Les documents remplis par l'expéditeur d'un envoi contre remboursement, remis ensuite par lui aux services postaux en même temps que l'objet, puis présentés au destinataire en vue de lui permettre d'exercer son choix entre la remise contre paiement, ou le refus, constituent la correspondance prévue par l'article R. 635-2 du Code pénal.

L'infraction d'envoi forcé prévue par l'article R. 635-2 du Code pénal, par la généralité de ses termes, s'applique aussi bien lorsque le destinataire est un particulier qu'une société commerciale.

Cass. crim., 5 novembre 1985, n° 84-93.318

Un commerçant ne peut utiliser son patronyme, s'il est susceptible de créer une confusion avec un homonyme notoire, même pour exercer des activités distinctes.

L'adjonction du prénom du commerçant au patronyme commun suffit à dissiper le danger de confusion.

Cass. com., 5 novembre 1985, n° 83-15.017

Cass. crim., 5 novembre 1985, n° 84-94.458

Cass. com., 5 novembre 1985, n° 84-12.418

Cass. 1re civ., 5 novembre 1985, n° 83-12.621

Le vendeur qui s'abstient d'avertir l'acheteur que le véhicule qu'il acquiert a subi un grave accident antérieur, se rend coupable de tromperie sur les qualités substantielles de la marchandise vendue, même si la remise en état du véhicule a été satisfaisante.

CA Poitiers, ch. corr., 31 octobre 1985, n° 712-85

Cass. 3e civ., 29 octobre 1985, n° 84-14.391

Cass. crim., 29 octobre 1985, n° 84-95.559

Cass. crim., 28 octobre 1985, n° 84-95.221

Cass. 3e civ., 28 octobre 1985, n° 84-13.397

CJCE, président, 25 octobre 1985, n° 293-85 R

Une association de consommateurs cause un trouble illicite à un commerçant, justifiant la publication de la décision à intervenir, en mettant en cause la qualité de ses services dans un bulletin certes interne, mais largement diffusé par ses adhérents.

Cass. 2e civ., 23 octobre 1985, n° 84-13.490

Cass. 2e civ., 23 octobre 1985, n° 83-12.007

An application seeking suspension of a definitive anti-dumping regulation ordering the collection of provisional duties should be dismissed where there is a doubt as to whether the damage suffered by European producers is serious since the parties have taken opposing views and have submitted opposing figures on the level of prices and market shares.  

CJEC, October 18, 1985, No 250-85 r

Une demande de sursis à exécution d'un règlement antidumping définitif ordonnant la perception de droits provisoires doit être rejetée dès lors qu'existe un doute quant à la gravité du préjudice subi par les producteurs européens, les parties avançant des thèses et des chiffres opposés quant au niveau des prix et aux parts de marché. 

CJCE, président, 18 octobre 1985, n° 250-85 R

Un annonceur qui, dans un tableau comparatif, met en parallèle ses produits avec ceux de grandes marques, sans autorisation de celles-ci, pour faire croire aux éventuels acheteurs que cette correspondance implique une ressemblance ou une imitation est coupable de contrefaçon de marque.

Cass. com., 16 octobre 1985, n° 83-17.288

Cass. 3e civ., 16 octobre 1985, n° 84-12.958

Cass. 3e civ., 16 octobre 1985, n° 84-14.105

Cass. 1re civ., 15 octobre 1985, n° 84-12.309

Cass. 1re civ., 15 octobre 1985, n° 84-12.291

Cass. 2e civ., 9 octobre 1985, n° 84-13.730

Cass. 1re civ., 9 octobre 1985, n° 84-10.245

Cass. 1re civ., 9 octobre 1985, n° 84-13.306

Cass. crim., 8 octobre 1985, n° 84-95.606

An EU regulation allocating an EU tariff quota proportionally to the requirements of the Member States must, in order to be compatible with the Treaty, be interpreted as organizing a fair allocation of the quota between each Member State without affecting the re-exportation of products after they have been put into free circulation.

CJEC, 2nd chamber, October 7, 1985, No 199-84

Un règlement européen répartissant un contingent tarifaire européen au prorata des besoins des Etats membres doit, afin d'être compatible avec le TFUE, être interprété comme organisant une répartition équitable du contingent entre chaque Etat membre sans affecter la réexportation des produits après leur mise en libre pratique.

CJCE, 2e ch., 7 octobre 1985, n° 199-84

Insofar as measures of enforcement may be taken only during the time specified for an appeal against the enforcement order and until any such appeal has been determined, the right to proceed with the measures in question cannot be restricted in time by the application of national measures prescribing a shorter period.

The effect of Article 47 of the Brussels I Regulation is that a party who wishes to apply for protective measures is under no obligation to obtain specific and separate authorization for that purpose from the court of the State in which enforcement is sought, even though such authorization may normally be required by the national procedural law of the court in question [Note: now Article 40 of Regulation No 1215/2012 provides that an enforceable judgment carries with it by operation of law the power to proceed to any protective measures which exist under the law of the Member State addressed].

Even though the Brussels I Regulation confines itself to laying down the principle that protective measures may be applied for within the mandatory time-limit, by leaving the matter of resolving the conditions thereof to the procedural law of the court hearing the proceedings, the application of the national law of that court must not lead to frustration of that principle [Note: now Article 40 of Regulation No 1215/2012 provides that an enforceable judgment carries with it by operation of law the power to proceed to any protective measures which exist under the law of the Member State addressed].

Although the party who has proceeded with protective measures under Article 47 of the Brussels I Regulation is under no obligation to obtain any confirmatory judgment required by the national law of the court in question in respect of such measures, the party against whom those measures have been applied is free to take legal proceedings in order to secure, by recourse to the appropriate procedures laid down in the national law of the court dealing with the matter, adequate protection of his rights [Note: now Article 40 of Regulation No 1215/2012 provides that an enforceable judgment carries with it by operation of law the power to proceed to any protective measures which exist under the law of the Member State addressed].

CJEC, 4th chamber, October 3, 1985, No 119-84

Dans la mesure où il ne peut être procédé à des mesures conservatoires que pendant le délai de recours ouvert contre la décision d'exequatur et jusqu'à ce qu'il ait été statué sur celui-ci, on ne saurait admettre que la possibilité de procéder aux mesures en question soit restreinte dans le temps par l'application de dispositions nationales prévoyant un délai plus court [NDLR : désormais, l'article 40 du règlement 1215-2012 prévoit qu'une décision exécutoire emporte de plein droit l'autorisation de procéder aux mesures conservatoires prévues par la loi de l'État membre requis].

L'article 47 du règlement Bruxelles (I) exclut que la partie souhaitant demander des mesures conservatoires ait à obtenir de la part du juge de l'Etat requis, une autorisation spécifique et distincte à cet effet, même si une telle autorisation est normalement exigée par le droit procédural interne du juge saisi [NDLR : désormais, l'article 40 du règlement 1215-2012 prévoit qu'une décision exécutoire emporte de plein droit l'autorisation de procéder aux mesures conservatoires prévues par la loi de l'État membre requis].

Même si le règlement Bruxelles (I) se borne à poser le principe selon lequel des mesures conservatoires peuvent être demandées dans un délai imparti, en laissant au droit procédural du juge saisi la tâche d'en régler les modalités, l'application du droit interne du juge saisi ne doit pas avoir pour effet de faire échec à ce principe [NDLR : désormais, l'article 40 du règlement 1215-2012 prévoit qu'une décision exécutoire emporte de plein droit l'autorisation de procéder aux mesures conservatoires prévues par la loi de l'État membre requis].

Si la partie ayant procédé aux mesures conservatoires visées par l'article 47 du règlement Bruxelles (I) n'a pas à  obtenir, pour les mesures en question, un jugement de validation, tel que prévu par le droit national du juge saisi, la partie ayant subi l'exécution des mesures peut agir en justice pour obtenir, à travers les procédures appropriées prévues par le droit national du juge saisi, une protection adéquate de ses droits [NDLR : désormais, l'article 40 du règlement 1215-2012 prévoit qu'une décision exécutoire emporte de plein droit l'autorisation de procéder aux mesures conservatoires prévues par la loi de l'État membre requis].

CJCE, 4e ch., 3 octobre 1985, n° 119-84

An undertaking occupies a dominant position within the meaning of Article 102 TFEU where it enjoys a position of economic strength which enables it to hinder the maintenance of effective competition on the relevant market by allowing it to behave to an appreciable extent independently of its customers and consumers as a whole.

An abuse is committed where, without any objective necessity, an undertaking holding a dominant position on a particular market due to exclusive rights vested in it by virtue of a domestic law, reserves itself or reserves for an undertaking belonging to the same group an ancillary activity which could be carried out by another undertaking, as part of its activities on a neighboring but separate market.

The fact that the absence of competition or its restriction on the relevant market is brought about or encouraged by provisions laid down by law in no way precludes the application of Article 102 TFEU.

The fact that an undertaking reserves to itself or to an undertaking belonging to the same group an ancillary activity which could be carried out by a third undertaking as part of its activities on a neighboring market, with the possibility of eliminating all competition from that undertaking, is contrary to Article 102 TFEU where such conduct is not justified by technical or commercial requirements relating to the nature of television.

An abuse is committed where, without any objective necessity, an undertaking holding a dominant position on a particular market due to exclusive rights vested in it by virtue of a domestic law, reserves for itself or for an undertaking belonging to the same group an ancillary activity which could be carried out by another undertaking as part of its activities on a neighboring but separate market.

CJEC, 5th chamber, October 3, 1985, No 311-84

Le fait que l'absence de concurrence ou la limitation de celle-ci sur le marché en cause est créée ou favorisée par des dispositions législatives ou réglementaires n'exclut nullement l'application de l'article 102 TFUE.

La position dominante au sens de l'article 102 TFUE se caractérise par une situation de puissance économique détenue par une entreprise, qui donne à celle-ci le pouvoir de faire obstacle au maintien d'une concurrence effective sur le marché en cause en lui fournissant la possibilité de comportements indépendants dans une mesure appréciable vis-à-vis de ses clients et, finalement, des consommateurs.

Le fait, au risque d'éliminer toute concurrence, de se réserver ou de réserver à une entreprise appartenant au même groupe une activité auxiliaire qui pourrait être exercée par une entreprise tierce dans le cadre de ses activités sur un marché voisin, est contraire à l'article 102 TFUE, dès lors que ce comportement n'est pas justifié par des nécessités techniques ou commerciales tenant au caractère du media de télévision.

Le fait, pour une entreprise détenant une position dominante sur un marché en vertu de droits exclusifs accordés par une réglementation nationale, de se réserver ou de réserver à une entreprise appartenant au même groupe, et sans nécessité objective, une activité auxiliaire qui pourrait être exercée par une entreprise tierce dans le cadre de ses activités sur un marché voisin mais distinct, est constitutif d'abus.

L'entreprise en position dominante sur un marché en vertu de droits exclusifs qui se réserve ou réserve à une entreprise appartenant au même groupe, sans nécessité objective, une activité auxiliaire pouvant être exercée par une entreprise tierce dans le cadre de ses activités sur un marché distinct, commet un abus.

Court decisions rendered in 1985 - Page 3