Cass. 2e civ., 29 mai 1991, n° 90-11.319
COUR DE CASSATION
Arrêt
Cassation
COMPOSITION DE LA JURIDICTION
Président :
M. Devouassoud
Rapporteur :
M. Laroche de Roussane
Avocat général :
M. Tatu
Avocat :
Me Capron
Sur le premier moyen :
Vu les articles 90 du Code civil et 451 du nouveau Code de procédure civile, ensemble l'article 458 de ce même code ;
Attendu que les requêtes aux fins de déclaration judiciaire de décès et les affaires gracieuses sont jugées en chambre du conseil, à peine de nullité ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué et les productions, qu'un jugement d'un tribunal de grande instance a débouté M. et Mme Y... de la tierce opposition formée par eux contre un jugement ayant déclaré le décès de M. Pierre Y..., disparu à bord d'un navire ; que les époux Y... ayant relevé appel de cette décision, la cour d'appel a ordonné des mesures d'instruction ; qu'au vu du rapport du technicien chargé de l'une d'elles, la cour d'appel a confirmé le jugement entrepris ;
Attendu que l'arrêt mentionne qu'il a été prononcé en audience publique ;
D'où il suit que la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
Sur le second moyen, pris en sa première branche :
Vu l'article 160 du nouveau Code de procédure civile ;
Attendu que, pour débouter les époux Y... de leur demande d'organisation d'une nouvelle mesure d'instruction, la cour d'appel retient qu'elle n'avait désigné M. X... qu'afin de préciser la position du navire, à bord duquel se trouvait M. Y..., entre l'heure à laquelle celui-ci a été vu pour la dernière fois et celle à laquelle sa disparition a été signalée, et qu'il ne saurait être fait grief au technicien d'avoir effectué, par la lecture des documents de bord, les simples constatations qui lui avaient été demandées sans avoir convoqué les appelants ;
Qu'en se déterminant ainsi, alors que le technicien devait mettre ceux-ci à même de discuter le résultat et la portée de ses investigations, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 4 décembre 1989, entre les parties, par la cour d'appel de Douai ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris.