La suppression d'une prestation par le franchiseur ne constitue pas une faute suffisamment grave pour justifier la résiliation du contrat lorsque le franchisé ne justifie pas qu'elle a eu une incidence sur ses résultats et ne s'en est plaint que plus de trois ans après.

L'expérience acquise par le candidat dans le seul secteur de l'assurance est insuffisante pour lui permettre d'apprécier l'état du marché local d'un concept novateur alliant crédit et assurance.

Cass. com., 5 janvier 2016, n° 14-15.703

Les candidats à la franchise dans un secteur innovant combinant banque et assurance ne peuvent prétendre avoir été trompés par l'absence de présentation du marché local dès lors qu'ils avaient une expérience solide, l'un dans le domaine de l'assurance, l'autre dans le secteur du courtage et de la banque, ont été mis en garde par leur avocat concernant la portée des indications du DIP et ont poursuivi leur projet en toute connaissance de cause.

Les candidats à la franchise ne peuvent prétendre avoir ignoré l'absence d'expérimentation du savoir-faire lorsque le DIP mentionne que le franchiseur ne peut leur communiquer aucun résultat chiffré du fait de sa création récente.

Les candidats à la franchise ne peuvent prétendre avoir été trompés sur la rentabilité de l'exploitation lorsque les chiffres communiqués par le franchiseur représentaient des objectifs et non des prévisions de résultats.

La suppression d'une prestation par le franchiseur ne constitue pas une faute suffisamment grave pour justifier la résiliation du contrat lorsque le franchisé n'établit pas qu'elle a eu une incidence sur ses résultats et ne s'en est étonné que plus d'un an et demi après.

Cass. com., 5 janvier 2016, n° 14-15.702

Le franchisé ne peut prétendre que l'état du marché local constituait un élément essentiel et déterminant à ses yeux dès lors que, ayant repris un établissement qu'il savait devoir redynamiser, il s'est abstenu de réaliser une étude de marché portant sur la commune en cause.

Cass. com., 5 janvier 2016, n° 14-15.701

Le fait que certains biscuits, sans toutefois être identiques, utilisent la même recette, qui n'est pas juridiquement protégée, et soient similaires dans leurs formes et emballages, sauf la couleur, ne caractérise pas un acte de concurrence déloyale ou parasitaire, dès lors que leurs appellations sont clairement différentes et qu'il n'existe pas de risque réel de confusion.

La fabrication à partir de recettes anciennes tombées ou demeurées dans le domaine public des biscuits secs se rattachant plus ou moins à diverses traditions régionales, avec des emballages dépourvus d'originalité, à l'instar d'une société concurrente, ne caractérise pas un acte de concurrence parasitaire, en l'absence de risque réel de confusion.

CA Montpellier, 2e ch., 5 janvier 2016, n° 14-05768

Cass. com., 5 janvier 2016, n° 14-15.700

L'absence de présentation de l'état général et local du marché en cause n'entraîne pas la nullité du contrat lorsque le franchisé, qui a déclaré avoir effectué sous sa propre responsabilité une étude de marché, dispose d'une bonne connaissance du marché local pour exercer son activité depuis vingt-huit ans dans le secteur d'activité en cause, dans une commune voisine.

Le franchisé qui a été informé de l'absence d'exploitation préalable du concept ne peut reprocher au document d'information précontractuelle de ne pas contenir de résultats chiffrés, du fait de la création récente du concept.

Le franchiseur qui n'a pas participé à la réalisation du compte d'exploitation prévisionnel du franchisé et n'a fourni que des objectifs de souscription qui ne constituaient pas des prévisions et ne pouvaient raisonnablement servir de base d'analyse pour apprécier la rentabilité du contrat n'engage pas sa responsabilité envers le franchisé.

La suppression à l'initiative du franchiseur, d'un logiciel initialement mis à disposition du franchisé ne suffit pas à justifier la résiliation du contrat de franchise à ses torts, dès lors que son franchisé, qui ne s'en est pas plaint, n'établit pas que ses résultats ont été affectés de ce fait et que cet outil constituait un élément essentiel du contrat de franchise.

Cass. com., 5 janvier 2016, n° 14-15.705

La tête d'un réseau de distribution sélective, qui entre en contact avec les clients d'un ancien revendeur agréé pour les informer que la maintenance de leurs logiciels ne peut être assurée qu'en contractant avec elle ou les autres distributeurs agréés alors qu'elle peut tout au plus les avertir du retrait de l'agrément de ce dernier, commet un acte de concurrence déloyale à l'égard de son ancien revendeur dès lors que le contrat d'agrément ne prévoit rien sur les effets de la résiliation à l'égard de la clientèle. 

Une cour d'appel ne méconnaît pas le principe de réparation intégrale, lorsqu'elle prend en considération même les faits que les parties n'ont pas spécialement invoqués au soutien de leurs prétentions, pour apprécier souverainement, tous chefs de préjudice confondus, le dommage de la victime en relation directe et certaine avec les agissements fautifs.

Décisions de justice rendues en 2016 - Page 88