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Décisions

Cass. 3e civ., 3 décembre 2015, n° 14-22.692

COUR DE CASSATION

Arrêt

Cassation

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Chauvin

Avocats :

SCP Boré, Salve de Bruneton, SCP Nicolaý, de Lanouvelle, Hannotin

Nîmes, du 17 avr. 2014

17 avril 2014

LA COUR : - Sur le quatrième moyen : - Vu l'article 1304 du Code civil ; - Attendu que la nullité emporte l'effacement rétroactif du contrat et a pour effet de remettre les parties dans la situation initiale ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Nîmes, 17 avril 2014), que, le 30 juillet 2009, les consorts X ont donné en location-gérance à Mme Y un fonds de commerce de café bar restaurant ; que, Mme Y ayant contesté la validité du congé qui lui a été délivré à effet du 31 août 2012, les consorts X l'ont assignée en validation du congé et expulsion ; que Mme Y a reconventionnellement demandé l'annulation du contrat de location-gérance ;

Attendu que, pour condamner Mme Y à payer à M. X une certaine somme, l'arrêt retient qu'après annulation du contrat de location-gérance, Mme Y doit restituer à M. X le profit tiré de la location-gérance, soit une indemnité d'exploitation et d'occupation correspondant au montant de la redevance ;

Qu'en statuant ainsi, alors que la remise des parties dans l'état antérieur à un contrat de location-gérance annulé exclut que le bailleur obtienne une indemnité correspondant au profit tiré par le locataire de l'exploitation du fonds de commerce dont il n'a pas la propriété, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

Et attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur les autres moyens qui ne sont manifestement pas de nature à entraîner la cassation ;

Par ces motifs : casse et annule, mais seulement en ses dispositions condamnant Mme Y à payer en deniers ou quittances à M. X la somme de 1 800 euros par mois tant qu'elle occupera les locaux et jusqu'à son départ définitif et condamnant après compensation, M. X à payer à Mme Y la somme de 24 000 euros correspondant au dépôt de garantie, sauf à opérer compensation avec les sommes qui lui seraient alors encore dues pour l'occupation des locaux, l'arrêt rendu le 17 avril 2014, entre les parties, par la Cour d'appel de Nîmes ; remet, en conséquence, sur ces points, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour d'appel de Montpellier.