Décisions

Cass. 1re civ., 30 avril 2009, n° 08-13.332

COUR DE CASSATION

ArrĂȘt

Cassation

PARTIES

Demandeur :

Sannier (Consorts)

DĂ©fendeur :

Arnaud (Ús qual.) ; Poséidon (SARL)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

PrĂ©sident :

M. Bargue

Avocats :

Me Odent, SCP Lesourd

LA COUR : - Donne acte à M. Arnaud de ce qu'il a repris l'instance en sa qualité de liquidateur à la liquidation judiciaire de la société Poséidon ; - Sur le premier moyen : - Vu l'article 455 du Code civil ; - Attendu que le 13 octobre 2003, à la Foire de Montpellier, les époux Sannier ont signé, sur le stand de la société Poséidon (le vendeur), un document intitulé "bon de commande" pour l'achat, au prix de 22 867 euro, d'un abri de piscine ; que, dÚs le lendemain, ils ont déclaré se rétracter et ont assigné le vendeur en sollicitant notamment l'annulation de la vente ; que la cour d'appel les a déboutés de leurs demandes ;

Attendu que pour Ă©carter la rĂ©ticence dolosive du vendeur, l'arrĂȘt attaquĂ© retient que le fait que la configuration de la piscine des Ă©poux Sannier, dont une margelle jouxte un mur de rocaille, rende difficile sinon impossible la mise en place de l'abri de piscine, ne permet pas pour autant d'en dĂ©duire que la sociĂ©tĂ© PosĂ©idon s'est volontairement abstenue de dĂ©livrer Ă  ses clients l'information relative Ă  l'adĂ©quation entre l'abri de piscine et la piscine elle-mĂȘme et Ă©nonce qu'il incombe aux acquĂ©reurs de prouver, ce qu'ils ne font pas, que le vendeur, dont la rĂ©ticence dolosive ne peut ĂȘtre prĂ©sumĂ©e, a intentionnellement passĂ© sous silence les difficultĂ©s techniques du projet ; que la cour d'appel a ensuite relevĂ© que les mentions ajoutĂ©es Ă  la main sur le formulaire, prĂ©voyant d'une part la construction d'une dalle de neuf mĂštres sur sept et, d'autre part, la mise en place de quatre plaques en fumĂ© en partie basse sur un cĂŽtĂ© montraient bien que le vendeur avait tenu compte de la spĂ©cificitĂ© des lieux et qu'il avait utilement obtenu des Ă©poux Sannier des renseignements sur la configuration du terrain ;

Qu'en statuant ainsi, sans répondre, avant d'exclure la réticence dolosive, aux conclusions des époux Sannier qui faisaient valoir que le jugement, ayant retenu la nullité pour dol de la vente litigieuse, avait considéré que l'absence de tout renseignement relatif au positionnement de l'abri sur la piscine, dont les dimensions n'avaient pas été mentionnées dans la fiche de fabrication incluse dans le formulaire valant commande, attestait que les informations et conseils dispensés par le vendeur avaient été nécessairement tronqués, sinon retenus de maniÚre dolosive, la cour d'appel n'a pas satisfait aux exigences du texte susvisé.

Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen : Casse et Annule, dans toutes ses dispositions, l'arrĂȘt rendu le 22 janvier 2008, entre les parties, par la Cour d'appel de Montpellier ; remet, en consĂ©quence, la cause et les parties dans l'Ă©tat oĂč elles se trouvaient avant ledit arrĂȘt et, pour ĂȘtre fait droit, les renvoie devant la Cour d'appel de NĂźmes.