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Décisions

Cass. 3e civ., 24 novembre 1999, n° 98-12.574

COUR DE CASSATION

Arrêt

Cassation

COMPOSITION DE LA JURIDICTION

Président :

M. Beauvois

Rapporteur :

Mme Fossaert-Sabatier

Avocat général :

M. Baechlin.

Avocat :

Me Choucroy, Hémery

Paris, du 9 janv. 1998

9 janvier 1998

Sur le moyen unique :

Vu l'article 23-6 du décret du 30 septembre 1953 ensemble l'article 23-3 de ce texte ;

Attendu qu'à moins d'une modification notable des éléments mentionnés aux articles 23-1 à 23-4, le taux de variation du loyer applicable lors de la prise d'effet du bail à renouveler, si sa durée n'est pas supérieure à neuf ans, ne peut excéder la variation de l'indice national trimestriel mesurant le coût de la construction publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques intervenue depuis la fixation initiale du loyer du bail expiré ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 9 janvier 1998) que Mme X..., propriétaire de locaux à usage commercial donnés à bail à M. Y... dit Gelbert, a assigné ce dernier en fixation, hors plafond, du prix du bail renouvelé à compter du 1er avril 1993 en invoquant la sous-location non autorisée d'une partie des lieux loués ;

Attendu que pour accueillir cette demande, l'arrêt retient que si l'action en réajustement du loyer principal est prescrite, la bailleresse reste néanmoins en droit de se prévaloir de la sous-location intervenue en cours de bail expiré pour solliciter le déplafonnement du loyer renouvelé, dans la mesure où cette sous-location constitue une modification des obligations respectives des parties au sens des dispositions de l'article 23-3 du décret du 30 septembre 1953 ;

Qu'en statuant ainsi, alors qu'une sous-location, même non autorisée, ne constitue pas une modification des éléments mentionnés aux articles 23-1 à 23-4 du décret du 30 septembre 1953, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 9 janvier 1998, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles.