Cass. 3e civ., 17 juillet 1992, n° 90-17.327
COUR DE CASSATION
Arrêt
Cassation
COMPOSITION DE LA JURIDICTION
Président :
M. Senselme
Rapporteur :
M. Peyre
Avocat général :
M. Marcelli
Avocat :
SCP Peignot et Garreau
Sur le moyen unique : Vu l'article 595, alinéa 4, du Code civil ;
Attendu que pour débouter les consorts Y..., nus-propriétaires de bois donnés en location à M. X..., par Mme Z..., qui en était l'usufruitière, de leur demande en nullité de ce bail, l'arrêt attaqué (Reims, 23 mai 1990) retient que le preneur pouvait croire que Mme Z... se comportait comme une véritable propriétaire et que les nus-propriétaires avaient encaissé sans la moindre réserve les fermages payés, après le décès de l'usufruitière, par leur notaire, et qu'ils pouvaient donc être considérés comme ayant accepté la situation ainsi créée ; Qu'en statuant ainsi, sans préciser les circonstances autorisant M. X... à croire à la qualité de propriétaire de Mme Z... et sans rechercher si les conditions dans lesquelles les nus-propriétaires avaient reçu les fermages caractérisaient une renonciation non équivoque à se prévaloir de la nullité du bail, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 23 mai 1990, entre les parties, par la cour d'appel de Reims ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Nancy.