Cass. 2e civ., 14 octobre 2004, n° 02-19.788
COUR DE CASSATION
Arrêt
Rejet
COMPOSITION DE LA JURIDICTION
Président :
M. Dintilhac
Rapporteur :
M. Dintilhac
Avocat général :
M. Domingo
Avocats :
SCP de Chaisemartin et Courjon, SCP Delaporte, Briard et Trichet
Sur le moyen unique :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Riom, 24 janvier 2001), que Mme X... a souscrit un contrat, auquel M. Y... est intervenu en qualité de caution, avec la société Diac (la société) pour le financement de l'acquisition d'un véhicule en location avec option d'achat ; que plusieurs échéances étant demeurées impayées, la société, en application de la clause résolutoire figurant au contrat, a assigné Mme X... et M. Y... devant un tribunal d'instance en paiement d'une somme de 20 772,86 francs (3 166,80 euros) ; que ce Tribunal a condamné solidairement Mme X... et M. Y... à payer à la société 20 294,79 francs (3 093,92 euros) ;
Attendu que Mme X... et M. Y... font grief à l'arrêt d'avoir déclaré irrecevable l'appel principal de Mme X... et l'appel incident de M. Y..., alors, selon le moyen :
1 / qu'il était constant que la demande en paiement de la société Diac était fondée sur l'application de la clause résolutoire ; qu'il en résultait que la demande avait nécessairement, fût-il implicitement, pour objet, outre le paiement de la somme réclamée, de demander au juge de constater l'acquisition de la clause résolutoire, entraînant l'anéantissement du contrat, de telle sorte que la demande présentait un caractère indéterminé ; que, dès lors, en déclarant l'appel irrecevable au seul vu du montant de la somme réclamée en paiement, la cour d'appel a violé l'article 40 du nouveau Code de procédure civile ;
2 / qu'en déclarant l'appel irrecevable en considération de la seule argumentation du défendeur à l'action, sans s'expliquer sur le caractère déterminé ou non de la demande présentée par la société Diac, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision au regard de l'article 40 du nouveau Code de procédure civile ;
3 / que dans ses conclusions de première instance Mme X... soutenait que l'application de la clause résolutoire "reste subordonnée aux exigences de la bonne foi", argumentation à laquelle se référait également M. Y..., et reprise en appel, tandis que le jugement entrepris constatait que Mme X... "conteste l'application de la clause résolutoire" ; qu'en déclarant néanmoins que "ni dans le jugement ni dans les écritures d'appel de Mme X..., il n'est question de la validité de la clause résolutoire ni des conditions de son application", sans tenir compte de la condition de bonne foi expressément invoquée par Mme X... et M. Y..., la cour d'appel a méconnu les termes du litige et violé l'article 4 du nouveau Code de procédure civile ;
Mais attendu qu'ayant relevé que le seul objet de la défense de Mme X... portait sur le montant dû et que ce montant était inférieur à celui du taux du ressort alors applicable, la cour d'appel, sans méconnaître l'objet du litige, a exactement décidé que son appel était irrecevable ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.