Introduction

Compétence matérielle

Compétence territoriale

Prorogations de compétence

Compétences

Introduction de l'instance

Constitution d'avocat

Conclusions

Greffe

Règle communes à l'ensemble des procédures

Procédure contentieuse ordinaire

Procédure gracieuse

Procédure à juge unique

Procédure à jour fixe

Procédure écrite

Procédure ordinaire

Procédure de référé

Procédure accélérée au fond

Procédure orale

Procédure sur requête

Procédure de renvoi sur décision de la juridiction pénale

Procédures spécifiques

Procédure devant le tribunal judiciaire

Instance

Ordonnances de référés

Ordonnances sur requête

Pouvoirs du président

Procédure devant le tribunal de commerce

Procédure devant le tribunal judiciaire et le tribunal de commerce

2. Procédure devant le tribunal judiciaire et le tribunal de commerce

L’article 792, alinéa 1er, du Code de procédure civile énonce que “les mesures prises par le juge de la mise en état font l'objet d'une simple mention au dossier, avis en est donné aux avocats”. Toutefois, plusieurs exceptions obligent le juge à statuer par ordonnance motivée. Cela concerne notamment les situations prévues aux articles 787 à 790 du même code, comme les exceptions de procédure, les incidents mettant fin à l'instance et les fins de non-recevoir , sous réserve des dispositions spécifiques relatives aux mesures d'instruction (art. 792, al. 2, CPC).

De même, une ordonnance motivée est requise lorsque le juge refuse une demande de clôture de l'instruction présentée par une partie (art. 800 CPC)   ou lorsqu'il décide d'office, après en avoir informé les avocats, de radier une affaire pour cause d'inaction dans les délais impartis , ce qui entraîne la suppression de l'affaire du rang des affaires en cours (art. 381 CPC).

Par ailleurs, l’article 382 du Code de procédure civile permet au juge de retirer une affaire du rôle si toutes les parties présentent une demande écrite et motivée . Le législateur précise que la radiation et le retrait du rôle constituent des mesures d'administration judiciaire (art. 383, al. 1, CPC). 

Sauf en cas de péremption de l'instance, l'affaire peut être rétablie: en cas de radiation, le rétablissement intervient sur justification de l'accomplissement des diligences précédemment omises. En cas de retrait du rôle, il suffit qu'une des parties en fasse la demande. Ces mesures ne font pas obstacle à la poursuite ultérieure de l'instance (art. 383, al. 2, CPC) .

L’article 793 du Code de procédure civile précise que les ordonnances du juge de la mise en état sont rendues immédiatement, si nécessaire, après avoir entendu ou convoqué les avocats. En cas d’urgence, une partie peut convoquer l’autre, par notification entre avocats, à une audience fixée par le juge.

En principe, les ordonnances du juge de la mise en état n'ont pas, au principal, l'autorité de la chose jugée  , sauf celles qui statuent sur les exceptions de procédure , sur les fins de non-recevoir  et celles qui se prononcent sur les incidents mettant fin à l'instance (art. 794 CPC). La Cour de cassation précise que les exceptions de procédure ont l'autorité de la chose jugée, qu'elles mettent ou non fin à l'instance et que même lorsqu'elles ne mettent pas fin à l'instance, celles statuant sur un incident de nature à y mettre fin, peuvent être frappées d'appel, indépendamment du jugement sur le fond .

Les décisions du juge de la mise en état dépourvues d'autorité de la chose jugée sont atteintes par la péremption de l'instance au cours de laquelle elles ont été prononcées .

Selon l'article 795, modifié par le décret du 3 juillet 2024, portant diverses mesures de simplification de la procédure civile et relatif aux professions réglementées  , les ordonnances du juge de la mise en état ne sont pas susceptibles d'opposition (pas plus qu'elles n'étaient susceptibles de contredit lorsque cette voie de recours, supprimée depuis le 1er septembre 2017 par le décret du 6 mai 2017, était encore en vigueur ) (al 1), et ne peuvent être frappées d'appel ou de pourvoi en cassation qu'avec le jugement statuant sur le fond (al 2) . Néanmoins, elles sont susceptibles d'appel immédiat dans les cas et conditions prévus en matière d'expertise ou de sursis à statuer , c'est-à-dire sur autorisation du premier président de la cour d'appel, s'il est justifié d'un motif grave et légitime (art. 272 et 380 CPC) ; ainsi que dans les quinze jours à compter de leur signification, lorsque : 

-elles statuent sur une exception d'incompétence , une exception de  connexité, une exception de litispendance ou une exception dilatoire ;

-en statuant sur une exception de nullité , une fin de non-recevoir ou un incident d'instance, elles mettent fin à l'instance ;

-elles ont trait aux mesures provisoires ordonnées en matière de divorce ou de séparation de corps ; 

- dans le cas où le montant de la demande est supérieur au taux de compétence en dernier ressort, lorsqu'elles ont trait aux provisions qui peuvent être accordées au créancier au cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable.

Enfin, la Cour de cassation précise qu’une partie est recevable à former un appel dirigé exclusivement contre une ordonnance non susceptible d'appel immédiat rendue par un juge de la mise en état lorsqu’une autre partie a fait appel du jugement prononcé sur le fond dans la même instance, les deux recours devant être jugés conjointement .

Ordonnance motivée, non susceptible de recours.

Cass. 2e civ., 11 juillet 2013,  LawLex202300012942JBJ ; V. Contra: Civ. 2e, 13 mars 2008,  07-11.384 ; Cass. réun., 29 septembre 2008, LawLex202300012840JBJ : antérieurement, jugeant que c'est seulement lorsque, en statuant sur une exception de procédure, l'ordonnance du conseiller de la mise en état met fin à l'instance que cette ordonnance a, au principal, l'autorité de la chose jugée.

Cass. 2e civ., 23 sept. 1998,  96-13.271.

D. 2024-673 du 3 juillet 2024, portant diverses mesures de simplification de la procédure civile et relatif aux professions réglementées, art. 5, JO 0158 du 5 juillet 2024.

D. 2017-891 du 6 mai 2017 relatif aux exceptions d'incompétence et à l'appel en matière civile, JO 0109 du 10 mai 2017.

Civ. 1re, 11 juin 1981, 79-16.499; Cass. 2e civ.,7 févr. 1985,  83-17.018 ; 31 mai 1985,  84-11.516 ; 17 janvier 1990,  88-18.614 ; Civ. 1re, 27 oct. 1992,  90-15.258; Cass. , ass. plén., 5 déc. 1997,  95-17.858; Cass. 2e civ., 15 mars 2012, LawLex202300014011JBJ, Bull. civ. II, n° 45 ; D. 2012. 885 ; Gaz. Pal. 25-26 mai 2012, 42, note RASCHEL ; JCP n° 16, 2012, act. 479.

Cass. 2e civ., 25 juin 2015, LawLex202300014012JBJ, JCP n° 3, 2021, act. 39, FRICERO ; Gaz. Pal. 20-22 septembre 2015, 29, note HERMAN ; Procédures n° 10, Octobre 2015, comm. 288, CROZE : dès lors que la demande de sursis à statuer constitue une exception de procédure, un appel immédiat peut, en vertu de l’article 795 (ancien article 776) du Code de procédure civile, être formé à l’encontre de l’ordonnance d’un juge de la mise en état ayant statué sur une telle demande, à condition que le premier président de la cour d’appel ait donné son autorisation ; 10 décembre 2020, LawLex202300010500JBJ, JCP n° 3, 2021, act. 39, FRICERO ; D. actu., 14 janvier 2021, obs. LHERMITTE ; Procédures 2009, n° 8, obs. PERROT : si la décision ayant ordonnée un sursis à statuer peut faire l'objet d'un appel sur autorisation du premier président et si le juge qui a ordonné ce sursis, qui demeure saisi, peut soit d'office soit à la demande d'une partie, le révoquer ou en abréger le délai, il n'en est pas de même de la décision qui rejette la demande de révocation de ce sursis. 

Cass. 2e civ., 25 juin 2015, LawLex202300014012JBJ, JCP n° 3, 2021, act. 39, FRICERO ; Gaz. Pal. 20-22 septembre 2015, 29, note HERMAN ; Procédures n° 10, Octobre 2015, comm. 288, CROZE ; 10 décembre 2020, LawLex202300010500JBJ, JCP n° 3, 2021, act. 39, FRICERO ; D. actu., 14 janvier 2021, obs. LHERMITTE ; Procédures 2009, n° 8, obs. PERROT.

Cass. 2e civ., 26 septembre 2013, LawLex202300014010JBJ.

Cass. 2e civ.,14 mai 2009,  LawLex202400000712JBJ.

Cass. 2e civ., 15 mars 2012, LawLex202300014011JBJ, Bull. civ. II, n° 45 ; D. 2012. 885 ; Gaz. Pal. 25-26 mai 2012, 42, note RASCHEL ; JCP n° 16, 2012, act. 479.

Cass. 2e civ., 2 mars 1983, LawLex202400009780JBJ; ordonnance de radiation motivée non susceptible de recours.

Cass. ass. plén., 24 novembre 1989, LawLex202200005263JBJ.

Cass. 1re civ., 20 février 1979, LawLex202400009778JBJ ; Cass. 2e civ., 21 janvier 1981, LawLex202400009779JBJ.

Cass. 2e civ., 3 mai 1990, LawLex202400009771JBJ : jugeant que si le juge de la mise en état a le pouvoir de constater l'extinction de l'instance, par exemple en raison d'une transaction, sa décision n'a pas au principal l'autorité de chose jugée; Cass. 3e civ., 8 juillet 2009, LawLex202300014013JBJ.

 Exceptions de procédure mentionnées aux art. 73 à 121 du CPC. ; Cass. 2e civ., 23 juin 2016, LawLex202300008229JBJ.

Incidents mettant fin à l'instance mentionnés aux art. 384 et 385 CPC.

Cass. 2e civ., 9 janvier 2020, LawLex202300011104JBJ, Procédures n° 4, Avril 2020, comm. 57, STRICKLER ; JCP E n° 22, 2021, 1273, PLOUCHART et DERACHE.

57. Décisions du juge de la mise en état