considéré comme une entreprise publique. Il en découle que les Hessische Staatsweingüter devaient être assimilés dès avant 2003 à une entreprise au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE.

(78) La Commission conclut que la période à prendre en considération aux fins de l'appréciation de l'aide est celle comprise entre 1995 et 2002. Elle rappelle que, conformément à l'article 15 du règlement (CE) n° 659-1999 du Conseil du 22 mars 1999 portant modalités d'application de l'article 93 du traité CE (11), les pouvoirs de la Commission en matière de récupération de l'aide sont soumis à un délai de prescription de dix ans. Ce délai commence le jour où l'aide illégale est accordée au bénéficiaire. Toute mesure prise par la Commission ou un État membre, agissant à la demande de la Commission, à l'égard de l'aide illégale interrompt le délai de prescription.

(79) La Commission a indiqué dans sa décision sur l'ouverture de la procédure que la première rencontre du 26 janvier 2005 entre les autorités hessoises et les fonctionnaires de la DG AGRI peut être reconnue comme une mesure interrompant le délai de prescription conformément à l'article 15 du règlement (CE) n° 659-1999.

(80) Cette constatation provisoire n'est contestée ni dans les observations de la partie intéressée parvenues après la publication de la décision de la Commission d'ouverture de la procédure, ni dans les observations de l'Allemagne. La Commission maintient donc son point de vue selon lequel la rencontre du 26 janvier 2005 entre les autorités hessoises et les fonctionnaires de la DG AGRI constitue une mesure interrompant le délai de prescription.

(81) L'aide en cause, qui a été accordée continuellement par le Land de Hesse afin de couvrir les pertes des Hessische Staatsweingüter, se compose donc des subventions importantes versées à l'entreprise vitivinicole sous le régime de la comptabilité simple durant la période 1995-1997 (209 520 EUR) et au Landesbetrieb dans la période 1998-2002 (332 339 EUR), pour atteindre le montant total de 541 859 EUR (voir le considérant 22).

(82) Dans sa lettre du 20 décembre 2006 [C(2006) 6605 final], la Commission constate en outre que le Betrieb gewerblicher Art semble être le bénéficiaire effectif des aides précédentes.

(83) Selon les données de l'Allemagne, le Betrieb gewerblicher Art est le successeur juridique et économique du Landesbetrieb Hessische Staatsweingüter, puisqu'il est le propriétaire juridique et économique des actifs des Hessische Staatsweingüter, et il doit donc être considéré comme le bénéficiaire effectif des aides. La GmbH loue à bail auprès du Betrieb gewerblicher Art les actifs fixes d'exploitation. Le loyer a été fixé sur la base de deux expertises de fixation du loyer, qui ont été présentées par les autorités hessoises (considérant 29). La Commission constate donc que ces actifs ont été loués aux conditions du marché.

(84) La Commission est cependant d'avis que les mesures antérieures au 31 décembre 2002 ont procuré un avantage à la GmbH, qui a repris la gestion de l'entreprise vitivinicole et a reçu les actifs circulants et les actifs mobiles opérationnels mobiliers du Landesbetrieb (considérant 29) et que la GmbH doit donc être considérée comme la bénéficiaire de ces aides antérieures.

(85) Les doutes qui ont incité la Commission à ouvrir la procédure et les constatations provisoires présentées dans la décision d'ouverture de la procédure sont donc confirmés.

Restructuration de l'activité viticole du Land de Hesse

(86) L'examen a confirmé les doutes de la Commission selon lesquels le Land de Hesse n'a pas agi comme un entrepreneur en économie de marché en procédant aux injections de capitaux dans la GmbH, d'abord de 1 million d'EUR et ensuite de 1,225 million d'EUR supplémentaires.

(87) Selon les informations transmises par l'Allemagne, les capitaux ont été mis à disposition aux conditions du marché puisque les rendements qu'il fallait en attendre correspondaient ou étaient même supérieurs - comme le confirme le rapport Hoffmann - à la moyenne observée dans le secteur, alors que le plan d'entreprise de la GmbH reposait d'après KPMG sur une approche conservatrice.

(88) La Commission constate qu'une telle évaluation se référerait à la restructuration dans son ensemble puisque l'Allemagne a utilisé le rendement des capitaux propres comme critère de comparaison et que les capitaux propres de la GmbH reflétaient toutes les mesures de restructuration adoptées (c'est-à-dire non seulement les apports en capital, mais aussi l'apport d'actifs et l'apurement des dettes).

(89) La partie intéressée déclare dans ses observations (considérant 54) qu'avant même le financement de la nouvelle cave viticole, le Land de Hesse n'a pas agi comme un investisseur en économie de marché. Les observations renvoient entre autres à la composition du conseil de surveillance de la GmbH, à l'absence de prise en considération d'autres domaines viticoles non rentables en vue d'une comparaison, et au fait que les apports en capital ont été accordés sans exigence de rendement. De plus, la partie intéressée déplore les prétendues faiblesses du plan d'entreprise et déclare que le plan serait trop instable et ne tiendrait pas suffisamment compte de fluctuations éventuelles.

(90) Dans ses observations (considérant 63), l'Allemagne rejette les arguments avancés par la partie intéressée et les qualifie de techniquement erronés et d'inconsistants du point de vue juridique.

(91) Selon l'avis de la Commission, les préoccupations exprimées par la partie intéressée ont été apaisées par les explications de l'Allemagne, et le plan d'entreprise est fondé. De plus, la Commission partage le point de vue de l'Allemagne selon lequel les autres domaines viticoles rentables comparables devraient être utilisés comme critères de comparaison pour établir la notion d'investisseur agissant en économie de marché (considérant 64).

(92) La Commission constate dès lors que les mesures de restructuration adoptées par le Land de Hesse en faveur de la GmbH (apport d'actifs, apurement des dettes et deux apports en capital) pourraient être considérées, en tant que telles, comme acceptables pour un investisseur agissant dans des conditions de marché normales. Elle est toutefois d'avis que les apports en capital doivent être analysés dans le contexte de l'ensemble des mesures prises, y compris la couverture des pertes antérieures au 31 décembre 2002, lorsque l'entreprise vitivinicole était gérée comme une partie intégrante de l'administration générale du Land de Hesse, puisque la GmbH a assuré la continuité de cette entreprise vitivinicole et doit donc être considérée dans une certaine mesure comme la bénéficiaire de ces aides antérieures (considérant 83) (12).

(93) Pour la Commission, l'apurement des dettes à concurrence de 1 792 000 EUR, qui concernait les dettes accumulées du Landesbetrieb vis-à-vis du Land de Hesse durant l'activité passée, avait le même objectif que la couverture occasionnelle des déficits avant le 31 décembre 2002. Il peut donc être considéré comme une subvention a posteriori de l'activité passée.

(94) La Commission estime donc que les mesures de restructuration ne peuvent pas raisonnablement être dissociées des mesures prises avant le 31 décembre 2002. Elle en conclut donc que, en ce qui concerne les aides au fonctionnement accordées précédemment à l'entreprise vitivinicole du Land de Hesse, celui-ci n'est pas intervenu en tant qu'investisseur agissant en économie de marché lorsqu'il a adopté les différentes mesures de restructuration au profit de la GmbH (apport d'actifs, apurement des dettes, deux apports en capital) et que ces mesures de restructuration constituent dès lors une aide d'État au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE.

(95) Les doutes qui ont incité la Commission à ouvrir la procédure et les constatations provisoires présentées dans la décision d'ouverture de la procédure sont donc confirmés.

Financement en capitaux propres de la nouvelle cave viticole

(96) S'agissant du financement en fonds propres de la nouvelle cave viticole, l'examen a confirmé les doutes de la Commission selon lesquels le Land de Hesse n'a pas agi comme un investisseur en économie de marché lorsqu'il a octroyé le Partiarisches Darlehen à la société Hessische Staatsweingüter GmbH dans la foulée de ses investissements précédents.

(97) Les considérations de la partie intéressée au sujet des prétendues déficiences du plan d'entreprise visent aussi le financement de la nouvelle cave viticole. Ces explications ont été contestées par l'Allemagne dans ses observations (considérants 58 et 68). Au sujet du financement de la nouvelle cave, la Commission est également d'avis que les réserves exprimées par la partie intéressée ont été levées par les explications de l'Allemagne et que le plan d'entreprise est fondé (considérant 91) puisqu'il tient compte de la possibilité de fluctuations des recettes et de la qualité ainsi que des pertes naturelles, et qu'il contient tous les éléments de coûts nécessaires (considérants 68 et 69). De plus, le plan d'entreprise a été analysé par KPMG et qualifié de très prudent (considérant 38).

(98) Par ailleurs, la partie intéressée commente le fait que la contribution en fonds propres du Land de Hesse au financement de la nouvelle cave a été converti en Partiarisches Darlehen seulement après les premiers contacts avec la Commission. De même, les frais liés à l'administration et à l'oenothèque des Hessische Staatsweingüter ne sont, d'après ses informations, pas contenus dans le plan d'entreprise. À en croire la partie intéressée, il n'est donc pas à exclure qu'il y ait subvention transversale à travers des coûts de loyer inférieurs.

(99) Dans ses observations, l'Allemagne communique que les versements déjà effectués en rapport avec la nouvelle cave viticole ont été entièrement inclus dans le Partiarisches Darlehen et ont été soumis rétroactivement aux conditions en vigueur pour ce prêt (considérant 67). Elle expose ensuite clairement que le plan d'entreprise a tenu compte de la totalité des dépenses pour les espaces à louer dans l'abbaye d'Eberbach afin d'y installer l'administration et l'oenothèque des Hessische Staatsweingüter (considérant 69). Les loyers estimés ont été pris en considération dans le plan d'entreprise. La Commission est donc d'avis que les réserves émises par la partie intéressée ont pu être éliminées par les clarifications de l'Allemagne.

(100) Le Partiarisches Darlehen est basé sur un taux fixe annuel de 3,7 % et sera inclus dans les bénéfices annuels de la société (voir les considérants 41 à 44 pour une description détaillée des conditions financières). Pour la Commission, ces conditions constituent des conditions de marché acceptables pour ce type d'investissement. De plus, la Commission constate que le financement résiduel a été apporté à travers un prêt bancaire contracté aux conditions du marché, ce qui est un indice de la viabilité économique de l'entreprise.

(101) La Commission maintient donc sa conclusion exposée dans la lettre du 20 décembre 2006 [C(2006) 6605 final], selon laquelle le Partiarisches Darlehen pourrait être considéré en soi comme ayant été accordé à des conditions qui sont acceptables pour un investisseur agissant en économie de marché et qu'il ne constituerait donc pas un avantage pour la GmbH.

(102) Elle est cependant d'avis que le financement de la nouvelle cave ne peut être raisonnablement dissocié des aides que la GmbH a reçues précédemment. La nouvelle cave viticole était une partie intégrante du plan de restructuration et doit être vue comme l'une des mesures du processus de restructuration (dans le sillage de l'apurement des dettes et des deux apports en capital). De plus, la situation économique et financière actuelle de la GmbH, qui lui permet d'obtenir un prêt d'une banque commerciale pour le financement partiel de la cave viticole, est le résultat des mesures de restructuration adoptées par le Land de Hesse en faveur de la GmbH et doit être appréciée dans ce contexte.

(103) La Commission en vient donc à la conclusion que, lors du financement en fonds propres de la nouvelle cave viticole à concurrence de 7,5 millions d'EUR, qui a été accordé en tant que Partiarisches Darlehen aux conditions prévues par celui-ci, le Land de Hesse n'a, compte tenu des mesures de restructuration accordées précédemment, pas agi en tant qu'investisseur en économie de marché et que ce Partiarisches Darlehen constitue donc une aide au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE.

(104) Les doutes qui ont incité la Commission à ouvrir la procédure et les constatations provisoires présentées dans la décision d'ouverture de la procédure sont donc confirmés.

Exceptions prévues par l'article 87 du traité CE

(105) L'interdiction des aides d'État prévue à l'article 87, paragraphe 1, n'exclut pas que certaines aides puissent, sur la base des paragraphes 2 et 3 du même article, être jugées compatibles avec le marché commun.

(106) Il ne peut être affirmé que les mesures en cause sont de nature sociale ou destinées à remédier aux dommages causés par des catastrophes naturelles, pour se référer à l'article 87, paragraphe 2, points a) ou b), du traité CE. De même, les mesures ne sont manifestement pas destinées à favoriser le développement économique de régions dans lesquelles le niveau de vie est anormalement bas, à promouvoir la réalisation d'un projet important d'intérêt européen commun, ou bien la culture et la conservation du patrimoine. Les exceptions prévues à l'article 87, paragraphe 3, points a), b) et d), du traité CE ne sont donc pas applicables au présent cas.

(107) En application des exceptions visées à l'article 87, paragraphe 3, point c), du traité CE, la Commission peut considérer des aides compatibles avec le marché commun si elles facilitent le développement de certaines activités ou de certaines régions économiques, quand elles n'altèrent pas les conditions des échanges dans une mesure contraire à l'intérêt commun.

Mesures antérieures au 31 décembre 2002

(108) Conformément au point 15 des lignes directrices de la Communauté concernant les aides d'État dans le secteur agricole et forestier 2007-2013 (13), pour être considérée comme compatible avec le marché commun, toute mesure d'aide doit avoir un certain élément incitatif ou exiger une contrepartie du bénéficiaire. Les aides d'État unilatérales simplement destinées à améliorer la situation financière des producteurs, mais qui ne contribuent en aucune manière au développement du secteur sont assimilées à des aides au fonctionnement, incompatibles avec le marché commun.

(109) La Commission remarque qu'il est difficile de déterminer si les Hessische Staatsweingüter pouvaient être considérés comme une entreprise en difficulté durant la période précédant 2003. Il est vrai que le montant de 541 859 EUR que les Hessische Staatsweingüter ont reçu du Land de Hesse durant la période comprise entre 1995 et 2002 constitue une aide au fonctionnement. Mais cela ne signifie pas nécessairement que les Hessische Staatsweingüter étaient une entreprise en difficulté qui n'aurait pas été en mesure d'emprunter des fonds supplémentaires aux conditions du marché. De plus, les couvertures occasionnelles des pertes constituaient des mesures ad hoc, qui ne se basaient pas sur un plan de restructuration. Ces mesures ont été adoptées bien avant la décision de procéder à la restructuration. La dernière couverture d'une perte, qui est incluse dans les 541 859 EUR, a eu lieu en janvier 1999 (considérant 21), tandis que les préparatifs de la restructuration n'ont débuté qu'en 2001, que le plan de restructuration n'a été élaboré qu'à partir de juin 2002, et que la décision officielle de procéder à la restructuration a été prise le 10 décembre 2002 (voir la description de la restructuration aux considérants 23 à 38 et notamment au considérant 28). La couverture des pertes ne saurait donc être vue comme une partie du processus de restructuration, lequel n'a commencé concrètement que le 31 décembre 2002.

(110) De même, cette aide n'était pas liée à des investissements, à une formation, à la création d'emplois ou à une contrepartie exigée de la part du bénéficiaire. Elle avait pour seul objectif de renforcer la situation financière du bénéficiaire.

(111) La Commission est dès lors d'avis que cette aide constitue une aide au fonctionnement qui n'est pas compatible avec le marché commun.

(112) La Commission regrette que l'Allemagne n'ait pas notifié l'aide conformément à l'article 88, paragraphe 3, du traité CE, mais qu'elle l'a mise en œuvre de manière illégale.

Restructuration de l'activité vitivinicole du Land de Hesse et financement en fonds propres de la nouvelle cave viticole

(113) Puisqu'il a été constaté que, compte tenu des mesures de restructuration accordées précédemment, le financement en fonds propres de la nouvelle cave viticole constitue une aide au sens de l'article 87, paragraphe 1, du traité CE (considérant 103), il sera évalué ci-après comme une partie des mesures de restructuration.

(114) Les aides à la restructuration d'entreprises en difficulté doivent normalement être examinées à la lumière des lignes directrices communautaires de 2004 concernant les aides d'État au sauvetage et à la restructuration d'entreprises en difficulté (14). Conformément aux points 103 et 104 de ces lignes directrices, la Commission examine toutefois les aides d'État notifiées avant le 10 octobre 2004 et les aides au sauvetage et à la restructuration octroyées sans son autorisation sur la base des lignes directrices applicables au moment de la notification ou au moment de l'octroi de l'aide.

(115) Les mesures de restructuration en faveur de la future GmbH ont été formellement adoptées par décision du cabinet du 10 décembre 2002 (considérants 28 à 33). Cette date doit donc être considérée comme le moment de l'octroi de l'aide. À cette époque, les lignes directrices communautaires de 1999 pour les aides d'État au sauvetage et à la restructuration d'entreprises en difficulté (15) (ci-après "les lignes directrices pour la restructuration") étaient applicables. Le chapitre 3.2 de ces lignes directrices contient les dispositions particulières pour les aides à la restructuration.

Éligibilité

(116) Selon le point 30 des lignes directrices pour la restructuration, l'entreprise doit pouvoir être considérée comme étant en difficulté pour bénéficier d'aides à la restructuration.

(117) Selon le point 4 des lignes directrices pour la restructuration, la Commission considère qu'une entreprise est en difficulté lorsqu'elle est incapable, avec ses propres ressources financières ou avec les ressources que sont prêts à lui apporter ses propriétaires/actionnaires et ses créanciers, d'enrayer des pertes qui la conduisent, en l'absence d'une intervention extérieure des pouvoirs publics, vers une mort économique quasi certaine à court ou moyen terme.

(118) Dans le cas présent, la GmbH disposait d'une base financière solide à l'époque de sa création, début 2003 (considérant 32). Le bilan d'ouverture reflétait cependant déjà la situation après l'exécution de la plupart des mesures de restructuration (apport d'actifs, apurement des dettes et premier apport de capital). Même dans ces circonstances, la GmbH n'aurait pas été en mesure de mettre un terme à ses pertes avec ses propres ressources financières tant que le seuil de rentabilité prévu n'aurait pas été atteint. Le plan d'entreprise de 2002 estimait à environ 4,3 millions d'EUR les subventions nécessaires pour couvrir les besoins en flux de trésorerie dans les premières années de la restructuration (considérant 26). Selon le modèle revu de septembre 2002, 3,4 millions d'EUR supplémentaires auraient été nécessaires (considérant 27). Malgré la dotation relativement solide de la GmbH en capitaux propres (à concurrence d'un total de 7,6 millions d'EUR, c'est-à-dire à peu près 91 % du total du bilan), l'entreprise n'aurait pas été, selon toute, en mesure de couvrir avec ses propres ressources financières son besoin en flux de trésorerie tant que le seuil de rentabilité n'aurait pas été atteint. De plus, il était improbable que la GmbH reçoive des ressources extérieures pour son activité courante sans une garantie du Land de Hesse. Puisqu'il a été prouvé que les contributions de l'associé dans le cadre des mesures de restructuration n'ont pas été mises à disposition à des conditions qui seraient acceptables pour un investisseur agissant en économie de marché (considérant 94), les ressources apportées par le Land de Hesse devraient dès lors être considérées comme un élément d'aide et ne peuvent être prises pour une preuve de la capacité de l'entreprise à survivre sans intervention de l'État.

(119) Par conséquent, la GmbH peut être assimilée, depuis sa création, à une entreprise en difficulté conformément au point 4 des lignes directrices pour la restructuration.

(120) Selon le point 7 des lignes directrices pour la restructuration, une entreprise nouvellement créée n'est pas éligible aux aides au sauvetage et à la restructuration, même si sa position financière initiale est précaire. Toutefois, selon la note de bas de page 9 des lignes directrices, la création par une entreprise d'une filiale qui n'est instituée que pour recevoir ses actifs et éventuellement son passif n'est pas considérée comme la création d'une entreprise nouvelle.

(121) Dans le cas présent, la GmbH a été créée le 1 er janvier 2003 et tombait donc, au moment où les mesures de restructuration ont été adoptées, sous la définition d'une entreprise nouvellement créée. Cependant, les actifs d'exploitation fixes restaient aux mains du Land de Hesse (qui les a incorporés dans le Betrieb gewerblicher Art) et étaient loués à bail à la GmbH; le fonds de roulement et les actifs d'exploitation mobiles, s'élevant en tout à 7,3 millions d'EUR, ainsi que certaines dettes et provisions à court terme étaient quant à eux transférés à la GmbH. La GmbH peut donc être considérée comme une filiale qui n'a été instituée que pour recevoir certains actifs et passifs du Landesbetrieb. Du point de vue de la Commission, la GmbH s'inscrit donc dans l'exception visée à la note de bas de page 9 des lignes directrices pour la restructuration et est donc fondamentalement éligible pour une aide d'État à la restructuration, conformément au point 30 des lignes directrices.

Retour à la viabilité

(122) Conformément aux points 31 à 34 des lignes directrices pour la restructuration, l'octroi de l'aide est conditionné à la mise en œuvre d'un plan de restructuration. Le plan de restructuration, dont la durée doit être aussi limitée que possible, doit permettre de rétablir dans un délai raisonnable la viabilité à long terme de l'entreprise, sur la base d'hypothèses réalistes concernant les conditions d'exploitation future. Le plan de restructuration doit proposer une mutation de l'entreprise telle que cette dernière puisse couvrir, une fois la restructuration achevée, tous ses coûts, y compris les coûts d'amortissement et les charges financières. La rentabilité escomptée des capitaux propres de l'entreprise restructurée devra être suffisante pour lui permettre d'affronter la concurrence en ne comptant plus que sur ses seules forces.

(123) Dans le cas présent, un document de stratégie (intitulé "Situationsanalyse und Entwicklungsperspektiven" - Analyse de la situation et perspectives de développement), qui présentait les différents scénarios pour le développement éventuel des Staatsweingüter, a été élaboré d'août à novembre 2001, en préparation à la restructuration (considérant 23). En juin 2002, un plan d'entreprise fut rédigé pour chacun des scénarios en prenant pour base le document en question. La seule option stratégique qui aiderait les Staatsweingüter à trouver une viabilité à long terme était la construction d'une nouvelle cave viticole près des installations du domaine Steinberg et le déplacement de l'administration et de l'oenothèque des Hessische Staatsweingüter vers l'abbaye d'Eberbach. Cette option partait du principe que le Land devait reprendre à sa charge les dettes accumulées par l'entreprise vitivinicole jusqu'en 2002. Les coûts d'investissements de la nouvelle cave furent estimés à un total de 15 millions d'EUR et devaient être couverts en partie par la vente de terrains non indispensables à l'activité de l'entreprise et en partie par des capitaux extérieurs. D'après le modèle du plan d'entreprise, une première marge commerciale brute des Hessische Staatsweingüter aurait été atteinte durant l'exercice 2006/2007, et un premier flux de trésorerie positif serait enregistré en 2008/2009. Compte tenu des changements intervenus dans la situation du marché et d'autres circonstances, le modèle financier dut être revu en septembre 2002; selon ce nouveau modèle, la viabilité des Hessische Staatsweingüter serait atteinte à un moment ultérieur par rapport aux prévisions du modèle de juin 2002. Par décision du 10 décembre 2002, le gouvernement du Land de Hesse a choisi cette option stratégique (considérants 24 à 28).

(124) Le plan d'entreprise de septembre 2002 fut à nouveau actualisé en février 2003 (avec l'ajout d'une planification complète des bénéfices et des pertes) et en novembre 2003. Le plan d'entreprise de novembre 2003 prévoyait un premier EBITDA (16) positif dès l'exercice 2007, un premier flux de trésorerie positif pour 2010 et des excédents annuels à partir de 2014. Selon les informations transmises, le modèle financier pris pour base aurait conduit à un rendement des capitaux propres (calculé sur le résultat avant impôts) de plus de 3 % en 2016, qui aurait atteint un niveau de plus de 7 % à partir de 2019.

(125) D'après la Commission, le plan de restructuration décidé par le gouvernement du Land de Hesse en décembre 2002 permet le rétablissement de la viabilité à long terme de la GmbH dans un délai raisonnable, sur la base d'hypothèses réalistes concernant les conditions d'exploitation future.

(126) Elle est aussi d'avis que la rentabilité escomptée des capitaux propres de l'entreprise restructurée est suffisante pour lui permettre d'affronter la concurrence en ne comptant plus que sur ses seules forces. La Commission se réfère à cet égard au rapport Hoffmann transmis par les autorités hessoises. Ce rapport arrive à un rendement des capitaux propres de 2 % à 3 % pour les domaines viticoles comparables aux Hessische Staatsweingüter. De plus, il estime qu'il faudra au moins dix ans et, en moyenne, entre dix et quinze ans, pour atteindre le seuil de rentabilité en cas de restructuration de domaines viticoles ou en cas d'investissements à long terme de plus grande ampleur (considérants 35 à 37). D'après les informations fournies, le plan d'entreprise de février 2003 a été examiné par KPMG, qui l'a qualifié de très conservateur, dans l'optique du scénario le plus pessimiste (considérant 38).

(127) La Commission est en outre d'avis que le plan propose une mutation de l'entreprise telle que cette dernière pourra couvrir, une fois la restructuration achevée, tous ses coûts, y compris les coûts d'amortissement et les charges financières, et rétablir sa viabilité (considérant 30).

(128) Le plan de restructuration pris pour base est donc en accord avec les dispositions des points 31 à 34 des lignes directrices pour la restructuration.

Prévention de distorsions de concurrence indues

(129) Conformément aux points 35 à 39 des lignes directrices pour la restructuration, des mesures doivent être prises pour atténuer, autant que possible, les conséquences défavorables de l'aide pour les concurrents, ces mesures se traduisant, le plus souvent, par une limitation de la présence que l'entreprise peut assumer sur son ou ses marchés à l'issue de la période de restructuration. Si la part du marché en cause détenue par l'entreprise est négligeable, la Commission part du principe qu'il n'y a pas de distorsion indue de la concurrence (voir le point 36 des lignes directrices pour la restructuration).

(130) Avec une superficie cultivée de 190 hectares, les Hessische Staatsweingüter sont, d'après les données transmises, le plus grand domaine viticole d'Allemagne. Les volumes de vente de la GmbH sont estimés, dans le plan d'entreprise de juin 2002, à environ 1 million de litres par an. Selon les informations transmises, les Hessische Staatsweingüter produisaient essentiellement du Riesling avant 2003. Au niveau de l'Union européenne (UE-25), environ 15,6 milliards de litres de vin ont été produits en 2002/2003 (17). La part des Hessische Staatsweingüter dans cette production globale est inférieure à 0,01 %. D'après les données des autorités allemandes, la superficie totale de culture du Riesling dans l'Union européenne est de 26 413 hectares (dont la plus grande partie, 21 197 hectares, est en territoire allemand). Avec une superficie cultivée de 190 hectares, les Hessische Staatsweingüter ont une part d'environ 0,7 % sur l'ensemble de la superficie de culture du Riesling dans l'Union européenne. Par conséquent, il peut être admis que leur part dans le marché en cause est négligeable et qu'il n'est donc pas nécessaire dans le cas présent d'appliquer les mesures de contrepartie prescrites.

(131) La Commission part cependant du principe que, conformément au point 42, alinéa iii), des lignes directrices pour la restructuration, les Hessische Staatsweingüter ne recevront pas d'autres aides pendant la phase de restructuration (c'est-à-dire, selon le plan d'entreprise actualisé en novembre 2003, jusqu'en 2014).

Aide limitée au minimum

(132) Conformément aux points 40 et 41 des lignes directrices pour la restructuration, le montant et l'intensité de l'aide doivent être limités au strict minimum nécessaire pour permettre la restructuration. Les bénéficiaires de l'aide doivent contribuer de manière importante au plan de restructuration sur leurs propres ressources, y compris par la vente d'actifs, lorsque ceux-ci ne sont pas indispensables à la survie de l'entreprise, ou par un financement extérieur obtenu aux conditions du marché. L'aide ne peut pas être accordée sous une forme ou dans un montant qui amène l'entreprise à disposer de liquidités excédentaires qu'elle pourrait consacrer à des activités agressives susceptibles de provoquer des distorsions sur le marché et qui ne seraient pas liées au processus de restructuration. L'aide ne doit pas servir non plus à financer de nouveaux investissements qui ne sont pas indispensables au retour à la viabilité. Il doit être démontré à la Commission que l'aide ne servira qu'au rétablissement de la viabilité de l'entreprise et qu'elle ne permettra pas à son bénéficiaire, durant la mise en œuvre du plan de restructuration, de développer sa capacité de production, sauf si cela est nécessaire pour rétablir la viabilité de l'entreprise sans pour autant fausser la concurrence.

(133) Trois options stratégiques ont été retenues durant la préparation de la restructuration, à savoir la restauration progressive des anciens espaces situés à Eltville, la construction d'une nouvelle cave viticole à Eltville et la construction d'une nouvelle cave viticole près des installations du domaine Steinberg (considérants 24 à 26). La Commission reconnaît que la seule option stratégique qui assurerait la viabilité à long terme de l'entreprise était la construction d'une nouvelle cave viticole près des installations du domaine Steinberg et le déplacement de l'administration et de l'oenothèque des Hessische Staatsweingüter vers l'abbaye d'Eberbach (considérant 26). Selon les informations transmises, la nouvelle cave permettrait aux Hessische Staatsweingüter de produire des vins rouges de qualité. La Commission est donc d'avis l'augmentation de la capacité de production prévue dans le plan de restructuration est nécessaire au rétablissement de la viabilité de l'entreprise. De plus, elle estime que l'aide est limitée au minimum requis pour permettre la restructuration. La GmbH a reçu, lors de sa création, le 1 er janvier 2003, un premier apport de capital de 1 million d'EUR. Elle disposait en outre, d'après le bilan qui a été présenté, de liquidités à concurrence d'environ 538 000 EUR. Selon le plan d'entreprise, la GmbH ne produirait son premier flux de trésorerie positif que lors de l'exercice 2008/2009. Les subventions nécessaires pour couvrir les besoins en flux de trésorerie dans les premières années d'exploitation de la GmbH ont été estimées à un total compris entre 4,3 et 7,7 millions d'EUR supplémentaires. Il peut donc être constaté que, malgré un premier apport de capital, l'entreprise ne disposait pas de liquidités excédentaires qu'elle aurait pu consacrer à des activités agressives susceptibles de provoquer des distorsions sur le marché et qui ne seraient pas liées au processus de restructuration.

(134) La nouvelle cave viticole, qui représente un volume d'investissement total d'environ 15 millions d'EUR, est financée pour une partie, à concurrence de 7,5 millions d'EUR, par le Partiarisches Darlehen. Le financement résiduel est assuré via un prêt commercial (considérant 49). La Commission constate que ce prêt commercial représente un montant significatif. Les dispositions visées par les points 40 et 41 des lignes directrices pour la restructuration se trouvent donc satisfaites dans le présent cas.

Mise en œuvre complète du plan de restructuration

(135) Conformément au point 43 des lignes directrices pour la restructuration, l'entreprise doit mettre en œuvre intégralement le plan de restructuration.

(136) Pour la Commission, cette condition est remplie. D'après les données fournies, au cours de ses deux premières années d'exploitation, la GmbH a nettement dépassé les prévisions de chiffre d'affaires et de recettes. Après la création de la GmbH et le premier apport en capital, le Land n'a plus procédé qu'à un deuxième apport en capital, pour un montant de 1,225 million d'EUR (considérant 33). La nouvelle cave viticole (coûts d'investissements estimés à un total de 15 millions d'EUR) est financée en partie par un Partiarisches Darlehen doté d'un intérêt minimal fixe garanti, mis à disposition par le Land (considérants 40 à 45) et en partie par le prêt d'une banque commerciale (considérant 49). L'administration et l'oenothèque doivent être déplacées dans les espaces de l'abbaye d'Eberbach.

Principe de "l'aide unique" ("one time, last time")

(137) Conformément au point 48 des lignes directrices pour la restructuration, afin d'éviter tout soutien abusif, les aides à la restructuration ne doivent être accordées qu'une seule fois sur une période de dix ans (calculée à partir de la fin de la phase de restructuration ou de la cessation de la mise à exécution du plan). Selon le point 49, les modifications du statut de propriété de l'entreprise à la suite de l'octroi d'une aide n'affectent en rien l'application de cette règle.

(138) La Commission estime que le principe de l'aide unique a été rempli dans le cas présent, puisque les Hessische Staatsweingüter n'ont reçu aucune aide au sauvetage ou à la restructuration au cours des dix dernières années. Comme indiqué au considérant 109, la Commission n'a pas constaté que les Hessische Staatsweingüter devaient être considérés comme une entreprise en difficulté lorsqu'ils faisaient encore partie de l'administration générale et, ensuite, en tant que Landesbetrieb. Les couvertures occasionnelles des pertes durant la période 1995-2002 constituaient plutôt, tout simplement, des aides non autorisées au fonctionnement (considérant 111).

(139) La Commission est donc d'avis que les mesures de restructuration du Land de Hesse en faveur des Hessische Staatsweingüter sont conformes aux dispositions applicables des lignes directrices communautaires de 1999 pour les aides d'État au sauvetage et à la restructuration d'entreprises en difficulté et sont compatibles avec le marché commun.

(140) La Commission déplore que l'Allemagne n'ait pas notifié l'aide conformément à l'article 88, paragraphe 3, du traité CE, mais qu'elle l'ait mise en œuvre de manière illégale.

VI. CONCLUSION

(141) La Commission constate que l'Allemagne a mis en œuvre des mesures de façon illégale en accordant aux Hessische Staatsweingüter des aides d'État sous forme de couvertures permanentes de pertes, pour un montant de 541 859 EUR, en violation des articles 87 et 88 du traité CE. Ces aides ont favorisé aussi bien le Betrieb gewerblicher Art que la GmbH. Eu égard aux circonstances particulières du présent cas, il peut être établi que l'avantage obtenu est proportionnel au patrimoine repris de l'ancien "Landesbetrieb Hessische Staatsweingüter".

(142) La Commission constate également que les mesures de restructuration du Land de Hesse au profit de la GmbH constituent une aide d'État compatible avec le traité CE,

A arrêté la présente décision:

Article premier

L'aide d'État d'un montant de 541 859 EUR que l'Allemagne a illégalement accordée à la société Hessische Staatsweingüter durant la période comprise entre 1995 et 2002, en violation de l'article 88, paragraphe 3, du traité CE, n'est pas compatible avec le marché commun.

L'aide d'État que l'Allemagne a illégalement accordée à la société Hessische Staatsweingüter GmbH Kloster Eberbach après 2002, sous la forme de mesures à la restructuration, en violation de l'article 88, paragraphe 3, du traité CE, est compatible avec le marché commun.

Article 2

1. L'Allemagne récupère l'aide d'État visée à l'article 1 er , paragraphe 1, auprès du Betrieb gewerblicher Art et de la société Hessische Staatsweingüter GmbH Kloster Eberbach en proportion de l'aide reçue.

2. Le montant à rembourser comprend des intérêts calculés à partir de la date du versement de l'aide jusqu'à celle de son remboursement effectif.

3. Les intérêts sont calculés sur une base composée, conformément aux dispositions du chapitre V du règlement (CE) n° 794-2004 de la Commission (18).

Article 3

1. L'aide visée à l'article 1 er, paragraphe 1, est récupérée effectivement et sans délai.

2. L'Allemagne veille à ce que la présente décision soit exécutée dans les quatre mois qui suivent sa notification.

Article 4

1. L'Allemagne fournit les informations ci-dessous à la Commission dans un délai de deux mois après la notification de la présente décision:

- le montant total (créance principale et intérêts) qui doit être récupéré auprès de chaque bénéficiaire,

- la description détaillée des mesures déjà prises et planifiées pour l'exécution de la présente décision,

- les documents écrits par lesquels les bénéficiaires ont été invités à rembourser l'aide.

2. L'Allemagne tient informée la Commission de l'évolution des mesures qu'elle a adoptées pour l'exécution de la présente décision jusqu'à ce que la récupération visée à l'article 1 er, paragraphe 1, de la présente décision soit terminée. Sur demande de la Commission, l'Allemagne fournit sans délai des informations relatives aux mesures adoptées et planifiées pour l'exécution de la présente décision. Elle fournit également des données détaillées sur les montants que les bénéficiaires ont déjà remboursées pour l'aide et pour les intérêts.

Article 5

La République fédérale d'Allemagne est destinataire de la présente décision.

Notes :

(1) JO C 19 du 27.1.2007, p. 2.

(2) Voir la note 1 de bas de page.

(3) Earnings before interest, tax, depreciation and amortization (revenus avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements).

(4) Dans le plan d'entreprise présenté, aux fins du calcul du flux de trésorerie, l'excédent ou le déficit de l'année était seulement corrigé des amortissements en tant que dépenses non effectuées en argent liquide.

(5) Disposition selon laquelle la banque peut exiger des garanties bancaires (supplémentaires) si la participation du Land de Hesse dans les Hessische Staatsweingüter tombe sous les 51 %.

(6) JO L 179 du 14.7.1999, p. 1.

(7) Voir en particulier l'arrêt de la Cour du 13 juillet 1988 dans l'affaire 102-87, France/Commission, Rec. 1988, p. I-4067.

(8) Le commerce intracommunautaire du vin a une très grande importance. Environ 20 % de l'ensemble du vin produit dans l'UE-25 est commercialisé à l'intérieur de l'Union. En 2005, le commerce intracommunautaire de vin (UE-25) a concerné 37,1 millions d'hectolitres (entrées) et 38,8 millions d'hectolitres (expéditions). En 2004/2005, la part de l'Allemagne dans la production totale de vin de l'UE-25 était de 5,5 % environ (source: Eurostat).

(9) Voir la communication de la Commission sur l'application des articles 92 et 93 (aujourd'hui 87 et 88) du traité CEE et de l'article 5 de la directive 80-723-CEE de la Commission aux entreprises publiques du secteur manufacturier (JO C 307 du 13.11.1993, p. 4).

(10) Rec. 1987, p. I-2599.

(11) JO L 83 du 27.3.1999, p. 1.

(12) Selon l'arrêt du Tribunal de première instance dans l'affaire T-11-95 (BP Chemicals Limited/Commission, Rec. 1998, p. II-3235), le fait qu'une entreprise publique ait déjà effectué des apports en capital qualifiés d'"aides" à sa filiale n'exclut pas, a priori, la possibilité qu'un apport en capital ultérieur puisse être qualifié d'investissement satisfaisant au critère de l'investisseur privé en économie de marché, pour autant que cet apport puisse être dissocié de manière appropriée des premiers et considéré comme un investissement autonome (point 170 de l'arrêt). Au point 171 de ce même arrêt, le Tribunal estime que la chronologie des apports en cause, leur finalité et la situation de l'entreprise filiale à l'époque où les décisions d'effectuer chacun des apports concernés ont été prises figurent parmi les éléments pertinents pour procéder à un tel examen.

(13) JO C 319 du 27.12.2006, p. 1.

(14) JO C 244 du 1.10.2004, p. 2.

(15) JO C 288 du 9.10.1999, p. 2.

(16) Earnings before interest, tax, depreciation and amortization (revenus avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements).

(17) Source: Eurostat.

(18) JO L 140 du 30.4.2004, p. 1.