Une cour d'appel ne peut retenir qu'il incombe à celui qui invoque le dol de prouver que le vendeur dont la réticence dolosive ne peut être présumée, a intentionnellement passé sous silence les difficultés techniques du projet d'installation d'un abri de piscine, sans prendre en considération l'absence de renseignement relatif au positionnement de l'abri qui atteste que les informations et conseils dispensés par le vendeur ont été tronqués sinon retenus de manière dolosive.

Pour écarter la réticence dolosive d'un vendeur d'abris de piscine, une cour d'appel ne peut se contenter de retenir que le fait que la configuration de la piscine des acheteurs rende difficile, voire impossible, la mise en place d'un abri ne permet pas de déduire que le vendeur s'est volontairement abstenu de délivrer à ses clients l'information relative à l'adéquation entre l'abri et la piscine elle-même.

Cass. 1re civ., 30 avril 2009, n° 08-13.332

Le commerçant qui viole la clause de non-concurrence figurant dans son bail, en exerçant une activité concurrente de celle d'un autre locataire de l'immeuble, engage sa responsabilité à l'égard de ce dernier.

CA Pau, 2e ch. sect. 1, 30 avril 2009, n° 08-04187

CA Aix-en-Provence, 4e ch. C, 30 avril 2009, n° 07-06309

Une société qui grâce aux connaissance acquises par son gérant lorsqu'il était salarié d'une autre entreprise, a pu être choisie pour la sous-traitance d'un marché de vêtements de protection NBC hors mise en concurrence, sans avoir dû au préalable engager des démarches pour se constituer cette clientèle et sans engager d'investissement, se rend coupable de désorganisation. 

CA Versailles, 12e ch. sect. 1, 30 avril 2009, n° 08-00156

Un cocontractant s'expose, en ne réglant pas les factures qui lui ont été adressées à la date d'exigibilité convenue, aux pénalités de retard prévues par l'article L. 441-10 (ancien art. L. 441-6) du Code de commerce, dès lors que celles-ci sont dues de plein droit, sans mise en demeure nécessaire, même si elles ne sont pas mentionnées dans l'accord des parties.

CA Versailles, 12e ch. sect. 2, 30 avril 2009, n° 07-02194

La revente à perte de jouets les 20 et 21 décembre est illicite, car elle ne saurait constituer une vente intervenue en phase terminale de la saison des ventes.

CA Paris, 5e ch. B, 30 avril 2009, n° 07-04256

Une relation présente un caractère établi même si elle n'a porté que sur trente caisses de vin par an, dès lors qu'elle a duré de 1997 à 2005.

CA Bordeaux, 1re ch. civ. B, 30 avril 2009, n° 07-02409

Where, in support of a restriction, a Member State invokes grounds external to the field harmonized by the Union, it may invoke only one of the public-interest reasons laid down in Article 36 TFEU or one of the overriding requirements referred to in the judgments of the Court.

CJEC, 8th chamber, April 30, 2009, No C-132/08

The protection of cultural diversity in general cannot be considered as coming within the 'protection of national treasures possessing artistic, historic or archaeological value' within the meaning of Article 36 TFEU.

An Austrian rule which prohibits importers of German-language books from fixing a retail price below that fixed or recommended by the publisher for the State of publication is contrary to Article 34 TFEU, since it prevents Austrian importers and foreign publishers from fixing minimum retail prices according to the conditions of the import market, whereas the Austrian publishers are free to fix themselves, for their products, such minimum retail prices for the national market.

CJEC, 2nd chamber, April 30, 2009, No C-531/07

Proof of an effect on trade between Member States of an aid in the form of loans at reduced rates is not established in the absence of relevant information concerning its foreseeable effects, where the aim of such aid is not to directly and immediately support exports outside the EU, but to finance an export programme designed to penetrate a third-country market, and where the grant equivalent of which is relatively small in amount.

CJEC, 1st chamber, April 30, 2009, No C-494/06 P

The Commission violates the principle of equal treatment in concluding that a firm had not played an exclusively passive role in the infringement while at the same time giving the benefit of that attenuating circumstance to another undertaking whose role in the infringement was not notably different and which, furthermore, had entered the market earlier.

CFI, 8th chamber, April 30, 2009, No T-18/03

The application of a rate of reduction for the fine due to greater cooperation by one undertaking than another on the grounds that the latter submitted documents at a later time amounts to unequal treatment insofar as both undertakings cooperated at the same stage of the procedure [NB: application of Commission Notice No 96/C 207/04 of 18 July 1996, now replaced by Commission Notice No 2006/C 298/11 of 8 December 2006].

The Commission is not required to make an evaluation of the likelihood that the undertakings in question will re-offend when assessing the need to increase the amount of fines in order to ensure that they have deterrent effect. 

The unique position held by an undertaking in its position as manufacturer in the case of vertical infringements may be taken into account for the assessment of the deterrent effect of the fine due to its effective capacity to cause significant damage to competition. 

An aggravating factor due to having the role of leader or instigator of the infringement  may be found in cases of vertical agreements where the roles of manufacturer and leader generally merge in practice. 

CFI, 8th chamber, April 30, 2009, No T-13/03

Losses and economic difficulties suffered by an undertaking during the infringement period are not sufficient to show that it did not attempt to benefit from the infringement, insofar as those problems could be explained by a series of factors which were unrelated to the implementation of the agreement it had concluded. 

The attitude of the parent company with 100% of the capital during the administrative procedure, according to which  it did not present itself as the Commission's sole interlocutor during the procedure and continually contested the Commission's decision to send to it the documents in question, does not rebut the presumption that it had a decisive influence on the conduct of its subsidiary having participated in the infringement. 

Neither the fact that the parent company with 100% control of the capital had never been involved in the negotiation, conclusion or implementation of the exclusive distribution agreement at issue, nor the fact that the subsidiary, which had participated in the infringement, had developed a business activity distinct from the principal activity of the group, can rebut the presumption that it had a decisive influence on the conduct of that subsidiary. 

The applicant may not rely on the differences between the respective roles of the undertakings in question in the infringement in order to deny that the increase of the fines with a view to their deterrent effect was equitable and proportionate, where the deterrence factor is assessed by taking into account a large number of factors and not merely the particular situation of the undertaking concerned. 

The "low profile" adopted by the undertaking having concluded the distribution agreement at issue, which did not prevent or attempt to prevent parallel imports of the products in question only demonstrates less zeal in the conduct of the cartel, does not constitute evidence of 'exclusively' passive participation by it. 

CFI, 8th chamber, April 30, 2009, No T-12/03

Un Etat membre qui invoque à l'appui d'une restriction, des motifs extérieurs au domaine faisant l'objet d'une harmonisation européenne complète, ne peut se référer qu'à l'une des exigences de l'article 36 TFUE ou à des dérogations jurisprudentielles.

CJCE, 8e ch., 30 avril 2009, n° C-132/08

Le fait qu'un distributeur exclusif ait contribué au commerce parallèle en exportant des produits contractuels en dehors de son territoire n'exclut pas sa participation à un accord de volontés visant à l'interdiction des exportations parallèles, dès lors qu'un tel comportement peut s'expliquer comme une tentative d'utiliser l'entente à son profit.

La Commission viole le principe d'égalité de traitement en concluant qu'une entreprise n'a pas joué un rôle exclusivement passif dans l'infraction tout en reconnaissant le bénéfice de cette circonstance atténuante à une autre dont le rôle joué dans l'infraction ne présente pas de différence notable et qui, de surcroît, est entrée plus tôt sur le marché.

TPICE, 8e ch., 30 avril 2009, n° T-18/03

La Commission n'est pas tenue de procéder à une évaluation de la probabilité de récidive lorsqu'elle apprécie la nécessité de majorer le montant des amendes aux fins de leur assurer un effet dissuasif.

La place unique détenue par une entreprise en sa qualité de fabricant dans le cas d'infractions de nature verticale, peut être prise en compte lors de l'appréciation de l'effet dissuasif de l'amende, en raison de sa capacité effective à causer un dommage à la concurrence.

La circonstance aggravante liée au rôle de meneur ou d'instigateur de l'infraction peut être constatée dans le cadre d'ententes verticales, ce rôle se confondant généralement avec celui du fabricant.

L'application d'un taux de réduction d'amende au titre de la coopération plus important à une entreprise qu'à une autre au motif que cette dernière aurait fourni des documents plus tardivement, caractérise une inégalité de traitement dans la mesure où les coopérations des deux entreprises sont intervenues au même stade de la procédure [NDLR : application de la communication n° 96-C 207-04 du 18 juillet 1996, aujourd'hui remplacée par la communication n° 2006-C 298-11 du 8 décembre 2006, LawLex2006000035JBA].

TPICE, 8e ch., 30 avril 2009, n° T-13/03

L'attitude au cours de la procédure administrative de la société-mère contrôlante à 100 %, qui ne s'est pas présentée comme l'interlocuteur unique de la Commission et qui a continuellement contesté le choix de la Commission de lui adresser les documents en cause, n'est pas de nature à renverser la présomption selon laquelle elle exerce effectivement une influence déterminante sur le comportement de sa filiale participante à l'infraction.

Ni le fait que la société mère contrôlante à 100 % n'ait jamais été impliquée dans la négociation, la conclusion ou la mise en uvre de l'accord de distribution litigieux ni la circonstance que sa filiale, participante à l'infraction, ait développé une activité distincte de l'activité principale du groupe, ne sont de nature à renverser la présomption selon laquelle la société mère exerce effectivement une influence déterminante sur le comportement de celle-ci.

Le caractère égalitaire et proportionné de la majoration du montant des amendes au titre de l'effet dissuasif ne saurait être contesté au regard des différences existant dans les rôles respectifs des entreprises en cause, dès lors que le facteur de dissuasion est évalué à partir d'une multitude d'éléments et pas seulement à partir de la situation particulière de l'entreprise concernée.

Le "profil bas" adopté par une entreprise ayant conclu l'accord de distribution litigieux qui n'a pas empêché ou tenté d'empêcher des importations parallèles des produits concernés, témoigne d'un moindre zèle dans la conduite de l'entente, mais ne suffit pas à caractériser son rôle passif dans l'infraction [NDLR : le critère du rôle passif ou suiviste de l'entreprise a été abandonné par la communication de 2006].

Les pertes et difficultés économiques rencontrées par une entreprise pendant la période infractionnelle ne suffisent pas à démontrer qu'elle n'a pas tenté d'exploiter l'infraction à son profit, dès lors qu'elles s'expliquent par une série de facteurs indépendants de l'application de l'accord litigieux qu'elle a conclu.

TPICE, 8e ch., 30 avril 2009, n° T-12/03

La protection de la diversité culturelle en général ne peut être considérée comme relevant de la "protection des trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique" au sens de l'article 36 TFUE.

La réglementation autrichienne qui interdit aux importateurs de livres en langue allemande de fixer un prix inférieur au prix de vente au public fixé ou conseillé par l'éditeur dans l'État d'édition est contraire à l'article 34 TFUE, dès lors qu'elle empêche les importateurs autrichiens et éditeurs étrangers de fixer les prix minimaux au détail selon les caractéristiques du marché d'importation, alors que les éditeurs autrichiens sont libres de fixer eux-mêmes, pour leurs produits, de tels prix planchers pour la vente au détail sur le marché national.

CJCE, 2e ch., 30 avril 2009, n° C-531/07

La preuve de l'affectation du commerce entre Etats membres d'une aide sous forme de prêt à taux réduit qui ne vise pas directement et immédiatement à soutenir les exportations hors Union européenne mais à financer un programme de pénétration commerciale dans des Etats tiers, et dont l'équivalent subvention est relativement faible, n'est pas apportée à défaut d'indications pertinentes concernant ses effets prévisibles.

Décisions de justice rendues en 2009 - Page 52