Cass. com., 21 janvier 2003, n° 99-15.667

L'opération, par l'élimination d'un franc-tireur, risque de créer une position dominante collective de nature à porter atteinte à la concurrence dans la mesure où elle réduit la pression concurrentielle sur l'oligopole dans des proportions très supérieures à ce que reflète la part de marché de l'entreprise cible, ce qui pourrait se traduire par une diminution de la marge de manœuvre de la clientèle.

Dans la mesure où la défaillance de l'entreprise cible est inéluctable et où il n'existe pas d'offre alternative à sa reprise qui soit moins dommageable pour la concurrence, l'opération est autorisée.

Le marché de référence, s'il se prête à une coordination des comportements, ne réunit cependant pas toutes les conditions nécessaires à la qualification d'une position dominante collective compte tenu de l'existence de concurrents francs-tireurs ou "maverick" situés en dehors de l'oligopole et capables d'en perturber l'équilibre.

Le transfert à la collectivité des gains d'efficacité escomptés n'est pas démontré dès lors que le secteur de la distribution pharmaceutique se caractérise par des coûts fixes et que le marché en cause est oligopolistique - ce qui n'incitera pas la nouvelle entité à transférer ses gains - et que si ces gains étaient répercutés sur les pharmacies, celles-ci auraient à leur tour une très faible incitation à les répercuter sur les consommateurs finals. 

Ministre de l’Économie, 20 janvier 2003, n° ECOC0300223Y

L'acquisition, par une offre publique d'échange, de la totalité des actions ordinaires disponibles d'une société, constitue une concentration.

La concentration ne porte pas atteinte à la concurrence dans la mesure où elle n'affecte aucun marché ni ne modifie de manière sensible le jeu concurrentiel sur les marchés sur lequels les parties sont présentes.

Ministre de l’Économie, 19 janvier 2003, n° ECOC0400169Y

L'action en concurrence déloyale doit être rejetée en l'absence de production de pièces justifiant les faits de concurrence déloyale allégués.

CA Paris, 4e ch. B, 17 janvier 2003, n° 2000-18472

L'assignation en référé du vendeur interrompt le bref délai imparti pour l'exercice de l'action en garantie des vices cachés, laissant courir la prescription de droit commun.

La garantie des vices cachés constituant l'unique fondement possible de l'action fondée sur la présence d'anciennes carrières de gypse, susceptibles d'entraîner l'instabilité d'un terrain à construire et des désordres immobiliers, la nullité de la vente ne peut être prononcée pour erreur sur les qualités substantielles.

L'assignation en référé du vendeur interrompt le bref délai imparti pour l'exercice de l'action en garantie des vices cachés, laissant courir la prescription de droit commun [NDLR : régime antérieur à la réforme de la prescription].

CA Versailles, 3e ch., 17 janvier 2003, n° 01-02741

Cass. 2e civ., 16 janvier 2003, n° 01-03.427

National legislation which excludes the benefit of advantageous rates for admission to certain museums and national monuments to tourists who are nationals of other Member States and non-residents under 60 or 65 years, is contrary to Articles 18 and 56 TFEU.

CJEC, 6th chamber, January 16, 2003, No C-388/01

As Article 34 TFEU is not designed to ensure that goods of national origin enjoy the same treatment as imported goods in every case, a national law may impose the use of a sales name solely on national products, but not imported products which are lawfully manufactured under a different name in another Member State.

National legislation which imposes the use of another sales name than the name used in the Member State of production is contrary to Article 34 TFEU as it compels traders to adjust the presentation of the same products according to the place where they are to be marketed.

CJEC, 6th chamber, January 16, 2003, No C-14/00

National legislation which imposes the change in the trade name of cocoa and chocolate products to which vegetable fats other than cocoa butter have been added, is not justified by consumer protection insofar as it does not have the effect of substantially altering the nature of those products to the point where they are transformed into different products, and insofar as a neutral and objective label is sufficient to ensure that consumers are given correct information.

CJEC, 6th chamber, January 16, 2003, No C-12/00

Le vice de la chose, même indécelable par le vendeur professionnel, rend ce dernier redevable de la garantie prévue par les articles 1641 et suivants du Code civil.

CA Riom, 1re ch. civ., 16 janvier 2003, n° 01-03040

La législation nationale qui exclut du bénéfice d'avantages tarifaires pour l'accès à certains musées et monuments nationaux, les touristes ressortissants des autres Etats membres ou les non-résidents ayant moins de 60 ou 65 ans, est contraire aux articles 18 et 56 TFUE.

CJCE, 6e ch., 16 janvier 2003, n° C-388/01

CA Douai, 2e ch. sect. 1, 16 janvier 2003, n° 00-03637

L'obligation de changer la dénomination de vente des produits de cacao et de chocolat auxquels ont été ajoutées des matières grasses végétales autres que le beurre de cacao n'est pas justifiée lorsque cette addition n'a pas pour effet de changer substantiellement la nature de ces produits au point de les transformer en des produits différents et qu'un étiquetage neutre et objectif suffit pour assurer une information correcte des consommateurs.

Une réglementation nationale qui impose d'utiliser une autre dénomination de vente que celle utilisée dans l'État membre de production est contraire à l'article 34 TFUE car elle peut contraindre à un conditionnement différent des mêmes produits en fonction du lieu de leur commercialisation.

CJCE, 6e ch., 16 janvier 2003, n° C-12/00

L'article 34 TFUE n'ayant pas pour objet d'assurer que les marchandises d'origine nationale bénéficient dans tous les cas du même traitement que les marchandises importées, une législation nationale peut imposer l'utilisation d'une dénomination de vente aux seuls produits nationaux et non aux produits importés légalement fabriqués et commercialisés sous une autre dénomination dans un autre Etat membre.

CJCE, 6e ch., 16 janvier 2003, n° C-14/00

Un importateur commet le délit de tromperie sur les quantités de marchandises vendues en ne s'assurant pas de la conformité aux normes en vigueur du taux d'humidité des coquilles Saint-Jacques livrées à son cocontractant.

CA Douai, 6e ch., 16 janvier 2003, n° 02-01749

Des clauses anticoncurrentielles d'un contrat de distribution automobile ne peuvent être annulées en l'absence d'effet sensible et d'affectation du commerce entre États membres.

La résiliation ordinaire d'un contrat de distribution automobile intervenue au cours de la période transitoire, n'est pas soumise au préavis de deux ans imposé par le règlement n° 1475-95.

CA Paris, 5e ch. B, 16 janvier 2003, n° 2000-22031

L'obligation pour les avocats d'adhérer au contrat d'assurance collective de responsabilité civile professionnelle souscrit par le barreau est justifiée au titre de l'article L. 420-4, I, 1° du Code de commerce.

L'intervention de tiers à titre accessoire, au sens de l'article 330 CPC, lors de la procédure devant l'Autorité de la concurrence, est irrecevable.

Pratiques mises en œuvre par le barreau d'Albertville en matière d'assurances

Conseil Conc., 16 janvier 2003, n° 03-D-04

L'Autorité de la concurrence est compétente pour prononcer des injonctions ou des sanctions pécuniaires à l'encontre d'un conseil de l'ordre des avocats, lorsque celui-ci a adopté des pratiques anticoncurrentielles, même dans l'exercice de sa mission de service public.

L'obligation pour les avocats d'adhérer au contrat d'assurance collective de responsabilité civile professionnelle souscrit par le barreau est justifiée au titre de l'article L. 420-4, I, 1° du Code de commerce, car, à défaut, le Conseil de l'Ordre serait dans l'incapacité de remplir sa mission, imposée par la loi, de contrôle du respect par chaque avocat de l'obligation de s'assurer.

L'exception de chose jugée ne peut être invoquée lorsque la saisine porte sur un objet différent de celui d'une autre décision, même si les parties sont identiques.

Pratiques mises en œuvre par le barreau des avocats de Marseille en matière d'assurances

Conseil Conc., 16 janvier 2003, n° 03-D-03

Un annonceur engage sa responsabilité pénale en affirmant que l'ingestion de ses compléments alimentaires est susceptible de produire un développement spectaculaire du système musculaire des utilisateurs en un minimum de temps.

Le complément alimentaire, défini comme le produit destiné à être ingéré en complément de l'alimentation courante afin de pallier l'insuffisance réelle ou supposée des apports journaliers, n'est ni un médicament, ni un produit diététique soumis à la réglementation des aliments destinés à une alimentation particulière, et relève donc des règles applicables aux denrées alimentaires.

CA Aix-en-Provence, 5e ch. corr., 15 janvier 2003, n° 2003-52

Cass. 3e civ., 15 janvier 2003, n° 01-14.697

Cass. 3e civ., 15 janvier 2003, n° 01-01.563

Cass. 3e civ., 15 janvier 2003, n° 01-02.967

Cass. 3e civ., 15 janvier 2003, n° 01-03.700

Cass. 1re civ., 14 janvier 2003, n° 00-19.984

Cass. com., 14 janvier 2003, n° 99-21.241

La restitution du véhicule vicié, consécutive à la résolution du contrat, empêche le vendeur d'actionner son propre vendeur, la restitution du prix ne constituant pas un préjudice indemnisable.

Cass. 1re civ., 14 janvier 2003, n° 01-02.306

La reproduction à l'identique, dans la conception, la présentation et même la couleur, d'un modèle concurrent destiné au transport assis des personnes malades ou accidentées, suscite la confusion dans l'esprit des consommateurs.

La reproduction à l'identique d'un modèle concurrent et le fait d'y faire référence dans son catalogue, revèle la volonté de se placer dans le sillage de son concurrent, entreprise bien connue dans le secteur des transports de secours.

CA Rennes, 2e ch. com., 14 janvier 2003, n° 01-07409

Dans le domaine de la distribution, il existe autant de marchés de l'approvisionnement que de groupes de produits concernés dans la mesure où les producteurs ne peuvent se convertir facilement dans la fabrication d'autres produits.

Le canal de distribution directe de fournitures et mobilier de bureau aux entreprises et administrations utilisatrices constitue un marché distinct, car les conditions de concurrence qui y règnent diffèrent sensiblement de celles des autres canaux de distribution, en termes de prix, de remises, de volume de commande minimal, de personnalisation de l'offre, de modalités de paiement et de livraison.

Le marché de la vente directe de fournitures et de mobilier de bureau aux entreprises et administrations utilisatrices est de dimension nationale en raison des habitudes des consommateurs et des différences culturelles notables.

Le marché de la vente directe de fournitures et de mobilier de bureau aux entreprises et administrations utilisatrices est de dimension nationale en raison des différences culturelles existant au niveau de la conception des catalogues en termes de langues et de présentation.

Le marché de la vente directe de fournitures et de mobilier de bureau aux entreprises et administrations utilisatrices est de dimension nationale en raison de l'organisation du système de distribution, qui s'effectue par le biais soit d'agents commerciaux, soit de groupements d'achat.

Les marchés de l'approvisionnement sont des marché nationaux dans la mesure où les "fournituristes" français s'adressent essentiellement à des fabricants ou des grossistes implantés sur le territoire, lesquels sont toujours en mesure de satisfaire la clientèle sur l'ensemble du pays.

La concentration n'est pas de nature à restreindre la concurrence dès lors que la part cumulée du nouvel ensemble ne dépasse pas 6% du marché.

La concentration ne porte pas atteinte à la concurrence dans la mesure où elle ne conduit pas à un renforcement significatif de la puissance d'achat du nouvel ensemble sur les marchés de l'approvisionnement ou vis-à-vis des fournisseurs communs aux deux parties compte tenu de la faible part de marché du groupe cible en aval et dans le chiffre d'affaires de ces fournisseurs communs.

La concentration n'est pas de nature à restreindre la concurrence dès lors que la part de marché cumulée du nouvel ensemble ne dépasse pas 6 % alors que celle de ses principaux concurrents, adossés à de puissants groupes, s'élève respectivement à 16 et 15 %.

La concentration n'est pas de nature à restreindre la concurrence dès lors qu'il existe de nombreux opérateurs de dimension nationale sur le marché concerné et que la part cumulée du nouvel ensemble ne dépasse pas 6 % du marché alors que celle de ses principaux concurrents, adossés à de puissants groupes, s'élève respectivement à 16 et 15 %.

Court decisions rendered in 2003 - Page 70