Cass. 3e civ., 26 septembre 2007, n° 06-14.357
COUR DE CASSATION
Arrêt
Rejet
COMPOSITION DE LA JURIDICTION
Président :
M. Cachelot
Rapporteur :
Mme Nési
Avocat général :
M. Cuinat
Avocat :
SCP Capron
Sur le moyen unique :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence,10 janvier 2006), que les consorts X... ont conclu le 16 décembre 1985 un " protocole d'accord " avec M. A... Y... aux termes duquel ils lui cédaient 50 % de leurs droits indivis sur un bien immobilier ; que M. A... Y... les ayant assignés le 28 décembre 2001 en réalisation forcée de la vente, les consorts X... lui ont opposé la nullité de l'acte en l'absence de mention du prix de cession ;
Attendu que les consorts X... font grief à l'arrêt d'accueillir la demande alors, selon le moyen :
1° / que le prix de la vente doit être déterminé et désigné par les parties ; qu'il s'ensuit que, dans le cas où la vente ne détermine, ni ne désigne le prix, le juge ne peut éluder la conséquence de la nullité, qu'à la condition de justifier que le prix peut être déterminé, en vertu des clauses mêmes du contrat, par voie de relation avec des éléments ne dépendant plus de la volonté des parties ; qu'en retenant, pour valider la vente de l'espèce, que l'acte qui la relate donne quittance du prix et que la quotité de ce prix est établie par une lettre de l'un des prétendus vendeurs et par une lettre du notaire chargé d'authentifier l'acte, la cour d'appel a violé l'article 1591 du code civil ;
2° / que MM. Serge et Marc X... faisaient valoir, dans leurs écritures d'appel, que, dans le cas où la vente ne détermine, ni ne désigne le prix, le juge ne peut éluder la conséquence de la nullité qu'à la condition de justifier que le prix peut être déterminé, en vertu des clauses mêmes du contrat, par voie de relation avec des éléments ne dépendant plus de la volonté des parties ; qu'ils en concluaient que l'acte du 16 décembre 1985 ne peut pas valoir vente ; qu'en ne s'expliquant pas sur ce moyen, la cour d'appel a privé sa décision de motifs ;
3° / que la vente n'a lieu que si les parties sont convenues d'un prix ; qu'en visant, pour décider que MM. Serge et Marc X... et M. Isacco A... Y... sont tombés d'accord sur un prix de 1 100 000 francs, une lettre de M. Serge X... et une lettre de M. Jean Z..., notaire chargé d'authentifier l'acte, la cour d'appel, qui ne justifie pas que MM. Serge et Marc X... et M. Isacco A... Y... sont convenus d'un prix d'1 100 000 francs, a violé l'article 1583 du code civil ;
Mais attendu qu'ayant énoncé à bon droit que l'article 1591 du code civil n'impose pas que l'acte porte en lui-même indication du prix mais seulement que ce prix soit déterminable, et constaté que l'article 2 de l'acte du 16 décembre 1985 stipulait que " Serge X... et Marc X... cèdent 50 % de leurs droits sur ledit bien, et donnent quittance à Isacco A... Y... du paiement du prix correspondant à cette cession ", la cour d'appel, qui a pu en déduire que le fait que les consorts X... aient reconnu dans l'acte avoir reçu paiement du prix démontrait à l'évidence que celui-ci avait été déterminé et désigné entre les parties au jour de sa signature, voire antérieurement, a retenu, sans être tenue de procéder à des recherches que ses constatations rendaient inopérantes, par une appréciation souveraine de la valeur et de la portée des éléments de preuve produits par les parties, à savoir des documents complémentaires consistant en un courrier rédigé à l'en-tête de Serge X... et un courrier émanant du notaire chargé par l'acquéreur de rédiger l'acte authentique de vente, que le montant de ce prix était de 550 000 francs soit 83 847 euros ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.