Cass. 3e civ., 30 mai 1968, n° 66-13.656

SUR LE MOYEN UNIQUE : ATTENDU QU'IL RESULTE DES ENONCIATIONS DE L'ARRET ATTAQUE QUE LA COOPERATIVE DE RECONSTRUCTION DE TROARN, AYANT POUR ARCHITECTE X..., A PASSE, EN 1952, MARCHES AVEC DIVERS ENTREPRENEURS POUR LA RECONSTRUCTION D'UNE MAISON SINISTREE APPARTENANT A DAME Y..., AUX DROITS DE QUI SE TROUVE Z..., QU'INVOQUANT DES MALFACONS DANS L'EDIFICATION DE L'IMMEUBLE, Z... DEMANDA REPARATION A LA COOPERATIVE DE TROARN QUI APPELA EN GARANTIE X... ET LES ENTREPRENEURS ;

ATTENDU QU'IL EST FAIT GRIEF A LA COUR D'APPEL D'AVOIR DECLARE RECEVABLE L'ACTION DE Z... CONTRE LA COOPERATIVE AUX FINS D'OBTENIR REPARATION DE MALFACONS APPARUES AVANT TOUTE RECEPTION DEFINITIVE, ALORS QUE, SELON LE POURVOI, L'ARTICLE 37 DU CAHIER DES CLAUSES SPECIALES, QUI A ETE FAUSSEMENT APPLIQUE ET DENATURE, STIPULE, DE FACON CLAIRE ET PRECISE, EXCLUANT TOUTE INTERPRETATION DU JUGE DU CONTRAT, QUE, PAR DEROGATION A L'ARTICLE 1548 DE LA NORME P 03001, LA RECEPTION DEFINITIVE NE SERA ACQUISE DE PLEIN DROIT A L'ENTREPRENEUR A L'EXPIRATION DU DELAI DE GARANTIE, QUE SI, DANS LE DELAI DE 15 JOURS DEFINI AUDIT ALINEA, LA SOCIETE COOPERATIVE N'A PAS FAIT CONNAITRE EXPLICITEMENT SON REFUS DE RECEVOIR DEFINITIVEMENT LES TRAVAUX ;

QUE CETTE DISPOSITION, EN PRECISANT EXPRESSEMENT QU'ELLE DEROBE A L'ARTICLE 1548 DE LA NORME P 03001, LAQUELLE PREVOIT L'OBLIGATION, POUR L'ENTREPRENEUR, DE SOLLICITER LA RECEPTION DEFINITIVE, N'EST SUBORDONNEE, POUR SON APPLICATION, QU'AU DEFAUT DE REFUS EXPRES DE RECEPTION DEFINITIVE PAR LA COOPERATIVE DANS LE DELAI DE QUINZE JOURS PRECEDENT L'EXPIRATION DU DELAI DE GARANTIE D'UN AN COURU A COMPTER DE LA RECEPTION PROVISOIRE ;

D'OU IL SUIT QU'A DEFAUT D'UN TEL REFUS, LA RESPONSABILITE DE L'ARCHITECTE NE POUVAIT PLUS ETRE RECHERCHEE PAR LA COOPERATIVE, LAQUELLE, AYANT CESSE D'ETRE LE MAITRE DE L'OUVRAGE PAR L'EFFET DE LA RECEPTION DEFINITIVE, N'AVAIT PAS QUALITE POUR AGIR A SON ENCONTRE EN GARANTIE DECENNALE AUX LIEU ET PLACE DU SINISTRE, ET ALORS QUE LES MOTIFS DES PREMIERS JUGES N'ONT PAS LEGALEMENT CARACTERISE UNE RENONCIATION DES CONSTRUCTIONS AU BENEFICE ACQUIS DE LA RECEPTION DEFINITIVE ;

MAIS ATTENDU QUE LES JUGES D'APPEL AYANT ESTIME, PAR UNE INTERPRETATION DES DOCUMENTS DE LA CAUSE, RENDUE NECESSAIRE PAR SUITE DE L'AMBIGUITE DES TERMES DES CONVENTIONS DES PARTIES, QUE LA RECEPTION DEFINITIVE DES TRAVAUX N'AVAIT JAMAIS ETE EFFECTUEE, ONT PU DECIDER QUE Z... ETAIT EN DROIT DE RECLAMER REPARATION A LA COOPERATIVE DE RECONSTRUCTION DE TROARN, DE TOUS LES DOMMAGES ET DE TOUS LES DESORDRES, QUELLES QU'EN SOIENT L'ORIGINE ET LA NATURE, ET QUE LA COOPERATIVE ETAIT RECEVABLE EN SON APPEL EN GARANTIE CONTRE X... ;

QU'AINSI LE MOYEN NE SAURAIT ETRE ACCUEILLI ;

PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 15 FEVRIER 1966 PAR LA COUR D'APPEL DE CAEN.