différend opposant la société Molotov TV SAS aux sociétés NRJ Group, NRJ 12 et Chérie HD

CSA, 29 mars 2019, n° 2017-187

Cass. 3e civ., 28 mars 2019, n° 17-17.501

CA Lyon, 6e ch., 28 mars 2019, n° 18/08534

CA Aix-en-Provence, 1re et 9e ch. réunies, 28 mars 2019, n° 18/06560

Commission, March 28, 2019, No M.9317

Even though, in the exercise of its powers when dealing with infringements of competition law, the Commission may not be classified as a "tribunal" within the meaning of Article 6 of the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, it is nevertheless required to respect the fundamental rights of the European Union during the administrative procedure, including the right to good administration enshrined in Article 41 of the Charter.

The principle of the presumption of innocence as enshrined in EU law by Article 48(1) of the Charter of Fundamental Rights of the European Union, not only applies to criminal proceedings but also to administrative procedures relating to compliance with EU competition rules, given the nature of the infringements in question and the nature and degree of severity of the ensuing penalties. 

The naming by the Commission of an undertaking which withdrew from the settlement procedure and referring to some of its behaviors does not undermine the presumption of innocence it benefits from in the ordinary proceedings initiated against it as long as the wording used does not contain any legal characterization of the facts and stresses that, with regard to the undertaking, the administrative proceedings are still in progress.

The drafting of a settlement decision adopted in a hybrid procedure must ensure that the dividing line between the description of the facts relating to the cartel as a whole and the legal characterization of the facts specifically attributed to the undertakings which have admitted their guilt remains as clear and precise as possible, so as to ensure that, in the same administrative matter, the definitive legal situation of the settling undertakings is not treated in the same way as the situation of the undertaking which exercised its right to withdraw from the procedure.

No provision of EU law requires the Commission to adopt a settlement decision at the same time as the infringement and penalty decision against an undertaking which has withdrawn from the settlement procedure or has refused to participate in it from the outset.

The absence of proof by the Commission that spreadsheets were periodically sent to the participants or that meetings were held subsequent to the adoption of a mechanism for determining the price of the products concerned does not lead to the conclusion that there is insufficient evidence of the infringement precisely because the system set up allows for an automatic calculation which does not require additional elements.

The fact that an undertaking did not take part in all aspects of a cartel or that it played only a minor role in some aspects in which it did participate does not preclude it from being held liable for an infringement of the competition rules.

In order to establish the participation of an undertaking in a single and continuous infringement, the Commission does not have to prove that it had direct knowledge of each aspect of the actual conduct planned or put into effect by all the other undertakings involved in the same infringement but only that it could reasonably have foreseen such conduct and was prepared to accept the benefits as well as the risks.

In order to qualify a horizontal price fixing agreement as a restriction by object, the Commission is not required to examine the nature of the goods affected nor the actual conditions of the functioning and structure of the market(s) concerned, since these aspects are of secondary importance in view of the object of the infringement and its gravity.

The absence of evidence of an undertaking's participation in collusive contacts or meetings over a period of sixteen months does not, in the absence of public distancing, make it possible to conclude that there has been a discontinuation of the offending behavior, in the case of a cartel that does not require regular exchanges.

The financial penalty imposed on an undertaking must be annulled on the ground of inadequate statement of reasons where the Commission, which made use of the derogation provided for in point 37 of its guidelines, did not specifically mention the adjustment factors which it took into account in its calculations and therefore did not enable the undertaking to determine whether the reduction of the fine granted to it was in accordance with the principles of equal treatment and proportionality.

GC, 3rd chamber, March 28, 2019, No T-433/16

In litigation not subject to the application ratione temporis of Directive No 2014/104, national legislation, which provides that the limitation period in respect of actions for damages is three years and starts to run from the date on which the injured party was aware of its right to compensation, even if unaware of the identity of the person liable, and which does not include any possibility of suspending or interrupting that period during proceedings before the national competition authority, infringes Article 102 TFEU and the principle of effectiveness.

CJEU, 2nd chamber, March 28, 2019, No C-637/17

Dans le cadre d'un litige non soumis ratione temporis aux dispositions de la directive 2014/104, une réglementation nationale qui prévoit que le délai de prescription des actions en dommages et intérêts est de trois ans et commence à courir à compter de la date à laquelle la personne lésée a eu connaissance de son droit à réparation, même si le responsable de l'infraction n'est pas connu, et ne prévoit aucune possibilité de suspension ou d'interruption de ce délai au cours d'une procédure suivie devant l'autorité nationale de concurrence, doit être déclarée contraire à l'article 102 TFUE et au principe d'effectivité.

CJUE, 2e ch., 28 mars 2019, n° C-637/17

CJEU, 3rd chamber, March 28, 2019, No C-405/16 P

Le système de soutien à la production d'électricité à partir de source d'énergie renouvelable qui garantit aux producteurs à travers les tarifs de rachat et les primes de marché un prix plus élevé que celui du marché et le régime de compensation spécial permettant une réduction pour les gros consommateurs d'énergie ne constituent pas une aide d'Etat dès lors qu'il n'est pas établi que les fonds affectés au financement des régimes de soutien et de compensation sont à la disposition de l'Etat et soumis à un contrôle public, de sorte qu'ils ne constituent pas des ressources d'Etat.

CJUE, 3e ch., 28 mars 2019, n° C-405/16 P

L'obligation de conseil du vendeur professionnel qui exige de s'assurer que le produit commandé correspond aux besoins de l'acheteur implique aussi de garantir un usage normal.

L'obligation de conseil du vendeur professionnel implique de garantir un usage normal de la chose vendue, de sorte qu'en ayant procédé à l'installation d'un abri qui nécessite soit une manuvre inconfortable, soit une manipulation de l'abri, sans en avertir au préalable les utilisateurs de la piscine, le vendeur a manqué à son obligation de délivrance conforme.

CA Nîmes, 2e ch. civ., 28 mars 2019, n° 17-04276

Le mandant encourt la résiliation du contrat à ses torts lorsque, de façon régulière, il livre un établissement situé sur la zone exclusive de son agent, à des tarifs préférentiels par rapport à ceux pratiqués par ce dernier, sans le commissionner.

CA Dijon, 2e ch. civ., 28 mars 2019, n° 17-00562

La qualification d'EPERS (Éléments pouvant entraîner la responsabilité solidaire) qui fait obstacle à l'application de la responsabilité du fait des produits défectueux, n'est pas limitée aux seuls produits sur mesure, et peut porter sur des produits fabriqués en série et vendus sur catalogue, pourvu qu'ils aient été adaptés à des exigences spécifiques au chantier. 

Le contrat qui porte sur un travail spécifique destiné à répondre aux besoins particuliers d'un donneur d'ordre, est un contrat d'entreprise, et non pas un contrat de vente, de sorte que l'entreprise qui a importé les projecteurs défectueux doit être considérée comme le fabricant de ceux-ci en application des dispositions de l'article 1792-4 du Code civil, et non de l'article 1245-5. 

CA Paris, Pôle 5 ch. 5, 28 mars 2019, n° 16-22177

CA Paris, Pôle 5 ch. 5, 28 mars 2019, n° 17-07426

L'absence de contrat-cadre n'exclut pas l'existece d'une relation commerciale établie.

Le caractère établi d'une relation s'apprécie dans sa globalité et non seulement au regard du volant d'activités dont l'un des partenaires a provoqué la rupture.

L'arrêt de l'approvisionnement d'un partenaire sur une référence qui ne représente que 10 % de son volume d'affaires avec le fournisseur ne constitue pas une modification susbstantielle de la relation commerciale assimilable à sa rupture partielle. 

CA Paris, Pôle 5 ch. 5, 28 mars 2019, n° 16-24294

Même si, dans l'exercice de ses prérogatives dans le domaine de la répression des infractions au droit de la concurrence, la Commission ne saurait être qualifiée de " tribunal " au sens de l'article 6 CEDH, elle n'en reste pas moins tenue de respecter les droits fondamentaux de l'Union européenne au cours de la procédure administrative, notamment le droit à une bonne administration, consacré à l'article 41 de la Charte.

Le principe de la présomption d'innocence, consacré en droit de l'Union par l'article 48 de la Charte des droits fondamentaux, s'applique non seulement aux procédures pénales, mais aussi aux procédures administratives relatives au respect des règles européennes en matière de concurrence, eu égard à la nature des infractions en cause ainsi celle des sanctions et à leur degré de sévérité.

Le fait de mentionner, dans la décision de transaction, le nom d'une entreprise qui s'est retirée de la procédure et certains de ses comportements ne porte pas atteinte à la présomption d'innocence dont celle-ci doit bénéficier dans le cadre de la procédure ordinaire ouverte contre elle, dès lors que les termes employés par la Commission ne comportent aucune qualification juridique des faits et soulignent qu'à l'égard de cette entreprise, la procédure administrative est encore en cours.

La rédaction d'une décision de transaction adoptée dans le cadre d'une procédure hybride doit comporter une démarcation aussi claire et nette que possible entre l'exposé des faits relatifs à l'entente dans son ensemble et la qualification juridique de ceux spécifiquement imputés aux entreprises qui ont admis leur culpabilité, afin de ne pas assimiler, dans le cadre du même dossier administratif, la situation juridique définitive de ces dernières et celle de l'entreprise qui a fait usage de son droit de se retirer de la procédure.

Aucune disposition du droit de l'Union n'impose à la Commission d'adopter une décision de transaction en même temps que la décision d'infraction et de sanction à l'encontre d'une entreprise qui s'est retirée de la procédure négociée, ou qui n'a pas accepté, dès le début, d'y participer.

L'absence de preuve, par la Commission, de l'envoi périodique de feuilles de calcul aux participants ou de la tenue de réunions ultérieures à l'adoption d'un mécanisme de détermination du prix des produits concernés, ne permet pas de conclure à l'insuffisance de preuve de l'infraction dès lors que le système mis en place permet précisément un calcul automatique ne nécessitant pas d'éléments complémentaires.

La circonstance qu'une entreprise n'ait pas participé à tous les éléments constitutifs d'une entente ou qu'elle n'ait joué qu'un rôle mineur dans certaines actions auxquelles elle a participé n'empêche pas de retenir à sa charge une infraction aux règles de la concurrence.

Afin d'établir la participation d'une entreprise à une infraction unique et continue, la Commission ne doit pas prouver que celle-ci a eu une connaissance directe de chaque comportement matériel envisagé ou mis en oeuvre par toutes les autres entreprises impliquées dans la même infraction mais seulement qu'elle pouvait raisonnablement les prévoir et était prête à en accepter les avantages mais également les risques.

Pour qualifier une entente horizontale sur les prix de restriction par objet, la Commission n'est pas tenue d'examiner la nature des biens affectés ni les conditions réelles du fonctionnement et de la structure du ou des marchés concernés dès lors qu'eu égard à l'objet de l'infraction et à sa gravité, ces aspects présentent un caractère secondaire.

L'absence de preuve de la participation d'une entreprise à des contacts collusoires ou réunions pendant une période de seize mois ne permet pas, en l'absence de distanciation, de conclure à une interruption du comportement infractionnel, s'agissant d'une entente ne nécessitant pas de contacts réguliers.

La sanction pécuniaire infligée à une entreprise doit être annulée pour insuffisance de motivation lorsque la Commission, qui a fait usage de la dérogation prévue au point 37 de ses lignes directrices, n'a pas mentionné précisément les facteurs d'ajustement dont elle a tenu compte dans ses calculs et n'a ainsi pas mis l'entreprise en mesure de déterminer si la réduction d'amende qui lui a été accordée était conforme aux principes de proportionnalité et d'égalité de traitement.

TUE, 3e ch. élargie, 28 mars 2019, n° T-433/16

Des décisions d'adoption et de modification des statuts constitutifs du GIE, même si elles se présentent comme des actes unilatéraux, résultent d'un accord de volonté de leurs membres et sont, à ce titre, susceptibles de relever des règles de prohibition des ententes.

L'exclusion du membre d'un GIE constitue une entente lorsque l'appartenance à la structure conditionne l'accès des opérateurs au marché.

Les conditions d'accès à un GIE qui prévoient un parrainage du candidat par au moins deux membres, un accord unanime de l'ensemble de ceux-ci et un droit d'entrée dont le mode de calcul est laissé à l'appréciation de l'assemblée générale, ne présentent pas un caractère objectif, transparent et non-discriminatoire, a fortiori lorsque la décision finale ne peut faire l'objet d'aucun recours. 

Les clauses du contrat constitutif d'un GIE qui interdisent à ses membres de développer une activité parallèle sur le marché du transport de personnes par des véhicules LOTI et VTC ou de se livrer à toute publicité personnelle, sont anticoncurrentielles par leur objet. 

L'Autorité de la concurrence peut décider d'infliger une amende unique au titre de deux griefs concernant des pratiques mises œuvre sur les mêmes marchés. 

La sanction pécuniaire doit être déterminée selon des moyens autres que ceux prévus par le communiqué Sanctions lorsque l'auteur des pratiques est un GIE qui ne dispose pas d'un chiffre d'affaires propre ou pour lequel n'existe pas de valeur des ventes. 

Le GIE reconnu coupable d'entente et qui a refusé de transiger avec l'Administration encourt une amende de 75 000 euro calculée eu égard à la gravité de son comportement anticoncurrentiel et du dommage causé à l'économie.

Le GIE qui a adopté des conditions d'accès dénuées d'objectivé, de transparence et potentiellement discriminatoires doit se voir enjoindre de mettre ses statuts en conformité avec le droit de la concurrence et de supprimer ou modifier toute stipulation contraire.

relative à des pratiques mises en œuvre dans le secteur des taxis à Antibes Juan-les-Pins

ADLC, 28 mars 2019, n° 19-D-05

CA Bordeaux, 2e ch. civ., 28 mars 2019, n° 18/00894

CA Caen, 2e ch. civ. et com., 28 mars 2019, n° 17/01794

Cass. 3e civ., 28 mars 2019, n° 18-11.739

Cass. com., 27 mars 2019, n° 17-18.733

Cass. com., 27 mars 2019, n° 18-15.005

CJUE, 4e ch., 27 mars 2019, n° C-237/17 P

Commission, March 27, 2019, No M.9276

CJEU, March 27, 2019, No C-578/17

CJEU, 6th chamber, March 27, 2019, No C-681/17

Un fabricant ne peut livrer, dans la zone attribuée à un distributeur exclusif, les produits contractuels à un installateur auquel il accorde des prix inférieurs.

CA Toulouse, 2e ch., 27 mars 2019, n° 15-03685

Le fait que la relation ait été engagée à la suite d'un appel d'offres ne la rend pas précaire, dès lors qu'elle s'est poursuivie sans autre mise en concurrence jusqu'à son terme.

CA Paris, Pôle 5 ch. 4, 27 mars 2019, n° 16-21269

Le franchisé qui n'est pas tenu de faire appel  au prestataire recommandé par le franchiseur pour la réalisation de ses travaux d'agencement ne peut invoquer l'existence d'une restriction de concurrence.

Il ne peut être reproché au franchiseur d'avoir dolosivement sous-évalué le poste "coûts d'aménagement" du prévisionnel d'exploitation fourni au candidat  lorsque les dépassements constatés résultent de demandes complémentaires formulées par le franchisé.

Le franchisé ne saurait établir l'absence de compétitivité des prix pratiqués par le franchiseur en se fondant sur quelques produits isolés. 

Le franchiseur n'impose pas ses prix de vente lorsqu'il est établi que plusieurs franchisés n'ont pas appliqué les prix conseillés et qu'ils peuvent intervenir sur leur caisse pour modifier les prix pré-programmés.

Le fait d'imposer du mobilier d'aménagement spécifique et de prévoir un approvisionnement exclusif pour la préparation des menus et recettes d'un restaurant est justifié, s'agissant des meubles, recettes ou produits fabriqués pour le franchiseur, afin de préserver l'identité de son réseau et, pour les autres produits, afin de garantir leur qualité et la sécurité alimentaire et de préserver ainsi la réputation de son réseau.

Le franchiseur, en sa qualité de centrale de référencement, n'est pas tenu de révéler aux franchisés la teneur de ses négociations avec les fournisseurs, qui relèvent du secret des affaires, mais seulement de les tenir informés de leur issue.

Le franchisé qui ne règle plus ses redevances ne peut reprocher au fournisseur de ne pas lui reverser les ristournes obtenues des fournisseurs.

Le franchisé qui ne règle plus ses redevances commet un manquement grave à ses obligations qui justifie la résiliation du contrat à ses torts.

Le franchisé qui affirme faussement à ses clients que le programme de fidélité du réseau aurait été annulé ou fonctionnerait mal se rend coupable de dénigrement.

Le franchisé qui informe des restaurateurs tiers au réseau des conditions d'approvisionnement obtenues par le franchiseur manque à l'obligation de confidentialité.

Un franchisé déstabilise le réseau lorsqu'il adresse aux autres membres un courriel critiquant la politique de la tête de réseau et les informant de son départ probable et en annonçant à ses clients le lancement de son propre programme de fidélité en remplacement de celui, prétendument défaillant, du franchiseur.

CA Paris, Pôle 5 ch. 4, 27 mars 2019, n° 17-05107

L'invitation à concourir à un appel d'offres, dans un mail adressé en copie aux autres entreprises sollicitées, constitue le point de départ du préavis de rupture, même si la formalité contractuelle de la lettre recommandée n'a pas été respectée.

L'entreprise qui n'est tenue à aucune exclusivité et qui ne réalise que 42 % de son chiffre d'affaires avec son client n'est pas dépendante de ce dernier.

Court decisions rendered in 2019 - Page 57