A Member State may lay down an obligation to communicate personal data to private persons in civil proceedings where the purpose of the communication is to ensure effective protection of copyright within the meaning of Directive No 2004/48.

CJEU, 3rd chamber, April 19, 2012, No C-461/10

In order to establish that a loyalty mechanism - inherent in a supplier's capacity to drive out its competitors by means of the suction to itself of the contestable part of demand - infringes Article 102 TFEU, it is not necessary to undertake an analysis of the actual effects of the rebates on competition given that it is sufficient to demonstrate that the conduct at issue is capable of having such effects.

The invoicing of negative prices, i.e. prices below cost prices, to customers is not a prerequisite of a finding that a retroactive rebates scheme operated by a dominant undertaking is abusive.

The foreclosure by a dominant undertaking of a substantial part of the market cannot be justified by showing that the contestable part of the market is still sufficient to accommodate a limited number of competitors.

CJEU, 3rd chamber, April 19, 2012, No C-549/10 P

An action relating to infringement of a trade mark registered in a Member State because of the use, by an advertiser, of a keyword identical to that trade mark on a search engine website operating under a country-specific top-level domain of another Member State, in this case 'google.de', may be brought before either the courts of the Member State in which the trade mark is registered or the courts of the Member State of the place of establishment of the advertiser.

In the case of infringement of a national trade mark registered in a Member State because of the display, on a search engine website, of an advertisement using a keyword identical to that trade mark, it is the activation by the advertiser of the technical process displaying, according to pre-defined parameters, the advertisement which it created for its own commercial communications which should be considered to be the event giving rise to the infringement, and not the display of the advertisement itself, and the place of establishment of the advertiser is the place where that event occurred.

Although, in the event of an infringement of personality rights, the person who considers that his rights have been infringed by means of content placed online on a website has the option of bringing an action for liability, in respect of all the damage caused, before the courts of the Member State in which the centre of his interests is based, this criterion does not apply to the determination of jurisdiction in respect of infringements of intellectual property rights, where the protection afforded by the registration of a national mark is, in principle, limited to the territory of the Member State in which it is registered, so that its proprietor cannot rely on that protection outside the territory. 

CJEU, 1st chamber, April 19, 2012, No C-523/10

An action brought against a third party by an applicant acting on the basis of an assignment of claims which has been granted by a liquidator appointed in insolvency proceedings and the subject-matter of which is the right to have transaction set aside that the liquidator derives from national law applicable to those proceedings is covered by the concept of civil and commercial matters within the meaning of Article 1 of Regulation No 1215/2012, and does not fall within the scope of Regulation No 1346/2000, insofar as the right of claims, exercised by the assignee in his own interest and for his personal benefit, is not closely connected with the insolvency proceedings.

CJEU, 1st chamber, April 19, 2012, No C-213/10

Un État membre peut prévoir une obligation de transmission de données à caractère personnel, dans le cadre d'une procédure civile, à des personnes privées, dès lors que la communication a pour objet d'assurer la protection effective des droits d'auteur au sens de la directive 2004-48.

CJUE, 3e ch., 19 avril 2012, n° C-461/10

Dès lors que la seule participation d'une entreprise à une procédure antidumping ne suffit pas, en l'absence d'autres éléments, pour faire naître à son profit un droit d'intenter un recours direct contre le règlement en cause, la requérante ne saurait faire découler ce droit de la mention de son nom dans un considérant dudit règlement, puisque cette mention ne fait que constater sa participation à la procédure.

TUE, 7e ch., 19 avril 2012, n° T-162/09

L'action introduite à l'encontre d'un tiers par un demandeur agissant sur le fondement d'une cession de créance consentie par le syndic désigné dans le cadre d'une procédure d'insolvabilité, qui a pour objet le droit de révocation que ce syndic tire de la loi nationale applicable à cette procédure, relève de la notion de matière civile et commerciale au sens de l'article 1er du règlement Bruxelles (I) bis, et non du champ d'application du règlement insolvabilité, dans la mesure où cette action, exercée par le cessionnaire dans son intérêt propre et pour son bénéfice personnel, ne s'insère pas étroitement dans la procédure d'insolvabilité.

CJUE, 1re ch., 19 avril 2012, n° C-213/10

Le verrouillage d'une partie substantielle du marché par une entreprise dominante ne peut être justifié par la démonstration que la partie du marché susceptible d'être conquise est encore suffisante pour faire place à un nombre limité de concurrents.

La facturation aux clients de prix négatifs, c'est-à-dire de prix inférieurs au prix de revient, ne constitue pas une condition préalable au constat du caractère abusif d'un système de rabais rétroactifs pratiqué par une entreprise en position dominante. 

Pour établir qu'un mécanisme de fidélisation - résidant dans la capacité d'un fournisseur à évincer ses concurrents en aspirant à son profit la partie discutable de la demande - viole l'article 102 TFUE, il n'est pas nécessaire de procéder à une analyse des effets concrets des rabais sur la concurrence, dès lors qu'il suffit de démontrer que le comportement en cause est susceptible d'avoir un tel effet. 

L'existence d'une intention d'exercer une concurrence basée sur les mérites, à la supposer établie, ne saurait démontrer l'absence d'abus de position dominante.

L'existence d'une éventuelle intention anticoncurrentielle ne constitue qu'une des nombreuses circonstances factuelles susceptibles d'être prises en compte aux fins de la détermination d'un abus de position dominante.

CJUE, 3e ch., 19 avril 2012, n° C-549/10 P

Un litige relatif à l'atteinte à une marque enregistrée dans un État membre du fait de l'utilisation, par un annonceur, d'un mot clé identique à ladite marque sur le site Internet d'un moteur de recherche opérant sous un domaine national de premier niveau d'un autre État membre, en l'occurrence "google.de", peut être porté soit devant les juridictions de l'État membre dans lequel la marque est enregistrée, soit devant celles de l'État membre du lieu d'établissement de l'annonceur.

En cas d'atteinte à une marque nationale enregistrée dans un État membre en raison de l'affichage sur le site Internet d'un moteur de recherche d'une publicité grâce à l'utilisation d'un mot clé identique à ladite marque, il convient de considérer comme événement causal non l'affichage de la publicité elle-même, mais le déclenchement, par l'annonceur, du processus technique d'affichage, selon des paramètres prédéfinis, de l'annonce que celui-ci a créée pour sa propre communication commerciale, et comme lieu de cet évènement le lieu de l'établissement de l'annonceur.

Si, en cas d'atteinte aux droits de la personnalité, la personne lésée par des contenus mis en ligne sur un site Internet a la faculté de saisir d'une action en responsabilité, au titre de l'intégralité du dommage causé, les juridictions de l'Etat membre dans lequel se trouve le centre de ses intérêts, ce critère ne vaut pas pour la détermination de la compétence judiciaire concernant les atteintes aux droits de propriété intellectuelle, dès lors que la protection accordée par l'enregistrement d'une marque nationale est, par principe, limitée au territoire de l'État membre d'enregistrement, de sorte que son titulaire ne saurait se prévaloir de ladite protection en dehors de ce territoire. 

CJUE, 1re ch., 19 avril 2012, n° C-523/10

Commission, April 18, 2012, No M.6504

The majority of the customers and key opinion leaders consider that the different categories of trauma devices are not, by reasons of product characteristics and their intended use or are only to a certain degree, mutually substitutable as they vary from anatomy to anatomy and depend on the type of fracture. 

The different categories of trauma devices are not mutually substitutable as operators cannot switch production in the short term (in fact they need between 12 months and three years depending on where they are already active), and this cannot be done without significant investment.

The merger which gives the entity that already has the largest product portfolio, the widest geographic footprint and training capabilities which are unmatched in terms of prestige and size with a very high market share of (sometimes up to 90%) leading to an enlarged product folio in trauma markets, which are characterized by high maturity, less innovation and high degree of loyalty from surgeons, is detrimental to competition when there are fewer than two competitors with a significant market share or equivalent to the increment of market shares brought about by the merger.

The transaction is not likely to be an impediment to competition in small-value markets where market share does not appropriately reflect market power, even if it leads to combined market shares of between 50 and 100% with a slight increase of less than 1%, in light of the general indications of possible entry in this product segment and the competitive constraint stemming from other significant competitors.

The concentration is declared compatible with the internal market  in view of the commitment of the purchaser to divest its trauma business. 

Commission, April 18, 2012, No M.6266

Du point de vue de la majorité des clients et des principaux faiseurs d'opinion, les différents types d'appareils de traumatologie ne sont pas substituables ou ne le sont que dans une mesure limitée en raison de leurs caractéristiques, de leur prix, de l'usage auquel ils sont destinés et du fait qu'ils varient d'une anatomie à l'autre et d'un type de fracture à l'autre. 

Les différents types d'appareils de traumatologie ne sont pas substituables entre eux dès lors que les opérateurs n'ont pas la possibilité de passer à court terme d'une production à une autre - ils ont au contraire besoin d'un délai allant de 12 à 36 mois en fonction de l'endroit où ils exercent déjà des activités - et qu'un tel changement requiert d'importants investissements. 

La concentration qui confère à l'entité disposant déjà de la gamme de produits la plus étendue, de la plus large empreinte géographique et d'une capacité de formation inégalée en termes de prestige et de taille, une part de marché élevée (parfois plus de 90 %) et entraîne un élargissement de sa gamme de produits sur les marchés de la traumatologie, caractérisés par une forte maturité, une moindre innovation et une grande fidélité des chirurgiens, porte atteinte à la concurrence lorsqu'il subsiste moins deux concurrents disposant d'une part de marché importante ou équivalente à l'addition de parts de marché induite par la concentration.

La concentration n'est pas de nature à porter atteinte à la concurrence sur les marchés de petite valeur sur lesquels la part de marché ne reflète pas adéquatement le pouvoir de marché, même si elle conduit à des parts de marché cumulées comprises entre 50 et 100 % avec une légère augmentation inférieure à 1 %, compte tenu des indications générales concernant les entrées possibles et de la contrainte concurrentielle exercée par d'autres concurrents importants.

La concentration est déclarée compatible avec le marché intérieur compte tenu de l'engagement de l'acquéreur de céder son activité dans le domaine de la traumatologie.

déclarant une concentration compatible avec le marché intérieur et avec le fonctionnement de l'accord EEE -Johnson & Johnson / Synthes 

Commission, 18 avril 2012, n° M.6266

CA Aix-en-Provence, 2e ch., 18 avril 2012, n° 11-05722

La cessation de toute commande pendant plusieurs mois après le refus du fournisseur d'accepter une modification du rythme annuel d'approvisionnement, puis la passation d'une commande exorbitante à livrer à très brève échéance, dénuée de sérieux, traduit la volonté du distributeur de rompre les relations commerciales établies.

Une amende civile d'un montant dissuasif de 200 000 euro doit être infligée à un grand distributeur coupable de pratiques qui troublent l'ordre public économique à l'égard d'un petit fournisseur.

CA Colmar, 1re ch. civ. B, 18 avril 2012, n° 09-04851

Un contrat de distribution exclusive doit être résilié aux torts du fournisseur qui, dès les premières commandes, se révèle incapable de fournir les produits commandés dans des délais raisonnables.

CA Colmar, 1re ch. civ. A, 17 avril 2012, n° 10-04094

Une personne dont les fonctions cognitives déclinantes, le ralentissement idéomoteur et la désorientation temporospatiale sont soulignés par un certificat médical est en état de faiblesse.

Le démarcheur qui obtient la souscription d'une succession de contrats concernant des travaux similaires dans un laps de temps très court de la même personne, abuse de son état de faiblesse par ses méthodes commerciales agressives.

L'abus de faiblesse est constitutif d'un dol qui entraîne la nullité des contrats souscrits.

CA Colmar, 3e ch. civ. A, 16 avril 2012, n° 11-00201

CA Paris, Pôle 5 ch. 2, 13 avril 2012, n° 11/01329

Il ne résulte pas de l'article L. 111-1 du Code de la consommation que tout manquement par un professionnel à son obligation d'information soit sanctionné par la nullité du contrat, celle-ci supposant la démonstration d'un dol.

La teinte des côtés d'éléments de cuisine ne peut être qualifiée de "caractéristique essentielle" d'un contrat prévoyant la fourniture d'une cuisine complète comportant des éléments électroménagers.

L'article [L. 217-10, ancien article L. 211-10] du Code de la consommation subordonne la résolution de la vente à l'impossibilité de réparer ou remplacer le bien vendu et ne l'autorise pas pour un défaut mineur, de sorte que l'acheteur n'est pas fondé à refuser la pose par le vendeur d'un placage (en contreplaqué), destiné aux côtés des éléments de cuisine commandés, de la même teinte que leurs façades (en chêne massif), alors même que les mentions portées sur le bon de commande ne permettent pas d'en déterminer le coloris. 

CA Paris, Pôle 5 ch. 11, 13 avril 2012, n° 09-18440

CA Paris, Pôle 5 ch. 6, 12 avril 2012, n° 10-02726

concernant un projet de décret relatif à l'instauration d'un mécanisme de capacité dans le secteur de l'électricité 

ADLC, 12 avril 2012, n° 12-A-09

relatif à un projet de décret relatif à l'introduction d'une aide au maintien à domicile pour les retraités de l'Etat 

ADLC, 12 avril 2012, n° 12-A-10 

La cause d'irrecevabilité de l'action du ministre, fondée sur l'absence d'information préalable des fournisseurs quant à son introduction, peut être régularisée même en cause d'appel.

L'amende civile prévue par l'article L. 442-4 (ancien art. L. 442-6, III) du Code de commerce ne présente, ni par sa nature, ni par son objet, un caractère pénal, qui justifierait l'application du principe selon lequel nul n'est responsable que de son propre fait. 

La preuve de l'obtention d'un avantage manifestement disproportionné ne peut reposer sur la seule comparaison entre le prix payé par le fournisseur et le chiffre d'affaires réalisé à la suite de l'opération de placement de ses produits en "tête de gondole", les distributeurs n'étant soumis à aucune obligation de résultat. 

Court decisions rendered in 2012 - Page 55