En tant que mandataire professionnel indépendant, un agent commercial dispose de la liberté d'organiser son entreprise sans que l'embauche de préposés, agissant sous son contrôle et sa responsabilité ne constitue une violation de la clause d'intuitus personae stipulée au contrat.

CA Paris, 5e ch. A, 8 octobre 2003, n° 2002-01449

La créance du loueur de fonds de commerce qui, en sa qualité de fournisseur, porte au débit du compte du locataire-gérant le paiement des livraisons, naît au moment de l'ouverture du compte, même si elle n'est exigible que lors de la résiliation du contrat.

Cass. com., 8 octobre 2003, n° 00-19.322

L'obligation d'exécuter le contrat de bonne foi impose à un concédant de recueillir les explications de son concessionnaire avant de résilier le contrat, lorsque la mesure est motivée par l'existence d'une condamnation pénale non définitive prononcée à l'encontre du distributeur.

Cass. com., 8 octobre 2003, n° 01-10.326

Cass. crim., 8 octobre 2003, n° 03-80.543

Cass. com., 8 octobre 2003, n° 01-00.667

Cass. crim., 8 octobre 2003, n° 03-82.589

Cass. 3e civ., 8 octobre 2003, n° 01-17.868

Cass. soc., 8 octobre 2003, n° 01-41.297

Cass. crim., 8 octobre 2003, n° 02-88.412

Le délit de mise en vente de produits toxiques s'apprécie au regard de leur nocivité pour les organismes vivants, notamment une intolérance liée à ses qualités intrinsèques ou son processus d'ingestion.

La falsification d'une denrée suppose une manipulation de nature à altérer l'essence de celle-ci.

Cass. crim., 7 octobre 2003, n° 02-86.291

Une vente conclue suite au démarchage à domicile d'une personne vulnérable face aux sollicitations des tiers, vulnérabilité qui altère son propre pouvoir de décision, est constitutive du délit d'abus de faiblesse.

L'abus de faiblesse commis sur une personne d'une vulnérabilité apparente peut, conformément à l'article L. 132-14 (ancien art. L. 122-8, al. 1er) du Code de la consommation, entraîner une condamnation à une peine de prison ferme.

Le handicap mental de type syndrome anxio-dépressif sévère et chronique, qui entraîne une vulnérabilité apparente et une fragilité face aux sollicitations des tiers, est un état de faiblesse altérant le pouvoir de décision de la personne qui en est affectée.

Cass. crim., 7 octobre 2003, n° 03-80.629

Les services d'infogérance se distinguent des autres services informatiques, notamment par la vision d'ensemble du système informatique qu'ils offrent à l'entreprise.

La nouvelle entité ne représentant que 3,8 % de l'activité du secteur concerné, l'opération n'est pas susceptible de porter atteinte à la concurrence.

La société, qui procède à une concentration sans l'avoir préalablement notifiée à l'Autorité de la concurrence, est susceptible de se voir appliquer la sanction pécuniaire prévue par l'article L. 430-8 du Code de commerce.

Ministre de l’Économie, 6 octobre 2003, n° ECOC0300430Y

CA Paris, 4e ch. B, 3 octobre 2003, n° M20030503

La concentration n'est pas de nature à restreindre la concurrence dès lors qu'elle ne donne lieu à aucun chevauchement entre les parties et que l'acquéreur ne contrôle aucune activité sur des marchés amont, aval ou connexes de ceux où l'entité cible opère.

Ministre de l’Économie, 3 octobre 2003, n° ECOC0400046Y

Une clause qui prévoit une obligation de non-sollicitation disproportionnée - puisqu'elle est imposée pour des contrats de trois mois renouvelables - et nullement compensée par une indemnité au bénéfice du salarié, constitue une clause de non-solliciation illicite.

CA Versailles, 12e ch. sect. 1, 2 octobre 2003, n° 02-02802

National legislation which refuses the repayment of an unduly levied charge on the sole ground that it was included in the retail selling price is unlawful insofar as other relevant circumstances must be taken into consideration such as the existence of a damage suffered by the taxable person as a result of a fall in the volume of his sales.

National legislation which establishes a presumption of unjust enrichment on the sole ground that the unduly levied charge was included in the retail selling price is contrary to the principle of effectiveness.

National rules may not retroactively restrict a right to repayment of a sum levied but not due, in order to forestall the effects of a coming judgment of the Court of Justice liable to preclude the maintenance of a national duty, if they are aimed specifically at that duty.

A Member State may resist repayment of a charged levied though not due only where it is established by the national authorities that the charge has been borne in its entirety by someone other than the taxable person and that the reimbursement of the charge would constitute unjust enrichment of the latter.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-147/01

La législation nationale qui refuse le remboursement de la taxe indûment versée au seul motif de son intégration dans le prix de vente au détail est illicite dans la mesure où d'autres circonstances pertinentes doivent être prises en considération telles que l'existence d'un préjudice subi par l'assujetti lié à une diminution du volume de ses ventes.

La législation nationale qui instaure une présomption d'enrichissement sans cause à partir du seul constat de l'intégration de la taxe indûment versée dans le prix de vente au détail est contraire au principe d'effectivité.

L'effet rétroactif d'une réglementation restreignant le droit à la répétition de l'indu, pour prévenir les effets d'un prochain arrêt de droit européen susceptible de s'opposer au maintien d'une imposition nationale, n'est pas, en tant que tel, constitutif d'une violation du droit européen, dès lors que la mesure ne vise pas spécifiquement cette imposition. 

Un État membre ne peut s'opposer au remboursement d'une taxe indûment perçue au regard du droit européen que lorsqu'il est établi par les autorités nationales que la totalité de la charge de la taxe a été supportée par une personne autre que l'assujetti et que le remboursement de la taxe entraînerait, pour ce dernier, un enrichissement sans cause.

CJCE, 5e ch., 2 octobre 2003, n° C-147/01

The Commission has a discretion in fixing the amount of a fine and is not bound to apply a precise mathematical formula.

The court may take into consideration the economic effects of the disputed agreements in assessing the amount of the fine, even if such effects are not necessary to the finding of the infringement.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-198/99 P

The anticompetitive nature of an information exchange system is assessed having regard to the detailed nature of the information but also to the fact that this information had given rise to discussions and criticism.

The anticompetitive nature of an information exchange system is assessed having regard notably to the current nature of the information.

The anticompetitive nature of an information exchange system is assessed having regard notably to the frequency of the data exchanges.

The anticompetitive nature of an information exchange system is assessed having regard to the classification of the recipients, i.e. certain producers, to the exclusion of consumers and other competitors.

The anticompetitive nature of an information exchange system is assessed having regard, notably, to the homogenous nature of the products.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-182/99 P

The homogenous nature of products concerned by the information exchange set up to monitor competitors is a criterion of the assessment of the unlawfulness of the exchange.

The unlawfulness of a system of information exchange can be established from the confidential nature of the information, supplied to only certain producers, allowing a precise knowledge of the market shares of each producer, and thus a monitoring of their business.

Information supplied to only certain producers in view of monitoring their business, allows to establish the unlawfulness of a system of information exchange.

The unlawfulness of a system of information exchange between rival producers can be established from factual assessments relating to the oligopolistic structure of the market.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-179/99

Notifying a Statement of Objections to a subsidiary as opposed to the parent company on which the fines have been imposed, leads to the annulment of the proceedings.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-176/99 P

Concerning the obligation to provide reasons for its decision, it is not incumbent upon the Commission to indicate the figures used in the calculation of the fines.

A plaintiff which cannot demonstrate that certain internal notes, to which access was refused by the Commission during the course of the administrative procedure, contained exculpatory evidence, cannot prove that it would have been able to ensure its defense with the help of these documents.

The number of participating plaintiff undertakings that initiated proceedings, the  legal questions relating to access to the Commission's voluminous file, the in-depth examination of the file by the General Court as well as linguistic constraints justify five-year long proceedings.

The statement of reasons must be such that each party is adequately informed of whether the decision is substantiated and that the court is able to review its legality.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-194/99 P

The Commission's refusal to disclose confidential internal documents does not breach the rights of defense if these documents do not in any way constitute exculpatory evidence.

The number of plaintiff undertakings, legal questions relating to access to the Commission's voluminous file, the in-depth examination of the file by the General Court as well as linguistic constraints justify five-year long proceedings before the latter.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-199/99 P

The number of plaintiff undertakings, legal issues relating to access to the  Commission's voluminous file, the in-depth examination of the file by the General Court as well as  linguistic constraints justify five-year long proceedings before that Court.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-195/99 P

The obligation incumbent upon the Commission to provide a statement of reasons is fulfilled when it gives each party sufficient information to make it possible to ascertain whether the decision is well-founded, and to allow a Court to review the legality of the decision.

The number of applicant undertakings, legal issues relating to access to the Commission's voluminous file, the in-depth investigation run by the General Court and language difficulties justify a five-year delay in proceedings before that Court.

The fact that the share capital of two separate commercial undertakings is held by the same person or the same family is not enough to establish the existence of an economic unit allowing the conduct of one to be attributed to the other.

CJEC, 5th chamber, October 2, 2003, No C-196/99 P

L'article 35 TFUE (ex-article 29 TCE) s'oppose à ce que la réglementation de l'État membre concerné interdise à un ressortissant d'un État membre tiers, sous peine de sanctions pénales telles qu'une peine d'emprisonnement ou une amende, d'acheminer vers cet autre État un véhicule acheté dans le premier État membre, sur lequel seraient apposées des plaques d'immatriculation provisoires délivrées, en vue de l'exportation du véhicule vers cet autre État membre, par les autorités compétentes de celui-ci, si cette réglementation est de nature à restreindre les courants d'exportation, crée une différence de traitement entre le commerce intérieur d'un État et son commerce extérieur, est à l'origine d'un avantage pour le commerce national au détriment de celui d'un autre État membre, dès lors que cette réglementation ne peut être justifiée au titre de l'article 36 TFUE (ex-article 30 TCE), ce qu'il appartient à la juridiction nationale de vérifier.

La question de la proportionnalité des sanctions pénales prévues par la réglementation nationale en cause ne se pose pas si cette réglementation n'est pas jugée contraire à l'article 35 TFUE (ex-article 29 TCE), mais également dans le cas où elle est jugée contraire à cet article, dès lors que ces sanctions seront inapplicables, de  sorte qu'il n'est pas utile d'examiner la question de leur proportionnalité par rapport à la gravité de l'infraction.



CJCE, 1re ch., 2 octobre 2003, n° C-12/02

Le nombre d'entreprises requérantes, les questions juridiques liées à l'accès au dossier volumineux de la Commission, l'instruction approfondie menée par le Tribunal et les contraintes linguistiques justifient un délai de procédure devant le Tribunal de cinq années.

Décisions de justice rendues en 2003 - Page 20