Décisions

CA Colmar, 2e ch. civ., 24 dĂ©cembre 2020, n° 18/02828

COLMAR

ArrĂȘt

Infirmation

PARTIES

DĂ©fendeur :

Garage 2 G Automobiles (SARL)

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

PrĂ©sident :

M. Pollet

Conseillers :

Mme Garczynski, Mme Denort

FAITS, PROCÉDURE, MOYENS ET PRÉTENTIONS DES PARTIES

Le 16 octobre 2013, M. P. a acquis auprÚs de la SARL Garage 2 G automobiles un véhicule automobile Wolkswagen Passat SW TDI 170 Carat, dont la premiÚre immatriculation datait du 27 mars 2007 et qui avait, selon mention de la facture, parcouru 191 937 kilomÚtres.

Suite à une expertise privée organisée par son assureur en raison de pannes récurrentes, M. P. a saisi le juge des référés du tribunal de grande instance de Mulhouse qui a, par décision du 13 octobre 2015, ordonné une expertise du véhicule. Celle-ci a mis en évidence que le kilométrage du véhicule avait été modifié entre le 21 novembre 2012 et le 11 avril 2013.

Saisi par M. P. d'une demande en rĂ©solution de la vente du vĂ©hicule pour dĂ©faut de dĂ©livrance conforme ainsi que d'une demande de dommages intĂ©rĂȘts, le tribunal de grande instance de Mulhouse a, par jugement du 15 mai 2018, rejetĂ© la demande en rĂ©solution de la vente dudit vĂ©hicule et condamnĂ© la SARL Garage 2G automobiles Ă  payer Ă  M. P. la somme de 490 euros Ă  titre de dommages et intĂ©rĂȘts, rejetant la demande complĂ©mentaire de l'acquĂ©reur. Il a Ă©galement dĂ©boutĂ© la SARL Garage 2G automobiles de ses demandes, condamnĂ© chaque partie au paiement de la moitiĂ© des dĂ©pens de l'instance, y compris ceux de la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© n° RG 15/002191, et rejetĂ© la demande d'exĂ©cution provisoire.

Le tribunal a relevé que la vente litigieuse portait sur un véhicule d'occasion mis en circulation en 2007, dont le kilométrage mentionné sur la facture était de 191 937 km, alors que, selon rapport d'expertise judiciaire, ce kilométrage avait été réduit de 14 000 km environ antérieurement à cette vente, ce qui entraßnait une moins-value théorique de 490 euros, représentant 4,30 % du prix. Il a donc estimé que la non-conformité, bien que réelle et prouvée, entre le kilométrage mentionné au contrat de vente et le kilométrage réel du véhicule, était d'un impact trÚs limité sur le prix d'acquisition, s'agissant d'un véhicule d'occasion de 10 ans (en réalité 6 ans) et d'environ 200 000 km.

Il a relevé le bon état général du véhicule, qui remplissait sa fonction, constaté par l'expert, le kilométrage supplémentaire n'ayant pas d'incidence sur les factures de réparation et les frais exposés par M. P..

Il a considéré que le montant de 490 euros correspondait au préjudice subi, en conséquence du défaut de vérification de l'exactitude du kilométrage, mais que rien ne démontrait que les réparations réalisées et, par suite, le coût correspondant, étaient liés au kilométrage supplémentaire.

Il a estimĂ© que le prĂ©judice relatif aux frais de gardiennage n'Ă©tait pas certain au vu des piĂšces produites, M. P. indiquant que le vĂ©hicule Ă©tait dans son garage, que le prĂ©judice moral n'Ă©tait pas prouvĂ© et que, le vĂ©hicule ayant pu ĂȘtre utilisĂ© rĂ©guliĂšrement, la preuve d'un rĂ©el trouble de jouissance Ă©tait exclue.

M. P. a interjeté appel de ce jugement par déclaration datée du 25 juin 2018.

Dans ses derniÚres conclusions récapitulatives datées du 4 avril 2019, il sollicite l'infirmation du jugement déféré et la résolution du contrat de vente du 16 octobre 2013 conclu avec la SARL Garage 2G automobiles, pour défaut de délivrance conforme, en raison de la manipulation du compteur kilométrique antérieure à la vente.

En conséquence, il demande :

- que soit ordonnée la restitution du véhicule Volkswagen Passat SW TDI 170 Carat immatriculé CZ-830-NL à la SARL Garage 2G automobiles, aprÚs paiement des sommes dues, à charge pour cette derniÚre de le récupérer ou de prendre en charge les frais de transport,

- que soit ordonnée la restitution du prix de vente de 10 961,50 euros,

- la condamnation de la SARL Garage 2G automobiles Ă  lui verser la somme de 10 000 euros Ă  titre de dommages-intĂ©rĂȘts, avec intĂ©rĂȘts au taux lĂ©gal Ă  compter de la dĂ©cision Ă  intervenir,

- que les demandes de la SARL Garage 2G automobiles soient déclarées irrecevables, en tout cas mal fondées, et qu'elle en soit déboutée, y compris de son éventuel appel incident.

Pour le surplus, il sollicite la condamnation de la SARL Garage 2G automobiles à lui payer la somme de 3 500 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens de la procédure de premiÚre instance et d'appel, y compris les frais d'expertise de la procédure en référé n°15/0291.

À l'appui de sa demande de rĂ©solution de la vente, M. P. souligne que le kilomĂ©trage du vĂ©hicule a Ă©tĂ© rĂ©duit d'au moins 25 063 km, reprĂ©sentant 14 % du prix, et non pas de 14 000 km, l'expert ayant commis sur ce point une erreur Ă©vidente, sans tenir compte du dire qui lui a Ă©tĂ© adressĂ©.

Il soutient qu'un kilomĂ©trage erronĂ© caractĂ©rise un manquement Ă  l'obligation de dĂ©livrance conforme et que la Cour de cassation ne distingue pas selon l'importance ou non de la modification par rapport au kilomĂ©trage rĂ©el, selon l'Ă©tat apparent du vĂ©hicule ou son anciennetĂ©, si bien que la rĂ©solution de la vente se justifie pleinement, dans la mesure oĂč le compteur a Ă©tĂ© modifiĂ© en raison d'une volontĂ© de tromper l'acquĂ©reur et d'en tirer profit.

De plus, le compteur ayant été modifié entre le 21 novembre 2012 et le 16 octobre 2013, il est impossible de savoir de quel kilométrage le compteur a été réduit.

M. P. affirme que, lors de l'achat d'un véhicule d'occasion, l'un des éléments essentiels est le kilométrage et que, de plus, le bon de commande mentionnait un kilométrage réel et non pas un kilométrage non garanti.

Il soutient que la SARL Garage 2G automobiles ne peut rejeter sa responsabilité sur des tiers et que divers éléments auraient dû l'amener à s'interroger sur l'histoire du véhicule, tels que sa provenance, son acquisition auprÚs d'un non professionnel, la rature sur le livret d'entretien et l'erreur manifeste de date entre la partie haute et la partie basse de l'acte de cession, d'autant plus qu'elle a disposé de plusieurs mois pour effectuer des vérifications.

Il ajoute qu'il s'est adressé à un professionnel dans un souci de sécurité.

Sur la réparation de son préjudice, M. P. soutient que n'importe quel professionnel peut sans difficulté s'assurer du kilométrage d'un véhicule en vérifiant son historique auprÚs du constructeur et qu'il a donc droit à la réparation intégrale de son préjudice.

À ce titre, il invoque un prĂ©judice financier, une perte d'usage et un prĂ©judice moral.

En premier lieu, il mentionne des frais de réparation du véhicule à hauteur de 2 665,58 euros, soulignant que la modification du kilométrage a une incidence sur l'appréciation des futures réparations à effectuer par l'acquéreur, en particulier pour un véhicule d'occasion.

Il évoque notamment la défaillance de la culasse en raison d'une consommation continue de liquide de refroidissement, concernant laquelle la réparation préconisée par l'expert judiciaire n'a eu aucune incidence. Il fait état de réparations successives ayant eu pour origine le kilométrage du véhicule, dont le coût s'est élevé à 2 665,58 euros, de nouveaux travaux d'un montant de 2 414,60 euros étant nécessaires.

Il ajoute avoir Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement privĂ© de l'usage de ce vĂ©hicule et de la possibilitĂ© de le revendre, et invoque par ailleurs un prĂ©judice moral, dans la mesure oĂč il ne pouvait pas avoir confiance en ce vĂ©hicule et l'utiliser pour des trajets excĂ©dant une dizaine de kilomĂštres, dans la crainte d'une panne. Il ajoute que le vĂ©hicule est immobilisĂ© depuis dĂ©but juillet 2016, suite Ă  une nouvelle panne ayant nĂ©cessitĂ© un remorquage, et qu'il a dĂ» faire le nĂ©cessaire pour le faire rapatrier Ă  ses frais et le stationner dans un garage, oĂč il se trouve toujours.

Dans ses conclusions récapitulatives datées du 4 janvier 2019, la SARL Garage 2G automobiles sollicite la confirmation de la décision déférée et la condamnation de M. P. aux entiers frais et dépens, ainsi qu'au paiement de la somme de 2 000 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.

Sur la demande en résolution de la vente, la SARL Garage 2G automobiles reprend les motifs du jugement déféré et insiste sur l'insuffisante gravité de l'inexécution, qui ne fait pas obstacle à l'objectif poursuivi par l'acquéreur.

Elle souligne que, selon l'expert judiciaire, le kilométrage a été modifié avant que le véhicule ne lui fût cédé, que rien ne pouvait laisser suspecter une quelconque modification du compteur alors que le véhicule était en bon état, compatible avec le kilométrage allégué. De plus, elle a scrupuleusement respecté les termes du contrat, évoquant à ce titre les réparations effectuées pendant la période de garantie.

Elle ajoute que la diffĂ©rence de kilomĂ©trage est minime et qu'elle n'a pas eu d'impact sur l'Ă©tat gĂ©nĂ©ral du vĂ©hicule, n'empĂȘchant nullement M. P. d'en user normalement.

Sur la demande de dommages-intĂ©rĂȘts de M. P., la SARL Garage 2G automobiles souligne que la somme rĂ©clamĂ©e est parfaitement excessive et que l'appelant ne justifie d'aucun prĂ©judice particulier justifiant le versement de dommages-intĂ©rĂȘts.

Sur la prise en charge des réparations, la SARL Garage 2G automobiles indique avoir accepté la décision déférée et ajoute qu'il n'est nullement justifié de ce que les réparations réalisées et le coût en résultant seraient la conséquence directe des kilomÚtres supplémentaires parcourus par le véhicule, l'expert ayant relevé que les pannes successives sont normales, compte tenu de l'ancienneté du véhicule.

La SARL Garage 2G automobiles conteste enfin l'existence d'un préjudice de jouissance, soulignant l'utilisation réguliÚre du véhicule par M. P., qui ne prouve aucune immobilisation de celui-ci.

Pour l'exposé complet des prétentions et moyens des parties, la cour se réfÚre à leurs derniÚres conclusions notifiées et transmises à la cour par voie électronique

- le 4 avril 2019 pour M. P.,

- le 4 janvier 2019 pour la SARL Garage 2 G automobiles.

La clÎture de l'instruction de l'affaire a été prononcée par ordonnance en date du 2 juillet 2019.

MOTIFS

I - Sur la demande en résolution de la vente du véhicule

L'article 1604 du code civil énonce que la délivrance est le transport de la chose vendue en la puissance et possession de l'acheteur.

En application de ces dispositions, le vendeur est tenu de délivrer à l'acquéreur une chose présentant les caractéristiques spécifiées par la convention des parties.

Dans la situation présente, il résulte de la facture d'achat du véhicule litigieux du 16 octobre 2013 que son kilométrage était alors de 191 937.

Or, le rapport d'expertise judiciaire de ce véhicule a démontré que celui-ci avait déjà parcouru 202 713 km le 21 novembre 2012, date à laquelle il appartenait à la personne l'ayant vendu à la SARL Garage 2 G automobiles, ce kilométrage étant plus élevé que celui mentionné sur la facture du 16 octobre 2013, relative à l'acquisition du dit véhicule par M. P. onze mois plus tard.

L'expert judiciaire a considéré qu'au jour de son achat par M. P., ce véhicule avait parcouru entre 216 000 et 217 000 kilomÚtres, tout en observant que, sur un plan purement technique, il était impossible de déterminer son kilométrage réel. L'expert n'a pu procéder qu'à une évaluation aléatoire et il n'est pas possible de déterminer de façon fiable le kilométrage réel de ce véhicule, étant seulement établi que l'indication du compteur est inexacte, qu'avant son acquisition par la SARL Garage 2 G automobiles, ce kilométrage avait été réduit d'environ 14 000 km et qu'il avait continué à circuler avant de parvenir en la possession de M. P..

Or, dans l'achat d'un vĂ©hicule d'occasion, l'exactitude du kilomĂ©trage parcouru par celui-ci est un Ă©lĂ©ment substantiel pour l'acquĂ©reur et, dans la situation prĂ©sente, ce kilomĂ©trage a fait partie des caractĂ©ristiques du vĂ©hicule convenues entre les parties, en considĂ©ration desquelles la vente a Ă©tĂ© conclue, ayant Ă©tĂ© mentionnĂ© de façon trĂšs apparente sur la facture, sans indication du moindre alĂ©a sur son exactitude. Il peut ĂȘtre soulignĂ© que M. P. a acquis ce vĂ©hicule auprĂšs d'un professionnel, qui lui en a indiquĂ© le kilomĂ©trage sans aucune stipulation contractuelle relative Ă  une absence de garantie de l'exactitude de celui-ci, que ce soit sur le bon de commande ou sur la facture.

Dans la mesure oĂč le kilomĂ©trage indiquĂ© par le vendeur se rĂ©vĂšle inexact, le kilomĂ©trage rĂ©el lui Ă©tant supĂ©rieur, sans pouvoir ĂȘtre dĂ©terminĂ© prĂ©cisĂ©ment, ce vĂ©hicule ne prĂ©sente pas l'une des caractĂ©ristiques essentielles convenues entre les parties Ă  la vente, qui a dĂ©terminĂ© le consentement de M. P., acheteur. Peu importe Ă  ce titre la moins-value, purement thĂ©orique, mentionnĂ©e par l'expert, susceptible de s'appliquer au prix de vente dudit vĂ©hicule. En effet, le kilomĂ©trage du vĂ©hicule a bien d'autres incidences que celle, immĂ©diate, sur son prix d'achat, notamment en termes de durĂ©e de l'usage qui peut en ĂȘtre attendu.

DÚs lors, force est de constater que la SARL Garage 2 G automobiles a manqué à son obligation de délivrance relative à ce véhicule et il en résulte que la demande en résolution de la vente de celui-ci, présentée par M. P., est fondée. En conséquence, le jugement déféré sera infirmé en ce qu'il a rejeté cette demande et en ce qu'il a retenu la proposition commerciale de la SARL Garage 2 G automobiles de verser à l'acquéreur la somme de 490 euros et il sera fait droit à la demande de résolution du contrat de vente.

La SARL Garage 2 G automobiles sera donc condamnĂ©e Ă  restituer le prix de vente du vĂ©hicule Ă  M. P., qui devra lui-mĂȘme, aprĂšs ce rĂšglement, mettre le vĂ©hicule en cause Ă  sa disposition, aux fins de restitution, celle-ci s'effectuant aux frais du vendeur.

II ' Sur la demande de dommages et intĂ©rĂȘts de M. P.

Ainsi que l'observe M. P., en sa qualitĂ© de professionnel de l'automobile, la SARL Garage 2 G automobiles avait toute facilitĂ© pour vĂ©rifier l'historique du vĂ©hicule en cause auprĂšs du constructeur, ce qui lui aurait permis de constater l'inexactitude du kilomĂ©trage indiquĂ© sur son compteur. C'est ce qu'a fait un de ses concurrents ultĂ©rieurement. En s'abstenant de cette vĂ©rification Ă©lĂ©mentaire, aprĂšs avoir elle-mĂȘme acquis le dit vĂ©hicule auprĂšs d'un particulier, la SARL Garage 2 G automobiles a fait preuve d'une nĂ©gligence fautive, qui justifie sa condamnation Ă  rĂ©parer l'entier prĂ©judice qui en est rĂ©sultĂ© pour l'acquĂ©reur. De plus, la rĂ©solution de la vente justifie qu'aucun frais relatif au vĂ©hicule ne demeure Ă  la charge de ce dernier, hormis les frais d'entretien courant et tous ceux rĂ©sultant de l'usage qu'il en a fait, dans la mesure oĂč, selon le rapport d'expertise, il a parcouru 30 000 kilomĂštres avec celui-ci avant une derniĂšre panne.

PrĂ©cisĂ©ment, M. P. justifie avoir rĂ©glĂ© trois factures de rĂ©paration du dit vĂ©hicule, d'un montant respectif de 325 euros le 15 avril 2014 (amortisseur AR, feux de croisement), de 3 101 euros le 29 aoĂ»t 2014 (joint de culasse et liquide de refroidissement), de 458 euros le 5 dĂ©cembre 2014 (recherche de panne et remplacement de la pompe de gavage). Or, au vu de l'usage qu'il a fait de ce vĂ©hicule, une partie de ces rĂ©parations aurait pu ĂȘtre nĂ©cessaire quand bien mĂȘme son kilomĂ©trage aurait Ă©tĂ© celui indiquĂ© au compteur.

Par ailleurs, son prĂ©judice de jouissance est en partie consĂ©cutif aux pannes survenues sur le vĂ©hicule en cause, que l'expert n'a pas reliĂ©es prĂ©cisĂ©ment au dĂ©calage entre son kilomĂ©trage rĂ©el et son kilomĂ©trage annoncĂ©. Il existe par ailleurs un prĂ©judice moral liĂ© aux dĂ©boires consĂ©cutifs au kilomĂ©trage erronĂ© de ce vĂ©hicule, lui-mĂȘme dĂ©couvert suite Ă  des pannes successives du dit vĂ©hicule.

Il rĂ©sulte de tous ces Ă©lĂ©ments que l'entier prĂ©judice de M. P. imputable Ă  la faute de la SARL Garage 2 G automobiles doit ĂȘtre Ă©valuĂ© au montant total de 3 000 euros. En consĂ©quence, le jugement dĂ©fĂ©rĂ© sera infirmĂ© en ce qu'il a rejetĂ© la demande de dommages et intĂ©rĂȘts de M. P. et la SARL Garage 2 G automobiles sera condamnĂ©e Ă  lui rĂ©gler Ă  ce titre la somme de 3 000 euros.

III- Sur les dépens et les frais exclus des dépens

Le jugement déféré étant infirmé sur le fond, il le sera également en ses dispositions relatives aux dépens et aux frais non compris dans les dépens, sauf en en ce qu'il a rejeté la demande de la SARL Garage 2 G automobiles fondée sur les dispositions de l'article 700 du code de procédure civile.

L'appel de M. P. étant accueilli pour l'essentiel, la S ARL Garage 2 G automobiles sera condamnée aux dépens de la premiÚre instance, qui incluront ceux de la procédure de référé expertise, ainsi qu'aux dépens d'appel.

Pour les mĂȘmes motifs, l'intimĂ©e sera Ă©galement condamnĂ©e Ă  payer Ă  M. P., sur le fondement de l'article 700 du code de procĂ©dure civile, la somme de 3 500 euros au titre des frais exclus des dĂ©pens engagĂ©s en premiĂšre instance et en appel. En revanche, il n'apparaĂźt pas inĂ©quitable de laisser Ă  sa charge les frais exclus des dĂ©pens qu'elle a engagĂ©s en appel et sa propre demande prĂ©sentĂ©e Ă  hauteur de cour sur le mĂȘme fondement sera rejetĂ©e.

PAR CES MOTIFS

La cour, statuant par arrĂȘt contradictoire, aprĂšs dĂ©bats en audience publique,

INFIRME le jugement rendu entre les parties le 15 mai 2018 par le tribunal de grande instance de Mulhouse, sauf en ce qu'il a rejeté la demande de la SARL Garage 2 G automobiles fondée sur les dispositions de l'article 700 du code de procédure civile ;

Statuant à nouveau dans cette limite et ajoutant au jugement déféré,

PRONONCE la résolution de la vente du véhicule Wolkswagen Passat SW TDI 170 Carat par la SARL Garage 2 G automobiles à M. Manuel P., réalisée le 16 octobre 2013 ;

CONDAMNE la SARL Garage 2 G automobiles à payer à M. Manuel P. la somme de 10 961,50 euros (dix mille neuf cent soixante et un euros et cinquante centimes) au titre de la restitution du prix d'acquisition de ce véhicule ;

ORDONNE la restitution du véhicule à l'issue du remboursement de son prix de vente, M. Manuel P. devant le mettre à la disposition de la SARL Garage 2 G automobiles, qui le prendra en charge, la restitution du véhicule s'effectuant aux frais de cette derniÚre ;

CONDAMNE la SARL Garage 2 G automobiles Ă  payer Ă  M. Manuel P. la somme de 3 000 euros (trois mille euros) Ă  titre de dommages et intĂ©rĂȘts ;

CONDAMNE la SARL Garage 2 G automobiles aux dépens de premiÚre instance, qui incluront ceux de la procédure de référé expertise, ainsi qu'aux dépens d'appel ;

CONDAMNE la SARL Garage 2 G Automobiles à verser à M. P. la somme de 3 500 euros (trois mille cinq cents euros) sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile ;

REJETTE la demande présentée en appel par la SARL Garage 2 G automobiles sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.