CJEU, 4th chamber, July 16, 2015, No C-580/13

Une disposition nationale qui, dans le cadre d'une action relative à une atteinte à un droit de propriété intellectuelle, autorise de manière illimitée et inconditionnelle un établissement bancaire à exciper du secret bancaire, pour refuser de fournir des informations portant sur le nom et l'adresse du titulaire d'un compte, est incompatible avec le droit de l'Union dans la mesure où elle ne permet pas d'assurer un juste équilibre entre les droits fondamentaux à un recours effectif et de propriété intellectuelle et celui de protection des données personnelles.

CJUE, 4e ch., 16 juillet 2015, n° C-580/13

Une entreprise qui détient un brevet essentiel à une norme établie par un organisme de normalisation qu'elle s'est engagée à donner en licence à des conditions équitables, raisonnables et non discriminatoires, dites "FRAND" ("fair, reasonable and non-discriminatory") n'abuse pas de sa position dominante en introduisant une action en contrefaçon tendant à la fourniture de données comptables relatives aux actes d'utilisation passés de ce brevet ou à l'allocation de dommages-intérêts au titre de ces actes. 

Le titulaire d'un brevet essentiel à une norme établie par un organisme de normalisation, qui s'est engagé irrévocablement envers cet organisme à octroyer aux tiers une licence à des conditions équitables, raisonnables et non discriminatoires, dites "FRAND" ("fair, reasonable and non-discriminatory"), n'abuse pas de sa position dominante en introduisant une action en contrefaçon tendant à la cessation de l'atteinte à son brevet ou au rappel des produits pour la fabrication desquels ce brevet a été utilisé, dès lors que préalablement à l'introduction de l'action, il a averti le contrefacteur en désignant le brevet et en précisant la façon dont celui-ci a été contrefait, et, après que le contrefacteur a exprimé sa volonté de conclure un contrat de licence aux conditions FRAND, transmis à ce dernier, une offre concrète et écrite de licence à de telles conditions, et ledit contrefacteur continuant à exploiter le brevet considéré ne donne pas suite à cette offre avec diligence, conformément aux usages commerciaux reconnus en la matière et de bonne foi. 

CJUE, 5e ch., 16 juillet 2015, n° C-170/13

An undertaking which holds a patent which is essential to a standard established by a standardization body to which it has given an undertaking to grant licences under "fair, reasonable and non-discriminatory" conditions (FRAND) does not abuse its dominant position by bringing an action for infringement seeking an injunction prohibiting the infringement of its patent or seeking the recall of products for the manufacture of which that patent has been used, where, prior to bringing that action, it has alerted the alleged infringer by designating that patent and specifying the way in which it has been infringed, and, after the alleged infringer has expressed its willingness to conclude a licensing agreement on FRAND terms, presented to that infringer a specific, written offer for a license on such terms, whereas the alleged infringer by continuing to use the patent in question has not diligently responded to that offer in accordance with recognized commercial practices in the field and in good faith.

An undertaking which holds a patent which is essential to a standard established by a standardization body to which it has given an undertaking to grant licences under "fair, reasonable and non-discriminatory" conditions (FRAND) does not abuse its dominant position by bringing an action for infringement of its patent and seeking the rendering of accounts in relation to past acts of use of that patent or an award of damages in respect of those acts. 

CJEU, 5th chamber, July 16, 2015, No C-170/13

CJEU, 1st chamber, July 16, 2015, No C-681/13

A rule of national law which, for the purposes of safeguarding the interests of agricultural holdings, effectively prohibits an emanation of the State from selling agricultural land to the highest bidder in a public call for tenders, where the competent local authority considers that his bid is grossly disproportionate to the estimated value of that land, cannot be classified as State aid, provided that the application of that rule results in a price which is as close as possible to the market value of the agricultural land concerned.

CJEU, 1st chamber, July 16, 2015, No C-39/14

Agreements to share clients concluded between private pensions funds  constitute agreements with an anticompetitive object regardless of the number of clients affected.

CJEU, 2nd chamber, July 16, 2015, No C-172/14

Un accord de répartition de clients entre fonds de pension privés constitue une restriction par objet prohibée, quel que soit le nombre de clients concernés.

CJUE, 2e ch., 16 juillet 2015, n° C-172/14

L'article 14 de la directive 2004-48 relative au respect des droits de propriété intellectuelle est applicable aux frais de justice exposés par les parties dans le cadre d'une action en indemnisation, introduite dans un État membre, en réparation du préjudice causé par une saisie effectuée dans un autre État membre, ayant eu pour objet de prévenir une atteinte à un droit de propriété intellectuelle, lorsque se pose, dans le cadre de cette action, la question de la reconnaissance d'une décision rendue dans cet autre État membre constatant le caractère injustifié de cette saisie.

Lorsqu'il vérifie l'existence éventuelle d'une violation manifeste de l'ordre public de l'État requis, le juge de cet État doit tenir compte du fait que, sauf circonstances particulières rendant trop difficile ou impossible l'exercice des voies de recours dans l'État membre d'origine, les justiciables doivent faire usage dans cet État membre de toutes les voies de recours disponibles afin de prévenir en amont une telle violation. 

Le fait qu'une décision rendue dans un État membre soit contraire au droit de l'Union ne justifie pas qu'elle ne soit pas reconnue dans un autre État membre au motif qu'elle viole l'ordre public de cet État dès lors que l'erreur de droit invoquée ne constitue pas une violation manifeste d'une règle de droit considérée comme essentielle dans l'ordre juridique de l'Union et donc dans celui de l'État membre requis ou d'un droit reconnu comme fondamental dans ces ordres juridiques. 

CJUE, 1re ch., 16 juillet 2015, n° C-681/13

Une règle de droit national qui, pour assurer la sauvegarde des intérêts des exploitations agricoles, interdit à une émanation de l'État de vendre, dans le cadre d'un appel d'offres public, un terrain agricole au plus offrant lorsque l'autorité locale compétente considère que l'offre de ce dernier est largement disproportionnée par rapport à la valeur estimée du terrain, ne peut être qualifiée d'aide d'État, pourvu que l'application de cette règle conduise à un prix le plus proche possible de la valeur du marché du terrain agricole concerné.

CJUE, 1re ch., 16 juillet 2015, n° C-39/14

When the presumption of imputability is not applicable, the Commission may establish the effective exercise of decisive influence by means of elements such as the high shareholding in its subsidiary’s share capital which allows it to exercise control over all the deliberations within the latter and the existence of two then three common managers and the participation of those managers in cartel meetings, which demonstrates the parent company's knowledge of the subsidiary's infringing conduct.



For the period during which the presumption of imputability is applicable, a parent company does not demonstrate the autonomy of its subsidiary by invoking its status as a non-operational holding company limited to managing its shareholdings, its lack of influence in the specific area in which the infringement occurred due to its inactivity on this market, or the non-existence of a specific information policy on the market concerned.


GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-413/10

Requests for information and inspections carried out by the Commission at the premises of certain undertakings within five years of the end of the infringement interrupt the limitation period in respect of all the participating undertakings.

The mere fact that the 2006 Guidelines maintain the maximum of 10% of the turnover of penalized undertakings, provided for in Article 15 of Regulation 17 applicable to the dispute at issue, is not enough to establish that their application does not breach the principle of non-retroactivity in criminal law if it is not shown that the developments they bring about were reasonably foreseeable at the time when the offense was committed.

The Commission cannot take into account the value of sales made by the undertaking for the entire duration of its participation in the cartel in States where it was not initially present as it had no authorizations to market its products there.

The mere mention of an undertaking in the notes taken by a third party during an anticompetitive meeting is not sufficient to make it a participant in the infringement.

An undertaking's involvement in discussions held at a meeting in which it did not participate is not established when it comes from a single source of information - the statements of a leniency applicant - who obtained that information only indirectly.

The amount of the fine imposed on an undertaking for deterrence need not take account of the duration of its participation in the infringement.

Not challenging the facts does not facilitate the Commission's work and does not justify a reduction of the fine when the Commission already had sufficient sources of information.

The penalty imposed on an undertaking is disproportionate when it is not sufficiently individualized to take account of the  fact that it participated only belatedly and progressively in the infringement.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-389/10

GC, 4th chamber, July 15, 2015, No T-189/10

An undertaking does not rebut the presumption of imputability for the infringing conduct of the subsidiary in which it holds 100 % of the capital by invoking its status as an economically inactive holding company merely managing its shareholdings. 

The fact that the parent company did not influence the policy of its subsidiary in the specific area that was the subject of the infringement since it was not active in the sector in question is not sufficient to rebut the presumption of imputability. 

Given that the independence of the subsidiary is not assessed solely by reference to the operational management aspects of the undertaking, the fact that the subsidiary never implemented for the benefit of its parent company a specific information policy on the market concerned is not sufficient  to rebut the presumption of imputability.




The transfer of the subsidiary does not prevent the infringing conduct from being attributed to the parent company, which has not ceased to exist and is not structurally linked to the transferee. 

The Commission is entitled to not refer to the turnover of the year preceding that of its decision, but to that of the year in which the undertaking's last full year of normal economic activity took place, when the undertaking sold its subsidiary and subsequently ceased all its operational activities, to become a simple holding company.

An undertaking that no longer controls its former subsidiary on the date of its leniency application cannot benefit from said leniency.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-436/10

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-393/10

The Commission is entitled to conclude that the evidence provided by an undertaking does not represent significant added value even if it referred to some of it in its decision, since it already had, at the date of its communication, decisive evidence gathered during its inspections or in the context of leniency applications.

An undertaking may have an interest in having the duration of its participation in the infringement reduced, although such a finding will not necessarily lead to a reduction of the fine, given the possible implications of the solution in the context of actions for damages before national courts.

The length of the proceedings, which is justified by the complexity of the case, cannot render it impossible for the undertaking to defend itself effectively since it was its responsibility, from the start of investigative measures, to gather exculpatory evidence concerning facts the substance of which it intended to contest.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-423/10

Statements made by a leniency applicant cannot be used to establish the participation of a third party undertaking in an anticompetitive meeting when they are not corroborated by any other evidence.

Knowledge by one undertaking that the infringement was pan-European in character and not limited to a national territory and a single by-product cannot be inferred solely from the fact that the other participants, who were more involved, were aware of it.  

The Commission cannot infer the participation of an undertaking in a meeting from which it was absent for the sole reason that information concerning it was mentioned, insofar as that information may be the result of estimates made by the participants on the basis of data which they have together or which they have been able to obtain from their customers.

The fact that an undertaking operated only on the periphery of the cartel, had knowledge of the cartel as a whole only at a late stage, participated in a very limited number of meetings and was able to engage in aggressive commercial behavior resulting in an constantly increasing market share, whereas the objective of the cartel was to stabilize market shares, justifies a fine reduction of more than the 5% granted by the Commission.


An undertaking which is able to obtain resources in addition to its own - already sufficient - funds from banks or other companies cannot argue that it is unable to pay.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-422/10

The making of investments representing more than 10% of its assest, the existence of working capital of more than twice the amount of the fine and the fact that it represents only a small part of the total value of its assets, contradict the undertaking's claim that it would be in a disastrous economic situation.

The fact that an undertaking had one of the lowest levels of turnover but received one of the highest fines does not constitute a violation of the principle of proportionality since it is not the undertaking's turnover, but the value of sales in relation to the infringement that is taken into account to calculate the fine.

The mere fact that an undertaking goes through a period of disagreement or crisis within a cartel does not suffice to establish that it distanced itself from the cartel.

Although an undertaking's absence of knowledge of all the aspects of a global cartel certainly excludes its liability for the infringement as a whole, it cannot relieve its liability for the conduct in which it has taken part.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-398/10

In determining the level of reduction of the fine imposed on an undertaking, the Commission may take into account the fact that it only began to cooperate one month after the start of inspections, and not immediately thereafter.

When calculating the upper limit of the fine, the Commission is not required to derogate from the rule according to which it must take into account the turnover achieved in the last complete business year merely because that turnover was artificially high owing to an allegedly significant increase in raw material prices and the fact that it had resumed the activities of another company in that period.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-391/10

The fine imposed on an undertaking is disproportionate when it is calculated in respect of sales in the whole of Europe whereas its personal participation was limited to the Italian market and it has not been established that it was aware of information concerning other markets that would have enabled it to adapt its conduct to those markets.

An undertaking's participation in a complex infringement can be inferred from its direct involvement in one of the components of the infringement  and its knowledge of the existence of another of its components.

Conflicting declarations made following the Statement of Objections or in the context of applications for lenicency or during the administrative procedure do not call into question the credibility of contemporaneous information on the cartel, consisting of minutes of written meetings by participants, corroborated by the statements of other leniency applicants.

The absence of any evidence of the principal's knowledge of the anticompetitive nature of the agent's activities on its behalf does not call into question the liability of the former for the behavior committed by the latter.

The fact that the agent represents two principals does not call into question the economic unity with one of them insofar as he does not undertake, as an independent dealer, a very considerable amount of business for his own account on the market in question.

An agent forms an economic unit with his principal where he does not bear all the risks associated with non-delivery, defective delivery and customer insolvency, is not responsible for financing stocks and is not required to make specific investments, even if he assumes certain incidental, negligible or limited expenses.

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-418/10

The protection of the Commission's investigations provided for by Regulation No 1049/2001 does not apply to the Commission where it decides to publish the decision rendered on the conclusion of the investigations. 

The successive communications on the cooperation of undertakings (leniency notices) do not create the legitimate expectation that information voluntarily provided to the Commission by applicants in order to obtain leniency will not be published.

The public interest in being as fully informed as possible of the reasons behind any action by the Commission, that of economic operators to know what kind of conduct is liable to expose them to penalties and the interest of persons harmed by the infringement to know the details of the infringement in order to be able to assert, when necessary, their rights against the undertakings penalized  justify the Commission's choice of publishing a version of its decision which goes beyond the minimum required by Article 30 of Regulation No 1/2003.

The identity of the customers of an undertaking does not constitute confidential information when the undertaking itself provided competitors with a list of its customers and the high degree of market transparency makes it easy to identify the suppliers of the products concerned. 

Information which is five or more years old  is no longer regarded as secret and confidential unless the undertaking demonstrates that it still constitutes an essential element of its commercial policy.

The fact that the Commission, when dealing with a request for access to a set of documents described in general terms and to be found in the investigation file, may rely on a general presumption relating to the protection of one of the interests set out in Article 4 of Regulation No 1049/2001 can in no way be prejudicial to the scope of the publication which it may undertake under Article 30 of Regulation No 1/2003.

Information which is known to only a limited number of persons and the disclosure of which is liable to cause serious harm to the person who has provided it, constitutes confidential information provided that it is objectively worthy of protection.

GC, 3rd chamber, July 15, 2015, No T-465/12

Information that constitutes the very essence of the infringement insofar as it was exchanged between competitors or is the result of those exchanges cannot be regarded as being known to only a limited number of persons.

Information that is more than five years old can no longer be characterized as confidential unless the undertaking  demonstrates that it still constitutes an essential element of its commercial position.

Information as to the identity of the customers of an undertaking, the quantities supplied or prices charged loses its classification as confidential where the undertaking has itself provided the information to its competitors i.e. the persons from whom that information was supposed to be secret, as part of the cartel arrangements.

Information is confidential where it is known to a limited number of individuals and its disclosure is likely to cause serious harm to the undertaking which has provided it insofar as those interests are objectively worthy of protection.

As the intervention of the Hearing Officer means that DG COMP had intended to disclose certain information, he/she cannot refuse a request for confidentiality which DG COMP has already granted. 

GC, 3rd chamber, July 15, 2015, No T-462/12

The Commission violates the right to be heard when, purporting to adopt a decision amending the amount of the fines imposed on certain undertakings, it gives them only four days to make their views known, whereas they have demonstrated that if they had had more time, they would have been better able to defend themselves. 

GC, 4th chamber, July 15, 2015, No T-485/11

La Commission peut estimer que les éléments apportés par une entreprise sont dépourvus de valeur ajoutée significative, même si elle en a cité certains dans sa décision, dès lors qu'elle disposait déjà, à la date de leur communication, de preuves décisives recueillies au cours de ses inspections ou dans le cadre de demandes de clémence.

Une entreprise peut avoir intérêt à ce que la durée de sa participation à l'infraction soit réduite, même si une telle constatation n'emportera pas nécessairement de diminution du montant de l'amende, compte tenu des implications éventuelles de la solution dans le cadre d'actions en réparation devant les juridictions nationales.

La durée de la procédure, justifiée par la complexité du dossier, ne peut avoir mis l'entreprise dans l'impossibilité de se défendre efficacement dès lors qu'il lui appartenait, dès les premières mesures d'investigation, de rassembler les éléments de preuve à décharge concernant des faits dont elle entendait contester la matérialité.

TUE, 6e ch., 15 juillet 2015, n° T-423/10

Les déclarations faites par un demandeur de clémence ne peuvent être retenues pour établir la participation d'une entreprise tierce à une réunion anticoncurrentielle lorsqu'elles ne sont corroborées par aucun autre élément.

La connaissance, par une entreprise, que l'infraction présentait un caractère paneuropéen et n'était pas limitée à un territoire national et à un seul sous-produit, ne peut être inférée du seul fait que les autres participantes, davantage impliquées, en étaient informées. 

La Commission ne peut déduire la participation d'une entreprise à une réunion dont elle était absente du seul fait que des informations la concernant ont été évoquées, dès lors que celles-ci peuvent constituer des estimations réalisées par les participants à partir de données dont ils disposent ensemble ou qu'ils ont pu recueillir auprès de leurs clients.

Le fait qu'une entreprise n'ait opéré qu'à la périphérie de l'entente, eu qu'une connaissance tardive de sa globalité, participé qu'à un nombre très limité de réunions et ait pu avoir un comportement commercial agressif se traduisant par une augmentation de son chiffre d'affaires alors que l'entente avait pour objet de stabiliser les parts de marché, mérite une réduction d'amende supérieure à celle de 5 % accordée par la Commission.

L'entreprise qui peut obtenir des ressources complémentaires à ses fonds propres - déjà suffisants -, auprès de banques ou d'autres sociétés, ne peut arguer de son absence de capacité contributive. 

TUE, 6e ch., 15 juillet 2015, n° T-422/10

Lorsque la présomption d'imputabilité n'est pas applicable, la Commission peut établir l'exercice effectif d'une influence déterminante au moyen d'éléments tels que la participation élevée de la société mère dans le capital de sa filiale, qui lui permet de contrôler toutes les délibérations au sein de celle-ci, l'existence de deux, puis trois administrateurs communs ainsi que la participation de ces derniers aux réunions anticoncurrentielles qui démontre la connaissance par la société mère du comportement infractionnel de la filiale.

Pour la période au cours de laquelle la présomption d'imputabilité est applicable, une société mère ne démontre pas l'autonomie de sa filiale en invoquant sa qualité de holding non opérationnelle se bornant à gérer ses participations, son absence d'influence dans le domaine spécifique ayant fait l'objet de l'entente du fait de son inactivité sur ce marché ou l'inexistence de procédures de remontée d'informations relatives au marché concerné.

TUE, 6e ch., 15 juillet 2015, n° T-413/10

 An undertaking which drew up documents bringing a significant added value but did not provide such evidence to the Commission cannot claim a reduction of the fine.

The leniency only benefits the company in its composition on the date of the application, even if the application was also made on behalf of entities who were formerly part of it.

The absence of any erga omnes effects of judgments annulling an individual decision by the General Court is not suffcient to render the procedure for infringement of competition law incompatible with Article 6 ECHR and Article 47 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union. 

GC, 6th chamber, July 15, 2015, No T-406/10

Une infraction unique est établie lorsque des entreprises, représentées dans la plupart des cas par les mêmes personnes physiques, poursuivent l'objectif commun de mettre en place un équilibre non-concurrentiel d'un marché caractérisé par une surcapacité structurelle, en mettant en œuvre des moyens communs à tous les éléments de l'infraction, même si certains mécanismes de coordination ne sont pas rigoureusement identiques.

Les différences de fonctionnement entre les deux phases successives d'arrangements entre entreprises ne s'opposent pas à la reconnaissance d'un plan d'ensemble caractérisé par une identité d'objet anticoncurrentiel.

L'existence d'une période transitoire entre deux phases de l'entente ne remet pas en cause sa qualification d'infraction unique ininterrompue.

Une interruption d'une durée inférieure à trois années serait-elle établie, l'entente pourrait être qualifiée d'infraction répétée.

L'affirmation par une entreprise, au cours d'une réunion, que l'entente n'aurait plus actuellement de sens pour elle ne vaut pas distanciation claire et non équivoque, dès lors qu'elle a été interprétée par d'autres comme le signe de sa volonté d'aboutir à une nouvelle modalité d'entente.

Pour qu'une circonstance atténuante soit retenue, il n'est pas nécessaire que le comportement en cause ait été expressément autorisé par la réglementation, mais seulement qu'il ait été encouragé par elle.

La cartellisation d'un produit de base ne justifie pas la mise en œuvre d'ententes portant sur les produits qui les incorporent.

Le fait qu'entre la fin de l'infraction et la date de la décision, l'entreprise ait connu des restructurations et que son chiffre d'affaires ait significativement augmenté ne justifie pas de retenir une autre année de référence que celle qui a précédé l'adoption de la décision, dès lors que celle-ci correspond à un exercice complet d'activité.

L'article 27 du règlement 1-2003 n'ouvre aux entreprises le droit d'être entendues que sur les griefs retenus contre elles, mais non sur l'appréciation de leurs capacités contributives par la Commission.

La Commission ne peut rejeter une demande de réduction de l'amende en raison des faibles capacités contributives de l'entreprise au motif que celle-ci est en toute hypothèse condamnée dès lors qu'elle justifie bénéficier du soutien de ses banques qui voient dans ses difficultés de simples problèmes de liquidités et non le signe d'un défaut structurel de rentabilité.

TUE, 6e ch., 15 juillet 2015, n° T-393/10

Les demandes de renseignements et les inspections effectuées par la Commission auprès de certaines entreprises dans le délai de cinq ans à compter de la cessation de l'infraction interrompent la prescription à l'égard de l'ensemble des entreprises participantes.

Le seul fait que les lignes directrices de 2006 respectent le maximum de 10 % du chiffre d'affaires des entreprises sanctionnées, prévu à l'article 15 du règlement 17 applicable aux faits en litige, ne suffit pas à établir que leur application ne méconnaît pas le principe de non-rétroactivité de la loi pénale s'il n'est pas démontré que les évolutions qu'elles concrétisent étaient raisonnablement prévisibles à la date des faits.

La Commission ne peut tenir compte de la valeur des ventes réalisées par l'entreprise, pour toute la durée de sa participation à l'entente, dans des États où elle n'était pas initialement présente en l'absence d'agrément pour y commercialiser ses produits.

La seule mention d'une entreprise dans les notes prises par un tiers au cours d'une réunion anticoncurrentielle ne suffit pas à en faire une participante à l'infraction.

L'implication d'une entreprise dans les discussions tenues lors d'une réunion à laquelle elle n'a pas participé n'est pas établie lorsqu'elle ne ressort que d'une seule source d'information - les déclarations d'un demandeur de clémence - qui n'a obtenu les données qui la concernent que de manière indirecte.

Le montant de l'amende infligée à une entreprise au titre de la dissuasion n'a pas à tenir compte de la durée de sa participation à l'infraction.

La non-contestation des faits ne facilite pas le travail de la Commission et ne justifie pas de réduction d'amende lorsque celle-ci disposait déjà de sources d'informations suffisantes.

La sanction infligée à une entreprise est disproportionnée lorsqu'elle n'est pas suffisamment individualisée pour tenir compte du caractère tardif et seulement progressif de sa participation à l'infraction.

TUE, 6e ch., 15 juillet 2015, n° T-389/10

Lorsqu'elle calcule le plafond de l'amende, la Commission n'est pas tenue de déroger à la règle selon laquelle il convient de tenir compte du chiffre d'affaires du dernier exercice complet d'activité du seul fait qu'il serait artificiellement élevé en raison d'une augmentation significative des prix de la matière première et de la reprise des activités d'une société tierce.

Pour déterminer le taux de réduction de l'amende infligée à une entreprise, la Commission peut tenir compte du fait qu'elle n'a commencé à coopérer qu'un mois après le début des inspections, et non immédiatement après.

Décisions de justice rendues en 2015 - Page 33