Commission, June 29, 2012, No M.6285

Departing from the terms of the restrictive agreement is not sufficient to establish a distancing by the undertaking at issue where such departures only occur from time to time and are done in its own interests.

The unlimited jurisdiction conferred on the General Court allows it to substitute its own appraisal for the Commission's without being bound by the latter's method of calculation nor those set out in its guidelines, especially where the application of the Commission's method would result in a reduction in the fine of more than 50% due to a relatively unimportant error.

The mere fact that the parent is a holding company is not sufficient to rule out the possibility that it exercised a decisive influence over its subsidiaries and influenced their conduct on the market.

Merely showing that a subsidiary manages its own commercial policy is not sufficient to conclude that it is independent.

Undertakings may only bring another explanation of those facts to be substituted for the one adopted by the Commission if the Commission relies solely on the conduct of the undertakings in question on the market and not on documentary evidence that it has gathered.

Complaints addressed by an operator to its competitor and the undertaking made by the latter to "work on the issue" establish the existence of a concerted practice between the parties.

No provision or any general principle of law prohibits the Commission from relying, as against an undertaking, on statements made by other incriminated undertakings or on documents taken during inspections of those undertakings.

The mere fact that there is no legal monopoly on a market is not sufficient to establish the existence of competition capable of being restricted. 

 In assessing whether an undertaking has the potential to compete with a solidly established undertaking on the market, in the context of the recent liberalization of that market, the Commission must examine whether there exists a real concrete possibility for a new entrant to penetrate that market by virtue of an economically viable strategy.

A market-sharing agreement in the framework of a joint undertaking for the construction and operation of a gas pipeline is not objectively necessary to improve the supply to and further the opening of the natural gas markets in Germany and France where, even in the absence of such an agreement, one of the parties would have built the pipeline itself.

When examining whether an ancillary restiction is objectively necessary in respect of the main operation, it is not a question of analysing whether, in the light of the competitive situation on the relevant market, the restriction is indispensable to the commercial success of the main operation, but of determining if, without the restriction, the main operation would be difficult, or even impossible, to implement.

Inasmuch as the existence of a rule of reason in EU competition law cannot be upheld, it would be wrong, when classifying ancillary restrictions, to interpret the requirement for objective necessity as implying a need to weigh up their pro and anticompetitive effects.

GC, 5th chamber, June 29, 2012, No T-360/09

The unlimited jurisdiction conferred on the Court allows it to substitute its own appraisal for the Commission's, without being bound by the Commission's calculations or by its guidelines, above all where their application would result in a reduction in the amount of the fine of 50% for a limited error of fact.

The mitigating circumstance related to the adoption of anticompetitive conduct should not be awarded where that conduct may be explained by the attempt of the undertaking in question to circumvent the cartel for its own benefit.

The Commission, upon which the burden of proof is incumbent, cannot limit itself to a finding that there is no proof that the infringing conduct has stopped, to establish that the conduct continued up to a specific period.

The fact that one operator complains to another and that the latter undertakes to work on the issue shows the existence of a concerted practice between the parties.

The French State's delay in transposing the liberalization of the energy markets directives cannot be assimilated to a public intervention which legitimates the anticompetitive conduct of the operation in question, where in its capacity as undertaking in charge of a public service mission, the principle of primacy of European Union law requires provisions of national law contravening the directive after the transposition deadline to be disapplied.

Providing another coherent explanation of the evidence retained by the Commission is possible for undertakings where the Commission relies solely on their conduct on the market in finding that an infringement has been committed and not where it relies on multiple items of documentary evidence.

The fact that evidence of the existence of a continuous infringement formed of initial contracts of unspecified duration implemented in the context of periodic meetings was not produced for certain specific periods does not preclude the infringement being regarded as established during a longer overall period provided that such a finding is supported by objectives and consistent indicia.

Competition capable of being restricted may exist even where there is a de facto monopoly, if competition, even potential, has the capacity to develop.

A contract for the sharing of markets has an anticompetitive object even if it pursues in parallel other legitimate objectives, such as securing and diversifying supplies of gas to a Member State.

GC, 5th chamber, June 29, 2012, No T-370/09

Un accord de partage de marchés a un objet anticoncurrentiel même s'il poursuit parallèlement d'autres objectifs légitimes, tels que la sécurisation et la diversification des approvisionnements d'un Etat membre en gaz. 

Le fait que la preuve de l'existence d'une infraction continue constituée par des accords initiaux à durée indéterminée mis en œuvre dans le cadre de réunions périodiques ne soit pas apportée pour des périodes déterminées ne fait pas obstacle à ce que l'infraction soit considérée comme constituée durant une période globale plus étendue dès lors qu'une telle constatation repose sur des indices objectifs et concordants. 

La possibilité d'apporter une autre explication cohérente aux éléments retenus par la Commission n'est offerte aux entreprises que lorsque la Commission s'appuie uniquement sur leur conduite sur le marché pour conclure à l'existence d'une infraction et non lorsqu'elle se fonde sur de multiples éléments de preuves documentaires. 

Le retard pris par l'Etat français dans la transposition des directives de libéralisation des marchés de l'énergie ne peut être assimilé à une intervention publique légitimant le comportement anticoncurrentiel de l'opérateur en cause, dès lors qu'en sa qualité d'entreprise chargée d'une mission de service public, le principe de primauté du droit de l'Union lui impose de laisser inappliquées les dispositions nationales contraires à la directive après sa date limite de transposition. 

La transmission de plaintes par un opérateur à un autre et l'engagement de ce dernier de travailler sur la question démontre l'existence d'une pratique concertée entre les parties. 

La compétence de pleine juridiction conférée au Tribunal lui permet de substituer son appréciation à celle de la Commission, sans être lié ni par les calculs ni par les lignes directrices de cette dernière, surtout lorsque leur application aboutirait à réduire de 50 % le montant de l'amende pour une erreur de fait limitée. 

Une concurrence susceptible d'être restreinte peut exister même en présence d'un monopole de fait si une concurrence, même potentielle, a la capacité de se développer. 

La Commission, à qui incombe la charge de la preuve, ne peut se contenter, pour établir que le comportement infractionnel s'est poursuivi jusqu'à une période donnée, du constat que rien n'indique qu'il a cessé. 

La circonstance atténuante tenant à l'adoption d'un comportement concurrentiel n'est pas méritée lorsque celui-ci peut s'expliquer par la tentative de l'entreprise en cause de contourner l'entente à son profit. 

TUE, 5e ch., 29 juin 2012, n° T-370/09

Le vendeur ne peut s'exonérer de la garantie des vices cachés dès lors que la facture portant la mention "matériel livré et vendu en l'état" n'a pas été acceptée par l'acheteur lors de la commande.

Une fuite résiduelle affectant le moteur arrière droit d'un engin agricole entrainant une perte de puissance avec un risque de blocage du frein ne constitue pas un vice caché dès lors qu'elle est liée à l'usure normale d'un matériel datant de plus de vingt ans et est réparable.

CA Poitiers, 1re ch. civ., 29 juin 2012, n° 11-02509

Dans la mesure où l'existence d'une règle de raison en droit de la concurrence de l'Union ne saurait être admise, il serait erroné d'interpréter la condition de nécessité objective d'une restriction accessoire, comme impliquant une mise en balance de ses effets pro- et anticoncurrentiels.

Pour apprécier si une restriction accessoire est objectivement nécessaire par rapport à l'opération principale, il ne faut pas analyser si elle est indispensable pour le succès commercial de l'opération principale au regard de la situation concurrentielle sur le marché en cause mais déterminer si, en son absence, l'opération principale serait difficilement réalisable, voire irréalisable.

Un accord de répartition de marchés dans le cadre de la création d'une entreprise commune pour la construction et l'exploitation conjointe d'un gazoduc n'est pas objectivement nécessaire à l'amélioration de l'approvisionnement et à l'ouverture des marchés du gaz naturel en Allemagne et en France lorsque, même en son absence, l'une des parties aurait construit le gazoduc.

Pour déterminer si une entreprise est potentiellement concurrente d'une autre solidement établie sur un marché, dans le contexte de la récente libéralisation de celui-ci, la Commission doit vérifier s'il existe des possibilités réelles et concrètes pour ce nouvel entrant de pénétrer sur ce marché en vertu d'une stratégie économique viable.

La seule absence de monopole légal sur un marché ne suffit pas à conclure à l'existence d'une concurrence susceptible d'être restreinte.

Aucune disposition ni aucun principe général du droit n'interdit à la Commission de se prévaloir, à l'encontre d'une entreprise, des déclarations faites par d'autres entreprises incriminées ou de documents saisis chez ces dernières.

Des comportements déviants par rapport au contenu des accords incriminés ne suffisent pas à établir la distanciation de l'entreprise en cause, dès lors qu'ils peuvent ne constituer qu'un détournement ponctuel de ceux-ci à son profit.

Les plaintes adressées par un opérateur à son concurrent et l'engagement de ce dernier de travailler sur la question établissent l'existence d'une pratique concertée entre les parties.

Les entreprises ne sont autorisées à apporter une autre explication aux éléments retenus par la Commission que lorsque cette dernière ne s'appuie que sur leur conduite sur le marché et non sur les preuves documentaires qu'elle a recueillies.

Une filiale n'est pas autonome par rapport à sa société mère du seul fait qu'elle détermine librement sa politique commerciale.

La seule qualité de holding d'une société mère ne suffit pas à exclure qu'elle exerce une influence déterminante sur ses filiales dès lors qu'elle en assure l'unité de direction et influe ainsi sur leur comportement sur le marché.

La compétence de pleine juridiction conférée au Tribunal lui permet de substituer son appréciation à celle de la Commission, sans être lié ni par ses calculs ni par ses lignes directrices, en particulier lorsque leur application aboutirait à réduire de 50 % le montant de l'amende pour une erreur de fait limitée.

TUE, 5e ch., 29 juin 2012, n° T-360/09

AMF, 29 juin 2012, n° SAN-2012-08

relative à la fusion du Groupe Mornay, du Groupe D&O et de la Fédération Mutualiste Interdépartementale de la Région Parisienne

ADLC, 29 juin 2012, n° 12-DCC-93

relative à la prise de contrôle exclusif du groupe Enssemble et de la société FRA par le groupe Autodistribution

ADLC, 29 juin 2012, n° 12-DCC-82

Cass. 2e civ., 28 juin 2012, n° 11-19.615

Cass. 2e civ., 28 juin 2012, n° 11-17.873

Cass. 2e civ., 28 juin 2012, n° 11-21.915

Cass. 2e civ., 28 juin 2012, n° 10-13.886

Cass. 1re civ., 28 juin 2012, n° 11-13.875

CJUE, 2e ch., 28 juin 2012, n° C-19/11

Cass. 1re civ., 28 juin 2012, n° 11-17.860

CJEU, 2nd chamber, June 28, 2012, No C-172/11

CJEU, 3rd chamber, June 28, 2012, No C-404/10 P

Cass. 1re civ., 28 juin 2012, n° 11-18.697

Regulation No 1049/2001 on access to documents, interpreted in the light of the specific legislation on merger control, enables the Commission to refuse access to all the documents in dispute relating to the merger control procedures exchanged between the Commission and the notifying undertakings and third parties, without first carrying out a concrete, individual examination of these documents.

The general presumption that the disclosure of documents exchanged between the Commission and undertakings during merger control proceedings undermines, in principle, both protection of the objectives of investigation activities and that of the commercial interests of the undertakings involved in such a procedure, does not exclude the possibility of demonstrating that a given document, of which disclosure is sought, is not covered by that presumption or that there is a higher public interest justifying the disclosure of that document under Article 4(2) of Regulation No 1049/2001.

For the purposes of interpretation of the exceptions under the first and third indents of Article 4(2) of Regulation No 1049/2001, the existence of a general presumption that the disclosure of documents exchanged between the Commission and undertakings during merger control proceedings undermines, in principle, both protection of the objectives of investigation activities and that of the commercial interests of the undertakings involved in such a procedure, should be acknowledged.

CJEU, 3rd chamber, June 28, 2012, No C-477/10 P

Le défaut de résistance à l'usure d'un carrelage, fut-il manifeste, ne constitue pas un vice caché dès lors qu'il n'est pas prouvé qu'il préexistait à la vente et qu'il rend le carrelage impropre à sa destination.

CA Montpellier, 1re ch. A, 28 juin 2012, n° 10-08349

L'acquéreur d'un véhicule ne peut solliciter la condamnation d'un mandataire, même professionnel et/ou de mauvaise foi, à rembourser le prix du véhicule dès lors que seuls le vendeur et l'acquéreur sont tenus aux restitutions réciproques.

CA Paris, Pôle 4 ch. 9, 28 juin 2012, n° 11-01674

Le juge ne peut décider qu'une action délivrée le 17 mars 2009 a été intentée au-delà du bref délai de l'article 1648 du Code civil au motif que l'acheteur avait signalé dès le 24 janvier 2005 des défauts affectant la direction assistée dès lors qu'une révision datant du 15 juillet 2008 avait démontré l'absence d'anomalie et, qu'ainsi, le point de départ du bref délai doit être fixé à la date de la panne intervenue le 6 février 2009.

Cass. 1re civ., 28 juin 2012, n° 11-17.660

Dès lors qu'un enfant s'est blessé en faisant usage d'une aire de jeux exclusivement réservée à la clientèle d'un restaurant, au cours d'un goûter auquel il participait, la responsabilité de l'exploitante du restaurant ne peut être engagée que sur le fondement de l'article [1231-1, ancien article 1147] du Code civil, à l'exclusion de l'article [1242, alinéa 1er, ancien article 1384, alinéa 1er] du même Code.

Cass. 1re civ., 28 juin 2012, n° 10-28.492

La production de vins de Mareuil étant concentrée sur un territoire très limité et très proche de la commune de Mareuil, l'utilisation par une société commercialisant des bouteilles sous cette appellation d'origine de l'image du château de Mareuil - propriété de sa concurrente directe - est fautive.

Cass. 1re civ., 28 juin 2012, n° 10-28.716

S'il est vrai que la République hellénique a fourni tout au long de la correspondance qu'elle a entretenue avec les services de la Commission un nombre important d'informations portant sur les mesures qu'elle envisageait de prendre aux fins de l'exécution de la décision ordonnant la récupération de l'aide illégale en cause, elle a néanmoins manqué à ses obligations en ne les fournissant pas dans le délai de deux mois imparti par cette décision.  

Si la République hellénique a pris un certain nombre d'engagements visant à l'exécution de la décision de la Commission ordonnant la récupération de l'aide litigieuse, elle a manqué à son obligation de récupération immédiate et effective, en ne les mettant pas à exécution dans le délai imparti et en ne recouvrant aucune somme dans les deux ans et demi ayant suivi la notification de la décision de récupération.

CJUE, 6e ch., 28 juin 2012, n° C-485/10

Il y a lieu de reconnaître, aux fins de l'interprétation des exceptions prévues à l'article 4, paragraphe 2, premier et troisième tirets, du règlement 1049-2001, l'existence d'une présomption générale selon laquelle la divulgation des documents échangés entre la Commission et les entreprises au cours d'une procédure de contrôle des concentrations porte, en principe, atteinte tant à la protection des objectifs des activités d'enquête qu'à celle des intérêts commerciaux des entreprises impliquées dans une telle procédure.

Le règlement 1049-2001 sur l'accès aux documents, interprété à la lumière de la réglementation spécifique en matière de contrôle des concentrations entre entreprises, permet à la Commission de refuser l'accès à tous les documents litigieux afférents aux procédures de contrôle des concentrations échangés entre la Commission et les entreprises notifiantes et les tiers, sans procéder au préalable à un examen concret et individuel de ces documents.

La présomption générale selon laquelle la divulgation des documents échangés entre la Commission et les entreprises au cours d'une procédure de contrôle des concentrations porte, en principe, atteinte tant à la protection des objectifs des activités d'enquête qu'à celle des intérêts commerciaux des entreprises impliquées dans une telle procédure, n'exclut pas la possibilité de démontrer qu'un document donné, dont la divulgation est demandée, n'est pas couvert par cette présomption ou qu'il existe un intérêt public supérieur justifiant la divulgation de ce document en vertu de l'article 4, paragraphe 2, du règlement 1049-2001.

CJUE, 3e ch., 28 juin 2012, n° C-477/10 P

Un accès généralisé, sur la base du règlement 1049-2001, aux documents échangés dans le cadre d'une procédure de contrôle des concentrations, entre la Commission et les parties notifiantes ou les tiers est de nature à mettre en péril l'équilibre que le législateur de l'Union a voulu assurer, dans le règlement sur le contrôle des concentrations, entre l'obligation pour les entreprises concernées de communiquer à la Commission des informations commerciales éventuellement sensibles et la garantie de protection renforcée s'attachant, au titre du secret professionnel et du secret des affaires, aux informations ainsi transmises à la Commission.

Il y a lieu de reconnaître, aux fins de l'interprétation des exceptions prévues à l'article 4, paragraphe 2, premier et troisième tirets, du règlement 1049-2001, l'existence d'une présomption générale selon laquelle la divulgation des documents échangés entre la Commission et les entreprises au cours d'une procédure de contrôle des opérations de concentration entre entreprises porte, en principe, atteinte tant à la protection des objectifs des activités d'enquête qu'à celle des intérêts commerciaux des entreprises impliquées dans une telle procédure.

L'existence d'une présomption générale selon laquelle la publication d'informations sensibles concernant les activités économiques des entreprises impliquées est susceptible de porter atteinte à leurs intérêts commerciaux doit être reconnue indépendamment de la question de savoir si la demande d'accès du tiers à la procédure concerne une procédure déjà clôturée ou pendante.

CJUE, 3e ch., 28 juin 2012, n° C-404/10 P

Sont nulles de plein droit les clauses de conventions collectives et individuelles selon lesquelles une majoration de traitement, versée par l'employeur dans le cadre d'un régime de préretraite progressive, doit être calculée de telle façon que l'impôt sur les salaires dû dans l'État membre d'emploi est déduit de manière fictive lors de la détermination de la base de calcul de cette majoration, alors que, conformément à une convention fiscale destinée à éviter les doubles impositions, les traitements, salaires et rémunérations analogues versés aux travailleurs qui ne résident pas dans l'État membre d'emploi sont imposables dans l'État membre de résidence de ces derniers. 

Court decisions rendered in 2012 - Page 38