Un décalage kilométrique qui traduit une usure accrue du moteur constitue un vice suffisamment grave pour empêcher une utilisation normale du véhicule et fonder la demande en diminution du prix de vente formée par l'acquéreur.

Le seul fait que le kilométrage et son année modèle ne figurent pas sur le certificat de cession d'un véhicule ne suffit manifestement pas à se convaincre que le vendeur était informé de la falsification du kilométrage.

CA Montpellier, 1re ch. A, 28 avril 2009, n° 08-1308

CA Montpellier, 1re ch. A 02, 28 avril 2009, n° 08-01424

The forum rei sitæ rule provided for in Article 24(1) of Regulation No 1215/2012 (former Article 22(1) of Regulation No 44/2001) concerns the international jurisdiction of the courts of the Member States and not their domestic jurisdiction.

The recognition or enforcement of a default judgment cannot be refused under Article 45(1)(b) of Regulation No 1215/2012 (former Article 34(2) of Regulation No 44/2001) where the defendant was able to commence proceedings to challenge the default judgment and those proceedings enabled him to argue that he had not been served with the document which instituted the proceedings or with the equivalent document in sufficient time and in such a way as to enable him to arrange for his defence.

The fact that claimants might encounter difficulties in having the judgment of the State of origin enforced cannot deprive it of its enforceability and does not prevent the courts of the Member State in which enforcement is sought from declaring such judgments enforceable [Note: now under Article 39 of Regulation No 1215/2012, a judgment given in a Member State which is enforceable in that Member State is enforceable in the other Member States without any declaration of enforceability being required]. 

The word 'enforceable' referred to in Article 38 of Regulation No 44/2001 cannot be interpreted as being intended to grant to a judgment, when it is enforced, rights which it does not have in the Member State of origin or effects that a similar judgment given directly in the Member State in which enforcement is sought would not have [Note: now under Article 39 of Regulation No 1215/2012, a judgment given in a Member State which is enforceable in that Member State is enforceable in the other Member States without any declaration of enforceability being required]. 

The fact that a judgment given by the courts of a Member State, concerning land situated in an area of that State over which its Government does not exercise effective control, cannot, as a practical matter, be enforced where the land is situated does not constitute a ground for refusal of recognition or enforcement under Article 45(1)(a) of Regulation No 1215/2012 (former Article 34(1) of Regulation No 44/2001), in the absence of a fundamental principle in the legal order of the State in which enforcement is sought which the recognition or enforcement would be liable to infringe.

Article 45(1)(e) of the recast Brussels I Regulation (former Article 35(1) of Regulation No 44/2001) does not authorize the court of the State in which recognition or enforcement is sought to refuse recognition or enforcement of a foreign judgment on the ground that the judgment concerns a land situated in an area of a Member State over which the government of that State does not exercise effective control.

The principle prohibiting the review of the jurisdiction of the courts of the Member State of origin, laid down in Artcile 45(3) of regulation No 1215/2012 (former Article 35(3) of Regulation No 44/2001), prevents a review of the domestic jurisdiction of the courts of the Member State of origin being conducted.

An action between individuals of which the object is to obtain damages for unlawfully taking possession of land, the delivery up of that land, its restoration to its original state and the cessation of any other unlawful intervention, falls within civil and commercial matters within the meaning of Regulation No 1215/2012.

Insofar as the property in question is situated in the Republic of Cyprus, the rule of exclusive jurisdiction laid down by Article 24(1) of Regulation No 1215/2012 (former Article 22 of Regulation No 44/2001) must apply regardless of the fact that the place where the building is situated is in the northern area of Cyprus, not controlled by the government.

The suspension of the application of the acquis communautaire in the northern area of Cyprus, provided for by Article 1(1) of Protocol No 10, does not preclude the application of Regulation No 1215/2012 to a judgment handed down by a Cypriot court sitting in the Government-controlled southern area of the island but relating to land situated in the northern area.

CJEC, gr. chamber, April 28, 2009, No C-420/07

The principle of supervision of insurance companies by the home State, which does not extend to all commercial conduct of those undertakings, does not prevent interventions regarding prices carried out by the authorities of the Member State where the services are provided for the purpose of protecting consumers.

National rules which require third-party motor vehicle liability insurance undertakings to calculate premiums and loadings separately, according to their technical bases that must be sufficiently broad and refer to at least five years, is not incompatible with the principle to set premium rates where they do not introduce a system of prior approval or systematic notification of scales of premiums and do not require those undertakings to base their premium rates on the market average.

CJEC, gr. chamber, April 28, 2009, No C-518/06

Cass. com., 28 avril 2009, n° 08-12.788

La règle impérative du forum rei sitae prévue à l'article 24, paragraphe 1, du règlement 1215-2012 (ancien article 22 du règlement 44-2001) concerne la compétence judiciaire internationale des États membres et non la compétence judiciaire interne de ceux-ci. 

La reconnaissance ou l'exécution d'une décision prononcée par défaut ne peut pas être refusée au titre de l'article 45, paragraphe 1, b), du règlement 1215-2012 (ancien article 34, paragraphe 2, du règlement 44-2001) lorsque le défendeur a pu exercer un recours contre la décision rendue par défaut et que ce recours lui a permis de faire valoir que l'acte introductif d'instance ou l'acte équivalent ne lui avait pas été signifié ou notifié en temps utile et de telle manière à ce qu'il puisse se défendre. 

La circonstance que les requérants pourraient rencontrer des difficultés pour faire exécuter la décision du juge de l'Etat d'origine ne saurait priver celle-ci de son caractère exécutoire et n'empêche pas dès lors les juridictions de l'Etat requis de déclarer son exequatur [NDLR : désormais, en application de l'article 39 du réglement 1215-2012, une décision rendue dans un État membre est directement exécutoire dans les autres États membres sans qu'une déclaration constatant la force exécutoire demandée sur requête soit nécessaire]. 

Le terme "exécutoires" visé à l'article 38 du règlement 44-2001 ne saurait être interprété comme visant à accorder à un jugement, lors de son exécution, des droits qui ne lui appartiennent pas dans l'Etat membre d'origine ou des effets que ne produirait pas un jugement du même type rendu directement dans l'Etat requis [NDLR : désormais, en application de l'article 39 du réglement 1215-2012, une décision rendue dans un État membre est directement exécutoire dans les autres États membres sans qu'une déclaration constatant la force exécutoire demandée sur requête soit nécessaire]. 

Le fait qu'une décision rendue par les juridictions d'un État membre concernant un immeuble sis dans une zone de cet État sur laquelle le gouvernement n'exerce pas un contrôle effectif ne peut pas, en pratique, être exécutée au lieu où se trouve l'immeuble, ne constitue pas un motif de refus de reconnaissance ou d'exécution au titre de l'article 45, paragraphe 1, a), du règlement 1215-2012 (ancien article 34, paragraphe 1, du règlement 44-2001), en l'absence d'un principe fondamental dans l'ordre juridique de l'Etat requis auquel la reconnaissance ou l'exécution pourraient porter atteinte. 

L'article 45, paragraphe 1, point e, du règlement 1215-2012 (ancien article 35, paragraphe 1, du règlement 44-2001) n'autorise pas le juge de l'Etat requis à refuser de reconnaître ou d'exécuter une décision étrangère au motif que cette décision concerne un immeuble sis dans une zone d'un Etat membre sur laquelle le gouvernement de cet Etat n'exerce pas de contrôle effectif. 

Le principe de l'interdiction du contrôle de la compétence des juridictions de l'Etat membre d'origine prévu à l'article 45, paragraphe 3, du règlement 1215-2012 (ancien article 35, paragraphe 3, du règlement 44-2001) empêche qu'un contrôle de la compétence interne des juridictions de l'Etat membre d'origine soit effectué. 

Le litige entre particuliers qui a pour objet l'obtention de dommages-intérêts pour prise de possession illégale d'un immeuble, la livraison et la remise en l'état original de celui-ci et la cessation de tout autre intervention illégale, relève de la matière civile et commerciale au sens du règlement Bruxelles (I) bis.

Dans la mesure où l'immeuble en cause est situé sur le territoire de la république de Chypre, la règle de compétence exclusive prévue à l'article 24, paragraphe 1, du règlement 1215-2012 (ancien article 22 du règlement 44-2001) doit s'appliquer, même si l'immeuble se situe dans la zone nord de Chypre, non contrôlée par le gouvernement. 

La suspension de l'application de l'acquis européen dans la zone nord de Chypre, prévue à l'article 1er, paragraphe 1, du protocole n° 10, ne s'oppose pas à l'application du règlement Bruxelles (I) bis à une décision rendue par une juridiction chypriote siégeant dans la zone sud de l'île, contrôlée par le gouvernement, mais concernant un immeuble sis dans la zone nord.

CJCE, gr. ch., 28 avril 2009, n° C-420/07

Le principe du contrôle des sociétés d'assurance par l'Etat d'origine, qui ne s'étend pas à tous les comportements commerciaux de ces dernières, ne fait pas obstacle à des interventions des autorités de l'Etat membre de destination en matière tarifaire ayant pour objet la protection des consommateurs. 

Une réglementation nationale qui oblige les entreprises d'assurance responsabilité civile automobile à calculer de manière distincte les primes pures et les chargements en conformité avec leurs bases techniques, suffisamment vastes et remontant à cinq exercices au minimum, n'est pas incompatible avec le principe de liberté tarifaire dès lors qu'elle n'introduit pas de système d'approbation préalable ou de communication systématique des tarifs et n'impose pas à ces entreprises d'orienter leurs tarifs sur la moyenne du marché. 

CJCE, gr. ch., 28 avril 2009, n° C-518/06

portant abrogation de la décision n° 2005-478 du 19 juillet 2005 autorisant la société Canal J à utiliser une ressource radioélectrique pour l'exploitation d'un service de télévision à caractère national diffusé sous conditions d'accès par voie hertzienne terrestre en mode numérique

CSA, 28 avril 2009, n° 2009-273

Cass. com., 28 avril 2009, n° 08-11.616

Cass. com., 28 avril 2009, n° 07-18.715

A contract under which the owner of an intellectual property right grants its contractual partner the right to use that right in return for remuneration is not a contract for the provision of services within the meaning of the second indent of Article 7(1)(b) of Regulation No 1215/2012 (former Article 5(1)(b) of the Brussels I Regulation).

In accordance with Article 7(1)(c) of Regulation No 1215/2012 (former Article 5(1)(c) of the Brussels I Regulation), Article 7(1)(a) of that regulation (former 5(1)(a)) is applicable to contracts which are neither contracts for the sale of goods nor contracts for the provision of services, such as a contract under which the owner of an intellectual property right grants its contractual partner the right to use that right in return for remuneration.

The concept of 'service' referred to in the second indent of Article 7(1)(b) of Regulation No 1215/2012 (former Article 5(1)(b) of the Brussels I Regulation) implies that the party who provides the service carries out a particular activity in return for remuneration.

The rules of jurisdiction laid down by Regulation No 1215/2012 are founded on the principle that jurisdiction is generally based on the defendant's domicile, complemented by the rules of special jurisdiction.

CJEC, 4th chamber, April 23, 2009, No C-533/07

The list of clauses of a license agreement in Article 8(2) of the directive to approximate the laws of the Member States relating to trade marks, the infringement of which enables the proprietor of a trade mark to invoke the rights conferred by that trade mark against a licensee, is exhaustive.

The proprietor of a trade mark can invoke the rights conferred by that trade mark against a licensee who contravenes a provision in a license agreement prohibiting, on grounds of the trade mark's prestige, sales to discount stores of goods where such sales damage the allure and prestigious image which bestow on customers an aura of luxury.

A licensee who puts goods bearing a trade mark on the market in disregard of a provision in a license agreement which corresponds to one of those provided for in Article 8(2) of the directive to approximate the laws of the Member States relating to trade marks, must be regarded as doing so without the consent of the proprietor of the trade mark.

The head of a selective distribution network may bring an action for infringement against a member of its network who, by selling the contract goods to discount stores, damages the aura of luxury bestowed on them by the allure and prestigious image of the trade mark.

A member of a selective distribution network who puts the trademarked goods on the market in disregard of a provision in the distribution contract, does so without the consent of the proprietor of the trade mark where it is established that the provision in question is included in those listed in Article 8(2) of Directive No 2008/95 (which codifies and repeals the former Directive No 89/104). 

CJEC, 1st chamber, April 23, 2009, No C-59/08

Une société peut vendre directement sous sa marque le produit lubrifiant destiné à l'automobile qu'elle fabriquait jusqu'ici pour le compte d'une autre société à condition de ne pas créer chez l'acheteur une confusion entre les deux marques.

Le démarchage de la clientèle d'un concurrent est licite, même si le démarcheur est un ancien distributeur de ce concurrent, sauf s'il s'accompagne de procédés déloyaux.

Le démarchage systématique du réseau de distributeurs de son concurrent devient fautif, à partir du moment où le démarcheur propose ses propres produits, vendus à des prix systématiquement et largement inférieurs et offre de reprendre ceux de son concurrent.

CA Lyon, 3e ch. civ. B, 23 avril 2009, n° 07-07566

Un contrat de gérance-mandat dissimule en réalité une gérance salariée lorsque les prétendus mandataires sont soumis à des règles d'organisation de leur travail permanentes, précises et détaillées, exclusives de toute autonomie et exercent leur activité sous la subordination du prétendu mandant.

CA Dijon, ch. soc., 23 avril 2009, n° 08-00771

National legislation which, subject to certain exceptions and without taking account of the specific circumstances of the case, lays down a general principle prohibiting the making of combined offers, whereas the practice is not expressly mentioned in Annex 1 of the Unfair Commercial Practices Directive, is contrary to EU law.

CJEC, 1st chamber, April 23, 2009, No C-261/07

A creditor who has not formally appeared as a party in the proceedings cannot lodge an appeal in the name and for the account of its debtor against a decision on a request for a declaration of enforceability, even if his domestic law entitles him to bring an 'indirect claim' [Note: Regulation No 1215/2012 now provides that a judgment rendered in one Member State is enforceable in the other Memeber States].

CJEC, 1st chamber, April 23, 2009, No C-167/08

The lack of impediment to the functioning of the internal market due to a situation being purely national, which is not to be confused with the absence of effect on trade between Member States, justifies the rejection of the complaint by the Commission on the ground of lack of EU interest. 

CJEC, 3rd chamber, April 23, 2009, No C-425/07 P

Si l'article L. 442-1, II (ancien art. L. 442-6, I, 5°), du Code de commerce s'applique à tous types de relations, y compris à durée déterminée, c'est à la condition que celui qui l'invoque ait pu raisonnablement s'attendre à la pérennité du partenariat, ce qui n'est pas le cas lorsque le contrat exclut expressément toute tacite reconduction après deux renouvellements.

La rupture d'une relation commerciale établie ne présente aucune brutalité lorsqu'elle intervient à l'issue des deux renouvellements autorisés par le contrat et que son auteur n'a pas entretenu son partenaire dans l'espoir d'une poursuite des relations.

CA Caen, 1re ch. sect. civ. et com., 23 avril 2009, n° 07-03653

L'absence de dysfonctionnement du marché intérieur causé par une situation purement nationale, qui ne se confond pas avec l'absence d'affectation du commerce entre Etats membres, justifie le rejet de la plainte pour défaut d'intérêt communautaire par la Commission.

CJCE, 3e ch., 23 avril 2009, n° C-425/07 P

La réglementation nationale qui impose les sociétés de personnes non résidentes à un taux supérieur à celui appliqué aux sociétés résidentes, est contraire à l'article 49 TFUE dans la mesure où elle est susceptible de dissuader les sociétés établies dans d'autres États membres d'exercer des activités économiques par l'intermédiaire d'un établissement stable sur le territoire de l'Etat membre concerné.

CJCE, 3e ch., 23 avril 2009, n° C-406/07

Une législation nationale qui, sauf exceptions et sans tenir compte des circonstances spécifiques du cas d'espèce, interdit a priori la vente couplée de produits, alors que cette pratique n'est pas expressément visée par l'annexe I de la directive sur les pratiques commerciales déloyales, est contraire au droit de l'Union.

Une législation nationale qui, sauf exceptions et sans tenir compte des circonstances spécifiques du cas d'espèce, interdit a priori la vente couplée de produits, alors que cette pratique n'est pas expressément visée par l'annexe I de la directive sur les pratiques commerciales déloyales, est contraire au droit européen.

CJCE, 1re ch., 23 avril 2009, n° C-261/07

Un créancier qui n'est pas formellement intervenu comme partie au procès, ne peut introduire au nom et pour le compte de son débiteur un recours contre une décision sur une demande de déclaration de force exécutoire, même si son droit interne lui ouvre une "action oblique" [NDLR : le règlement 1215-2012 prévoit désormais qu'une décision rendue dans un Etat membre est directement exécutoire dans les autres Etats membres].

CJCE, 1re ch., 23 avril 2009, n° C-167/08

Un contrat par lequel le titulaire d'un droit de propriété intellectuelle concède à son cocontractant le droit de l'exploiter en contrepartie du versement d'une rémunération n'est pas un contrat de fourniture de services au sens de l'article 7, paragraphe 1, sous b), second tiret, du règlement 1215-2012 (ancien article 5, paragraphe 1, sous b), second tiret, du règlement 44-2001).

Conformément à l'article 7, paragraphe 1, sous c, du règlement 1215-2012 (ancien article 5, paragraphe 1, sous c) second tiret, du règlement 44-2001), l'article 7, paragraphe 1, sous a) (ancien article 5, paragraphe 1, sous a)) est applicable aux contrats qui ne sont ni des contrats de vente de marchandises, ni des contrats de fournitures de services, tel le contrat par lequel le titulaire d'un droit de propriété intellectuelle concède à son cocontractant le droit de l'exploiter en contrepartie du versement d'une rémunération.

La notion de "services" visée à l'article 7, paragraphe 1, sous b) second tiret, du règlement 1215-2012 (ancien article 5, paragraphe 1, sous b) second tiret, du règlement 44-2001) implique que la partie qui les fournit, effectue une activité déterminée en contrepartie d'une rémunération.

Les règles de compétence posées par le règlement Bruxelles (I) bis s'articulent autour de la compétence de principe du for du domicile du défendeur, complétée par des compétences spéciales.

CJCE, 4e ch., 23 avril 2009, n° C-533/07

Le promoteur d'un réseau de distribution sélective peut agir en contrefaçon contre un membre de son réseau qui, en revendant les produits contractuels à des soldeurs, porterait atteinte à la sensation de luxe que leur confèrent l'allure et l'image de prestige de la marque.

La mise dans le commerce de produits revêtus de la marque par le membre d'un réseau de distribution sélective, en méconnaissance d'une clause du contrat de distribution, est faite sans le consentement du titulaire de la marque, lorsqu'il est établi que cette clause correspond à l'une de celles prévues à l'article 8, paragraphe 2, de la directive n° 2008-95 (codifiant et abrogeant l'ancienne directive n° 89-104).

La mise dans le commerce de produits revêtus de la marque par le licencié, en méconnaissance d'une clause du contrat de licence qui correspond à l'une de celles prévues à l'article 8, paragraphe 2, de la directive rapprochant les législations des États membres sur les marques, doit être considérée comme effectuée sans le consentement du titulaire de la marque.

Le titulaire de la marque peut invoquer les droits conférés par cette dernière à l'encontre du licencié qui enfreint la clause du contrat de licence lui interdisant, pour des raisons de prestige de la marque, de vendre à des soldeurs, lorsqu'une telle vente porte atteinte à l'allure et à l'image de prestige des produits qui confèrent à la clientèle une sensation de luxe.

La liste des clauses d'un contrat de licence, figurant à l'article 8, paragraphe 2, de la directive rapprochant les législations des États membres sur les marques, dont la violation permet au titulaire de la marque d'invoquer à l'encontre du licencié les droits conférés par celle-ci, est exhaustive.

CJCE, 1re ch., 23 avril 2009, n° C-59/08

Aucune garantie n'est due en cas d'utilisation ou de mise en uvre défectueuse de la chose par l'acquéreur notamment lors des transformations et traitements dont elle peut faire l'objet.

CA Toulouse, 2e ch. sect. 1, 22 avril 2009, n° 07-01137

L'Autorité de la concurrence n'est pas compétente pour apprécier la licéité des comportements non détachables de l'exercice du pouvoir disciplinaire d'un ordre professionnel ou du rappel par ce dernier à ses membres d'une obligation procédurale pesant sur eux afin qu'il puisse exercer sa mission de contrôle.

L'invitation faite par un Ordre de pharmaciens à une maison de retraite de se fournir auprès des pharmacies de proximité sur le fondement d'une interprétation inexacte d'une disposition légale, a un effet sensible, au sens de l'article L. 420-1 du Code de commerce, compte tenu de la dimension locale du marché concerné et du fait que la pratique émane d'un Ordre professionnel disposant de l'autorité morale attachée à ses missions de service public et s'inscrit dans un ensemble de démarches visant la même finalité susceptibles de lui donner une portée qu'elle n'aurait pas eue dans d'autres circonstances.

Relative à des pratiques mises en œuvre par le conseil régional de l'Ordre des pharmaciens de Basse-Normandie

ADLC, 22 avril 2009, n° 09-D-17

B2B and B2C parcel delivery services belong to separate markets since they require different infrastructures in terms of coverage and costs, as consumers are more dispersed within the whole territory than undertakings which are generally grouped together in large cities.

A merger is not likely to produce conglomerate effects, by encouraging the parties to combine the services they offer on the neighboring markets, even if one of them has a strong market power in a sector not yet open to competition, where its universal service obligations prevent any incentive to foreclose the market through a discriminatory price offer and the other party only holds 20-30% of market share in a sector where entry barriers are low.

A merger which leads to the disappearance of the main competitor of one of the parties raises serious competitive concerns where that competitor conducted an aggressive pricing policy and was exerting real competitive pressure on it.  

A horizontal merger does not impede competition where the two parties are not active in the same domestic markets.

Although the allocation of capital is unequal (60-40%), the parties to the merger will jointly control the combined entity where they will each hold 50% of the voting rights in the general meetings, will each appoint half of the management bodies and will take unanimous strategic decisions.

EC, April 21, 2009, No M.5152

Bien que la répartition du capital soit inégalitaire (60-40 %), les parties à la concentration exerceront un contrôle conjoint sur l'entité combinée, dès lors qu'elles détiendront chacune 50 % des droits de votes aux assemblées, nommeront chacune la moitié des organes de direction et prendront les décisions stratégiques à l'unanimité.

Une concentration horizontale ne porte pas atteinte à la concurrence lorsque les deux parties ne sont pas actives sur les mêmes marchés nationaux. 

Les services de colis postaux B2B et B2C appartiennent à des marchés distincts car ils nécessitent des infrastructures différentes en termes de couverture et de coût, les consommateurs étant plus dispersés sur l'ensemble du territoire que les entreprises généralement regroupées dans les grandes villes. 

La concentration qui entraîne la disparition du principal concurrent de l'une des parties crée de sérieux problèmes de concurrence dès lors que ce dernier menait une politique de prix agressifs et exerçait une réelle pression concurrentielle sur elle.  

Une concentration n'est pas susceptible de produire d'effets congloméraux, en incitant les parties à  coupler les services qu'elles proposent sur des marchés voisins, même si l'une d'elles jouit d'un fort pouvoir de marché dans un secteur encore fermé à la concurrence, dès lors que ses obligations de service universel empêchent toute tentative de verrouillage du marché par offre tarifaire discriminatoire et que l'autre partie ne détient que 20-30 % de part de marché dans un secteur où les barrières à l'entrée sont faibles.  

CCE, 21 avril 2009, n° M.5152

L’acquisition du contrôle exclusif de l’entité ne présume pas de la modification de son comportement sur le marché, du fait que l’acquéreur exerçait déjà son influence sur les activités commerciale de l’entité, dans le cadre d’un contrôle conjoint avec d’autres entreprises qui assumait simplement le rôle d’investisseur financier.

EC, April 20, 2009, No M.5477

Un préavis de six mois est suffisant pour rompre des relations commerciales établies de sept années, lorsque l'affilié ne réalise que 10 % de son chiffre d'affaires avec la coopérative qui l'a exclu.

Le préjudice de la victime d'une rupture brutale de relations commerciales établies doit être apprécié au regard de la perte de marge sur le chiffre d'affaires qu'elle aurait pu réaliser pendant la durée du préavis qui aurait dû lui être accordé. 

Court decisions rendered in 2009 - Page 51