Cass. com., 9 mars 2010, n° 09-10.571

CA Versailles, 12e ch. sect. 1, 9 mars 2010, n°  09/00226

Cass. com., 9 mars 2010, n° 09-11.813

Les juridictions françaises sont compétentes pour connaître de l'action en concurrence déloyale intentée contre des sites Internet ayant utilisé le nom de domaine d'un concurrent afin de créer la confusion dans l'esprit des consommateurs, dès lors que la preuve de l'accessibilité des sites en cause aux internautes français et de la disponibilité en France des produits litigieux est rapportée.

Une entreprise de vente de pneus en ligne fausse le jeu normal de la concurrence lorsqu'elle n'applique pas le taux de TVA en vigueur. 

La perte d'une chance de conquérir une part plus importante du marché de la vente de pneus en ligne constitue un préjudice réparable au titre de l'action en concurrence déloyale. 

Cass. com., 9 mars 2010, n° 08-16.752

La concentration n'est pas susceptible de porter atteinte à la concurrence, dans la mesure où les parties ne sont pas simultanément actives sur les mêmes marchés. 

La concentration n'est pas susceptible de porter atteinte à la concurrence en verrouillant l'accès aux intrants des concurrents de la cible, dès lors que le groupe acquéreur dispose de parts de marché peu élevées, quel que soit le segment considéré.

Relative à la prise de contrôle exclusif de la société Spanghero par la société coopérative Lur Berri

ADLC, 8 mars 2010, n° 10-DCC-22

CA Nîmes, 2e ch. com. B, 4 mars 2010, n° 07/02975

CA Paris, Pôle 5 ch. 7, 4 mars 2010, n° 09-14362

Failure to comply with the ten-day period provided for in Article 20(5) of the anti-dumping regulation in order to allow the party concerned to comment on the additional final disclosure document does not actually affect its rights of defense where its answers show that it has understood the Commission's reasoning and has been in a position to suggest an alternative approach without requesting an extension to the period given.

The calculation of the SG&amp;A expenses according to the method referred to in Article 2(6)(c) of the anti-dumping regulation does not require to use data relating to products of the same general category.

GC, 8th chamber, March 4, 2010, No T-410/06

Failure to comply with the ten-day period provided for in Article 20(5) of the anti-dumping regulation in order to allow the party concerned to comment on the additional final disclosure document does not actually affect its rights of defense where its answers shows that it has understood the Commission's reasoning and has been in a position to suggest an alternative approach without requesting an extension to the period given.

The Commission may refuse to take into account a list of information submitted after the time-limit where it cannot be checked without making a second visit.

Regardless of the degree of effort displayed by an interested party in submitting certain information, it cannot be regarded as having acted to the best of its ability, within the meaning of Article 18(3) of Regulation No 1225/2009, where it has submitted inconsistent information.

GC, 8th chamber, March 4, 2010, No T-409/06

The submission to the Commission of the 141 claims to be granted market economy treatment or individual treatment, is manifestly too high to enable them to be examined without compromising the completion of the investigation in good time, within the meaning of Article 17(3) of the anti-dumping regulation, even though these claims may be examined on a documentary basis without the necessity of verifying that data by on-site verification visits.

The obligation on the Commission to examine claims to be granted market economy treatment only if they come from undertakings which are part of the sample is not contrary to the principle of equal treatment where these undertakings are in different situations from those not included in the sample, with respect to which the Commission is not obliged to establish an individual dumping margin.

GC, 8th chamber, March 4, 2010, No T-407/06

The mere fact that undertakings have committed fraud at national level - degrading treatment of workers and the recruitment of children - does not lead in itself to the conclusion that the data which they provided in an anti-dumping investigation are not reliable in circumstances where the data are unconnected with those frauds.

A producer which states that it is not willing to participate in the sample cannot be regarded as cooperating in the investigation since it is not, by definition, prepared to complete an injury questionnaire or permit its answers to be verified.

The requirement for the Commission to examine claims to be granted market economy treatment only if they are from undertaking which are included in the sample is not contrary to the principle of equal treatment, where these undertakings are in situations different from those not included in the sample, with respect to which the Commission does not have to calculate an individual margin of dumping.

Goods manufactured in separate production lines depending on whether they use patented technology belong to the same market insofar as the manufacturing process does not, in itself, influence consumer perception if the physical characteristics and the intended use of the products are the same.

GC, 8th chamber, March 4, 2010, No T-401/06

Le non-respect du délai de dix jours prévu à l'article 20, paragraphe 5, du règlement antidumping, afin de permettre à la partie concernée de commenter le document d'information finale additionnel n'affecte pas concrètement ses droits de la défense lorsque sa réponse démontre qu'elle a compris le raisonnement de la Commission et a été en mesure de lui proposer une autre approche sans demander une extension du délai imparti.

La Commission peut refuser de tenir compte d'une liste d'informations transmise hors délai dès lors qu'elle ne peut être vérifiée sans effectuer une seconde visite.

Quelle que soit l'ampleur des efforts déployés par une partie intéressée pour communiquer certains renseignements, elle ne peut être considérée comme ayant agi au mieux de ses possibilités, au sens de l'article 18, paragraphe 3, du règlement antidumping, dès lors qu'elle a communiqué des données contradictoires.

TUE, 8e ch., 4 mars 2010, n° T-409/06

La présentation à la Commission de 141 demandes d'octroi du statut de société évoluant en économie de marché ou de bénéfice d'un traitement individuel, présente un caractère manifestement trop élevé pour permettre leur examen sans compromettre l'achèvement de l'enquête en temps utile, au sens de l'article 17, paragraphe 3, du règlement antidumping, même si ces demandes peuvent être examinées sur une base documentaire sans procéder à des visites de vérification sur place.

L'obligation pour la Commission de n'examiner les demandes d'octroi du statut de société évoluant en économie de marché que si elles proviennent des entreprises faisant partie de l'échantillon n'est pas contraire au principe d'égalité de traitement, dès lors que ces entreprises se trouvent dans des situations différentes de celles non incluses dans l'échantillon, à l'égard desquelles la Commission n'est pas tenue de calculer une marge de dumping individuelle.

TUE, 8e ch., 4 mars 2010, n° T-407/06

La seule circonstance que des entreprises aient commis des fraudes au niveau national - traitement dégradant des ouvriers et recrutement d'enfants - ne permet pas de conclure que les données qu'elles ont fournies dans le cadre d'une enquête antidumping ne sont pas fiables dans la mesure où ces données n'ont aucun lien avec ces fraudes.

Des produits fabriqués dans des chaînes de production séparées selon qu'ils font ou non appel à des technologies brevetées appartiennent au même marché dans la mesure où le processus de fabrication n'influence pas, en soi, la perception du consommateur si les caractéristiques physiques et la destination des produits ne diffèrent pas.

Un producteur qui déclare ne pas être prêt à participer à l'échantillon ne peut être considéré comme coopérant à l'enquête, dès lors qu'il n'est, par définition, pas disposé à remplir un questionnaire relatif au préjudice ni à permettre la vérification de ses réponses.

TUE, 8e ch., 4 mars 2010, n° T-401/06

Le calcul des frais VGA selon la méthode visée à l'article 2, paragraphe 6, c), du règlement antidumping n'impose pas d'utiliser les données relatives à des produits de la même catégorie générale.

TUE, 8e ch., 4 mars 2010, n° T-410/06

The Commission decision on the calculation of aid does not include sufficient reasons and must be annulled in its entirety where it indicates the amount of the risk premiums that the beneficiary undertakings should have had paid because of the situation of firms in difficulty and because of the lack of collateral or its low value, without mentioning that these premiums could be cumulative and that the premiums could be chosen depending on the specific situation of each undertaking.

In case of doubt as to the classification of an undertaking in difficulty of an undertaking which benefits from aid falling within an existing aid scheme, the Member State must notify the measure.

The classification as a firm in difficulty must be upheld where the reduction in the financial charges is not likely to have decisive influence on the overall assessment of its situation marked by significant past losses and cash-flow problems.

The existence of negative own capital, continued losses before or at the time the aid is granted, a tight liquidity situation or the coming out of insolvency proceedings three months before, identified essentially as a debt restructuring not involving major operational changes, constitute indicators of difficulty of an undertaking within the meaning of the Guidelines on State aid for rescuing and restructuring firms in difficulty.

GC, 4th chamber, March 3, 2010, No T-102/07

Le mandant est tenu de garantir le mandataire des pertes d'exploitation même si les parties ont expressément écarté l'application de l'article 2000 du Code civil, dès lors que le contrat se réfère aux accords interprofessionnels qui stipulent que "la gestion d'une station-service suppose que l'exploitant [...] dégage un résultat d'exploitation positif".

CA Paris, Pôle 5 ch. 3, 3 mars 2010, n° 08-19797

La réparation du préjudice de la victime d'actes de concurrence déloyale doit s'effectuer compte tenu de l'importance des fautes tant contractuelle que délictuelle des auteurs du dommage. 

CA Paris, Pôle 5 ch. 4, 3 mars 2010, n° 08-21434

A local authority which makes its capital available to a bank as that bank's core capital and thereby forgoes the use of it and exposes itself to the risk of losing it, acts as a private investor only if it requires remuneration for the whole of the capital transferred from the very first day of its transfer.

The transferring of assets by a local authority to a public bank in which it holds 85% of the shares in order to underpin its competitive business for an indefinite period must, for the private investor criterion to be applied, be compared to remuneration for time-limited silent partnership contributions of core capital rather than share capital contributions, insofar as the contribution at issue gives the creditor in case of insolvency, a rank higher than that of the share capital and where its annual remuneration is fixed, mandatory and suspended in the event of annual loss and is the only profit an investor can make from his contribution.

The calculation of the appropriate remuneration of an investment in an undertaking, having regard to the private investor criterion, assumes that account is taken not only of the investor's point of view but also of the disadvantages that the nature of the transferred capital includes for the undertaking compared to the reference transactions - non-liquid capital and limited use - which justify lower remuneration.

GC, 4th chamber, March 3, 2010, No T-163/05

Consideration of whether serious difficulties exist is not aimed at establishing whether the Commission applied Article 107 TFEU correctly, as regards in particular the private investor criterion, but whether, at the time of its adoption of the contested decision, there was sufficiently comprehensive information available to it to enable it to assess the compatibility of the disputed measure with the internal market.

The transfer of assets by a local authority to a public bank in which it holds 85% of the shares in order to cover its loan activities must, for the private investor criterion to be applied, be compared to a normal silent partnership contribution on the market and not a capital contribution, where the contribution at issue ranks above the share capital to the benefit of the creditor in case of insolvency and the remuneration of the contribution is fixed, mandatory and suspended in the event of annual loss.

GC, 4th chamber, March 3, 2010, No T-36/06

La caractérisation d'un état de dépendance économique de l'ensemble des franchisés appartenant à un même réseau de distribution n'est pas possible lorsque ceux-ci ne forment pas un groupe suffisamment homogène, en raison de la grande variété des liens juridiques et économiques qui les unissent au franchiseur. 

Lorsque l'affaire résulte d'une saisine directe par une entreprise et que des griefs sont notifiés, le fait que la position du rapporteur soit, dans une certaine mesure, proche de celle du plaignant ne constitue pas, en soi, un indice de partialité.

L'état de dépendance économique de l'ensemble des franchisés appartenant à un même réseau de distribution n'est pas caractérisé lorsque ceux-ci ne forment pas un groupe suffisamment homogène, en raison de la grande variété des liens juridiques et économiques qui les unissent au franchiseur.

Relative à des pratiques mises en œuvre par Carrefour dans le secteur du commerce d'alimentation générale de proximité

ADLC, 3 mars 2010, n° 10-D-08

La collectivité locale qui met son capital à la disposition d'une banque en tant que fonds propres de base et, de ce fait, renonce à sa jouissance et s'expose au risque de le perdre, ne se comporte comme un investisseur privé que si elle exige une rémunération pour la totalité des capitaux transférés dès le premier jour de leur intégration.

Le transfert d'actif par une collectivité locale à une banque publique dont elle détient 85 % des parts pour garantir ses activités commerciales pour une durée indéterminée doit, pour l'application du critère de l'investisseur privé, être comparé à un apport tacite à durée déterminée de fonds propres de base plutôt qu'à un apport de capital social, dans la mesure où l'apport litigieux confère au créancier en cas de faillite un rang supérieur à celui du capital social et dès lors que sa rémunération annuelle est fixe, obligatoire, suspendue en cas de perte annuelle et constitue le seul bénéfice que l'investisseur tire de son apport.

Le calcul de la rémunération appropriée d'un investissement dans une entreprise au regard du critère de l'investisseur privé, suppose de tenir compte non seulement du point de vue de l'investisseur, mais également des désavantages que la nature du capital transféré comporte pour l'entreprise par rapport aux opérations de référence - capital non liquide et d'une utilité limitée - qui justifient une rémunération moins élevée.

TUE, 4e ch., 3 mars 2010, n° T-163/05

En cas de doute sur la qualification d'entreprise en difficulté d'une entreprise bénéficiaire d'une aide relevant d'un régime d'aide existant, l'Etat membre est tenu de la notifier.

L'existence d'un capital propre négatif, la continuation des pertes avant ou au moment de l'octroi de l'aide, une situation de liquidités tendue ou encore la sortie d'une procédure d'insolvabilité trois mois avant s'identifiant essentiellement à une restructuration de dettes sans changements opérationnels majeurs, constituent des indicateurs de difficulté d'une entreprise au sens des Lignes directrices pour les aides au sauvetage et à la restructuration.

La qualification d'entreprise en difficulté doit être retenue lorsque la diminution de ses charges financières n'est pas susceptible d'exercer une influence déterminante sur l'appréciation globale de sa situation marquée par des pertes considérables passées et des problèmes de trésorerie.

La décision de la Commission relative au calcul de l'aide est insuffisamment motivée et doit être intégralement annulée lorsqu'elle indique le niveau des primes de risque que les entreprises bénéficiaires auraient dû verser en raison de leur situation d'entreprise en difficulté et en raison de l'absence ou de la faiblesse des sûretés, sans qu'aucune indication sur la possibilité d'un cumul de ces primes et sur le choix des majorations à retenir en fonction de la situation spécifique de chaque entreprise, ne soit fournie.

TUE, 4e ch., 3 mars 2010, n° T-102/07

Le transfert d'actif par une collectivité locale à une banque publique dont elle détient 85 % des parts pour garantir ses activités de prêt doit, pour l'application du critère de l'investisseur privé, être comparé à un apport tacite normal sur le marché de capitaux et non à un apport de capital social, dès lors que l'apport litigieux confère au créancier un rang supérieur à celui du capital social en cas de faillite et que la rémunération de l'apport est fixe, obligatoire et suspendue en cas de perte annuelle.

L'examen de l'existence de difficultés sérieuses ne vise pas à savoir si la Commission a correctement appliqué l'article 107 TFUE, concernant notamment le critère de l'investisseur privé, mais à établir si elle disposait, au jour où elle a adopté la décision attaquée, d'informations suffisamment complètes pour apprécier la compatibilité de la mesure litigieuse avec le marché intérieur.

Décisions de justice rendues en 2010 - Page 61