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Décisions

Cass. com., 6 décembre 1994, n° 92-12.265

COUR DE CASSATION

Arrêt

Rejet

PARTIES

Défendeur :

Arcanoe (SCI)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Bezard

Rapporteur :

M. Rémery

Avocat général :

Mme Piniot

Avocats :

SCP Peignot et Garreau, SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez

Nîmes, du 24 oct. 1991

24 octobre 1991

LA COUR : - Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Nîmes, 24 octobre 1991), que M. Y... ayant été mis en redressement puis en liquidation judiciaires, le juge-commissaire a autorisé le liquidateur à céder de gré à gré à la société Arcanoé pour le prix qu'il a fixé des immeubles du débiteur ; que le tribunal ayant rejeté le recours formé contre cette ordonnance par M. Y..., celui-ci a relevé appel du jugement ainsi rendu ;

Attendu que M. Y... reproche à l'arrêt d'avoir, selon le pourvoi, "déclaré irrecevable l'appel de l'ordonnance du juge-commissaire", alors que l'article 173 de la loi du 25 janvier 1985 n'interdit pas que soit constatée par la voie de l'appel la nullité d'un jugement affecté d'un vice grave tenant aux conditions mêmes dans lesquelles il été rendu ; qu'en l'espèce, M. Y... avait fait valoir dans ses écritures que M. X... avait agi en dehors de ses attributions, faute d'avoir respecté les formalités réglementaires pour autoriser la vente de gré à gré du hangar et du terrain, de sorte que le jugement était nécessairement affecté d'un vice grave qu'il lui appartenait de réparer en annulant cette décision ; que dès lors, en statuant comme elle a fait, sans répondre à ce chef péremptoire et déterminant des écritures de M. Y..., la cour d'appel n'a pas satisfait aux exigences de l'article 455 du nouveau Code de procédure civile et a de surcroît violé l'article 173 de la loi du 25 janvier 1985 ;

Mais attendu que la cour d'appel, qui s'est prononcée, non sur l'appel formé contre une ordonnance du juge-commissaire, mais sur celui relevé contre le jugement par lequel le tribunal a statué sur le recours formé contre celle-ci, a décidé à bon droit, sans avoir à répondre aux conclusions inopérantes invoquées, que cet appel était irrecevable en vertu de l'article 173.2 de la loi du 25 janvier 1985, dès lors que l'ordonnance avait été rendue dans la limite des attributions du juge-commissaire, peu important le dépassement prétendu de ses attributions par M. X..., liquidateur de la procédure collective ;

que le moyen n'est pas fondé ;

Et sur la demande présentée au titre de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile :

Attendu que la société Arcanoé sollicite, sur le fondement de ce texte, l'allocation d'une somme de 10 000 francs ;

Mais attendu qu'il n'y a pas lieu d'accueillir cette demande ;

PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi.