L'appréciation de la qualification éventuelle d'aide d'État, au sens de l'article 107 TFUE, de subventions versées par l'État à un établissement public industriel et commercial, ne relève pas de la compétence de l'Autorité de la concurrence dont la compétence d'attribution se limite aux comportements relevant du livre IV du Code de commerce et des articles 101 et 102 TFUE.

L'Autorité de la concurrence est incompétente pour connaître de la légalité de l'intervention d'une personne publique dans le secteur concurrentiel et de la qualification des subventions que cette personne reçoit au regard de la réglementation européenne sur les aides d'État.

L'Autorité de la concurrence ne peut connaître de la légalité de l'intervention d'une personne publique dans le secteur concurrentiel et de la qualification des subventions qu'elle reçoit au regard de la réglementation européenne sur les aides d'État.

Demande de mesures conservatoires présentée par la société Germain Environnement à l'encontre de l'Office National des Forêts

Conseil Conc., 10 février 2004, n° 04-D-02

Cass. 3e civ., 10 février 2004, n° 02-20.124

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel n'excède pas ses pouvoirs en adressant à une chaîne de télévision une recommandation lui rappelant les règles applicables non seulement en matière de prohibition de la publicité clandestine, mais également en ce qui concerne l'information du public sur les prix ainsi que la législation relative aux jeux de hasard.

CE, 5e et 4e sous-sect. réunies, 9 février 2004, n° 250258

L'opérateur qui acquiert 51 % des titres d'une entreprise commune en prend le contrôle exclusif, dès lors que l'entreprise cédante, qui conserve 49 % du capital, ne peut exercer d'influence déterminante sur la nouvelle entité en application de ses statuts et d'un pacte d'actionnaires.

Ministre de l’Économie, 6 février 2004, n° ECOC0400254Y

Un unique document émanant de la société attributaire d'un marché, qui indique en regard d'une liste de noms d'entreprises soumissionnaires une fourchette pour l'enveloppe du marché, ne permet pas de démontrer un échange d'informations préalable à la remise des plis dès lors qu'il n'est pas daté, et que cette fourchette correspond à un montant communiqué par le maître de l'ouvrage postérieurement à l'ouverture des plis.

Le moyen tiré du défaut de signature de la notification des griefs et du rapport de l'Autorité de la concurrence doit être écarté lorsqu'il n'existe aucune ambiguïté sur l'identité de l'auteur de ces actes, dont le nom est expressément indiqué en page de couverture.

Le ministre qui n'est pas chargé d'appliquer un texte dont dépend la solution du litige n'a pas la qualité de "ministre intéressé", au sens de l'article L. 463-2 du Code de commerce.

Pratiques concernant un marché de travaux souterrains gaz et électricité organisés par EDF-GDF en Seine-et-Marne

Conseil Conc., 6 février 2004, n° 04-D-01

La décision ayant autorisé une concentration anticoncurrentielle en application de la théorie de l'entreprise défaillante doit être annulée lorsqu'il n'est pas établi que la disparition de la société en difficulté ne serait pas moins dommageable pour les consommateurs que la reprise projetée.

La requête tendant à l'annulation de la concentration ne saurait être déclarée tardive au motif que l'opération dont l'examen a été renvoyé à l'appréciation des autorités nationales doit être regardée comme ayant fait l'objet d'une décision tacite de non-opposition en l'absence de décision explicite des autorités nationales au terme du délai de quatre mois, dès lors qu'une telle conclusion ne ressort pas des dispositions du règlement concentrations, que la seule décision ayant autorisé la concentration est la décision explicite du ministre, et que cette décision a fait l'objet d'une recours avant que le délai imparti aux tiers pour agir à compter de sa publication ne soit expiré.

A la suite de l'annulation de sa décision, le ministre, qui reste saisi du renvoi décidé par la Commission européenne, devra se prononcer à nouveau dans le délai prévu par l'article L. 430-3 du Code de commerce, décompté à partir de la notification de la présente décision en prenant en considération l'ensemble des données de fait existant à la date à laquelle il statuera, au regard des règles de fond et de procédure énoncées par le titre III du Livre IV du Code de commerce, dans sa rédaction antérieure à la loi du 15 mai 2001, telles qu'interprétées par la présente décision.

CE, sect. du contentieux, 6 février 2004, n° 249267

Cass. mixte, 6 février 2004, n° 00-19.107

CA Paris, 4e ch. B, 6 février 2004, n° D20040016

CA Paris, 4e ch. B, 6 février 2004

Cass. 2e civ., 5 février 2004, n° 02-14.217

National rules which make the marketing of foodstuffs to which nutrients have been added subject to prior inclusion of such nutrients on a national list of authorized substances, are justified where those rules make provision for a procedure of inclusion which is readily accessible within a reasonable time and open to challenge before courts, and insofar as an application to obtain inclusion on the list may be refused only if such substance poses a genuine risk to public health based on a detailed assessment established on the basis of the most reliable scientific data available and the most recent results of international research.

CJEC, 6th chamber, February 5, 2004, No C-95/01

Since the concept of 'matters relating to a contract' does not encompass situations in which there is no obligation freely assumed by one party towards another, the obligation of which the guarantor claims the performance by way of recourse against the principal debtor, is not in the nature of a contract within the meaning of Brussels Regulation (I), where the guarantee was obtained without the knowledge of the debtor.

CJEC, 5th chamber, February 5, 2004, No C-265/02

A national measure prohibiting the marketing of energy drinks containing caffeine in excess of a certain limit as a result of the actual risks for certain consumers' health cannot be justified by a requirement of consumer protection where appropriate labelling informing them about the nature, the ingredients and the characteristics of the products could enable consumers who risk excessive consumption to decide for themselves whether to use them.

The existence of real risks to public health likely to justify a measure prohibiting the marketing of certain foodstuffs fortified with vitamins is not sufficiently established where the scientific opinion on which the national authorities have based themselves refers vaguely to a general risk of excessive intake for the health of the population without specifying the vitamins concerned and the extent to which those limits would be exceeded or the risks incurred thereby.

A national procedure which requires prior authorization for the addition of a nutrient authorized in another Member State in the interest of public health complies with EU law only if it is readily accessible and can be completed within reasonable time, if, when it is refused, the refusal can be challenged before the courts and if there is a genuine risk to health.

CJEC, 6th chamber, February 5, 2004, No C-24/00

The courts for the place where the harmful event occurred are usually the most appropriate for deciding the case, in particular on the grounds of proximity and ease of taking evidence, whether the dispute concerns compensation for damage which has already occurred or relates to an action seeking to prevent the occurrence of a future harmful event.

In the event of damages resulting from industrial action and consisting in financial loss as a result of immobilizing a ship and leasing of a replacement ship, the place of the event giving rise to the damage is the place where the notice of industrial action was served, whilst the place where the damage occurred is not necessarily the flag State - i.e. the State where the ship is registered -, the nationality of the ship being decisive only if the damage arose on board.

The application of Article 7(2) of Regulation No 1215/2012 (former Article 5(3) of Regulation No 44/2002) is not conditional on the actual occurrence of damage.

Proceedings relating to the legality of industrial action fall within matters relating to tort or delict, so that the plaintiff may sue the defendant domiciled in one Member State in another Member State, in the court of the place where the harmful event caused damage, even though, under the law of that State, reviewing the legality of industrial action and the claim for compensation of any harm which may result from its illegality, falls within the jurisdictions of different courts.

CJEC, 6th chamber, February 5, 2004, No C-18/02

The provisions of a directive cannot be relied upon as against a Member State before the national courts before expiry of its transposition period.

The provisions of a directive which give the Member States general guidelines for calculating toll dues received by companies managing motorways, without providing any specific mode of calculation and by leaving the Member States very broad discretion in that regard, do not have an unconditional and sufficiently precise character to be relied on by individuals as against a State authority.

The provisions of a non-transposed directive may be relied upon as against a company responsible for the management of motorways, even if it has the form of a body governed by private law, where it has been made responsible, pursuant to a measure adopted by the State, for providing a public service under the control of the State and has for that purpose special powers beyond those which result from the normal rules applicable in relations between individuals.

CJEC, 6th chamber, February 5, 2004, No C-157/02

La matière contractuelle n'englobant pas les situations dans lesquelles il n'existe aucun engagement librement assumé d'une partie envers une autre, l'obligation dont la caution réclame l'exécution dans le cadre d'une action récursoire exercée à l'encontre du débiteur principal, ne revêt pas de caractère contractuel au sens du règlement Bruxelles (I), si le contrat de cautionnement a été conclu à l'insu de ce débiteur.

CJCE, 5e ch., 5 février 2004, n° C-265/02

Le juge du lieu où le fait dommageable s'est produit est normalement le plus apte à statuer, notamment pour des motifs de proximité du litige et de facilité d'administration des preuves, que la contestation soit relative à la réparation d'un préjudice déjà intervenu ou qu'elle concerne une action préventive visant à empêcher la réalisation d'un fait dommageable futur.

Dans le cas de dommages résultant d'une action collective et consistant en pertes financières consécutives à l'immobilisation d'un cargo, suivie de la location d'un cargo de remplacement, le lieu de l'évènement causal est le lieu de dépôt du préavis d'action collective, tandis que le lieu de survenance du dommage n'est pas nécessairement celui de l'État du pavillon - c'est-à-dire l'État dans lequel le navire est enregistré -, la nationalité du navire n'étant décisive que si le dommage s'est matérialisé à son bord.

L'application de l'article 7, paragraphe 2, du règlement Bruxelles I bis (ancien article 5, paragraphe 3, du règlement 44-2001) n'est pas subordonnée à la survenance effective d'un dommage.

Une action juridictionnelle relative à la légalité d'une action collective relevant de la matière délictuelle, le demandeur peut attraire le défendeur domicilié dans un État membre, dans un autre État membre, devant la juridiction du lieu du fait dommageable, même si, conformément au droit de cet État, l'examen de la légalité de l'action collective et celui de la demande d'indemnisation des dommages éventuels qui résulteraient de son illégalité, relèvent de la compétence de juridictions distinctes.

CJCE, 6e ch., 5 février 2004, n° C-18/02

La renonciation par l'employeur à la clause de non-concurrence dans le mois de la notification de la rupture du contrat de travail n'est pas tardive.

CA Versailles, 17e ch. soc., 5 février 2004, n° 03-00213

CJCE, 5e ch., 5 février 2004, n° C-380/01

Les abus de la liberté d'expression dans la presse visant un journaliste de renom, ne peuvent être réparés sur le fondement du dénigrement.

Cass. 2e civ., 5 février 2004, n° 01-14.394

Le jeu de loterie publicitaire ne crée aucune obligation de délivrer le gain maximum mis en évidence lorsque le dispositif publicitaire destiné à favoriser l'envoi de commandes est si grossier - référence à un pré-tirage, annonce d'un tirage ouvrant droit à un lot maximal, mention de l'existence d'un lot minimal - qu'il n'a pu surprendre même momentanément la crédulité du destinataire de bonne foi en ce qui concerne l'aléa du gain.

CA Aix-en-Provence, 1re ch. B, 5 février 2004, n° 02-04465

L'acquisition par une maison de Champagne de 100 % du capital et des droits de vote de la cible, constitue une opération de concentration.

Il existe un marché spécifique du négoce des vins de Champagne car il présente des caractéristiques (produit de luxe, prix élevé, appellation d'origine contrôlée) qui le rendent insubstituable aux autres vins effervescents.

Il existe un marché spécifique du négoce des vins de Champagne, dès lors que sa qualité de produit de luxe et son prix élevé le rendent insubstituable aux autres vins effervescents.

Il existe un marché spécifique du négoce des vins de Champagne dès lors que le prestige de la marque constitue un élément fondamental dans le choix des consommateurs.

Le marché du négoce du Champage revêt une dimension nationale en raison des différences d'habitudes de consommation et de réglementation existant en France et dans les autres pays européens.

Même si elle permet à l'acquéreur d'élargir son portefeuille de marques, la concentration est autorisée sur le marché du négoce des vins de Champagne compte tenu de la forte pression concurrentielle.

L'opération au terme de laquelle l'acquéreur ne se place qu'en quatrième position sur le marché, alors que ses principaux concurrents appartiennent à des groupes à forte capacité financière, ne présente pas de risque pour la concurrence.

Même si elle permet à l'acquéreur d'élargir son portefeuille de marques, la concentration est autorisée dès lors que celles-ci ne sont pas incontournables et qu'il est devancé par trois autres concurrents en termes de chiffre d'affaires, qui disposent tous d'un portefeuille de marques prestigieuses.

Ministre de l’Économie, 5 février 2004, n° ECOC0500048Y

Les dispositions d'une directive ne peuvent être invoquées à l'encontre d'un Etat membre devant les juridictions nationales avant même l'expiration de son délai de transposition.

Les dispositions d'une directive qui imposent aux Etats membres une ligne directrice générale pour calculer les droits de péage perçus par les sociétés gestionnaires d'autoroutes, sans indiquer aucune méthode de calcul concrète et en leur laissant une marge d'appréciation très étendue, ne présentent pas de caractère inconditionnel et suffisamment précis pour pouvoir être invoquées par des particuliers à l'encontre d'une autorité de l'Etat.

Les dispositions d'une directive non transposée peuvent être opposées à une société gestionnaire d'autoroute, même si celle-ci revêt la forme d'un organisme de droit privé, lorsqu'elle a été chargée, en vertu d'un acte de l'autorité publique, d'accomplir sous le contrôle de cette dernière, un service d'intérêt général et dispose à cet effet de pouvoirs exorbitants par rapport aux règles applicables aux rapports entre particuliers.

CJCE, 6e ch., 5 février 2004, n° C-157/02

La protection des consommateurs ne peut justifier l'interdiction de commercialiser des boissons énergétiques dont la teneur en caféine est supérieure à une certaine limite en raison de risques concrets pour la santé de certains consommateurs, alors qu'un étiquetage approprié les informant sur la nature, les ingrédients et les caractéristiques des produits peut permettre aux consommateurs susceptibles d'être menacés par une consommation excessive de décider par eux-mêmes de leur utilisation.

Une procédure nationale qui soumet à autorisation préalable, dans l'intérêt de la santé publique, l'adjonction d'une substance nutritive autorisée dans un autre État membre n'est conforme au droit européen que si elle est aisément accessible et peut être menée à terme dans des délais raisonnables, si un recours juridictionnel est possible en cas de refus et si un risque réel pour la santé existe.

L'existence d'un risque réel pour la santé publique susceptible de justifier une mesure d'interdiction de commercialiser certaines denrées alimentaires enrichies en vitamines n'est pas suffisamment établie lorsque l'avis scientifique, sur lequel se sont fondées les autorités nationales, évoque de manière vague un risque général d'un apport excessif pour la santé de la population, sans préciser les vitamines concernées, le degré de dépassement à éviter ou les risques encourus en raison de tels dépassements.

L'interdiction de commercialiser des boissons énergétiques dont la teneur en caféine est supérieure à une certaine limite en raison de risques concrets pour la santé de certains consommateurs ne peut être justifiée par la protection des consommateurs dès lors qu'un étiquetage approprié les informant sur la nature, les ingrédients et les caractéristiques des produits pourrait les mettre en garde contre une consommation excessive et leur permettre de décider par eux-mêmes de l'utilisation de celles-ci.

CJCE, 6e ch., 5 février 2004, n° C-24/00

Une réglementation nationale qui subordonne la commercialisation de denrées alimentaires auxquelles des substances nutritives ont été ajoutées à leur inscription préalable sur une liste nationale d'autorisation est justifiée dès lors qu'elle est assortie d'une procédure d'inscription aisément accessible dans des délais raisonnables et susceptible de recours juridictionnel et que la demande d'inscription ne peut être rejetée que si ces substances présentent un risque réel pour la santé publique au regard d'une évaluation approfondie établie à partir des données scientifiques disponibles les plus fiables et des résultats les plus récents de la recherche internationale.

CJCE, 6e ch., 5 février 2004, n° C-95/01

CJCE, 3e ch., 5 février 2004, n° C-270/02

Les manquements reprochés à l'agent ne sauraient exclure le versement de l'indemnité de rupture lorsque leur gravité n'est pas suffisamment établie par le mandant.

L'agent a droit à une indemnité représentant 18 mois d'activité, même si le contrat n'a duré que 20 mois, dès lors que le représentant a entièrement constitué la clientèle et que la rupture l'a brutalement privé de revenus.

CA Aix-en-Provence, 2e ch., 5 février 2004, n° 00-16192

Si l'employeur peut déterminer unilatéralement les objectifs imposés au VRP, à condition qu'ils soient réalisables, le fait de ne pas les remplir ne justifie pas un licenciement si l'insuffisance professionnelle du VRP ou l'absence de cause extérieure ne sont pas démontrées.

CA Rennes, 8e ch., 5 février 2004, n° 03-03960

La seule acceptation du versement spontané, par l'employeur, de l'indemnité spéciale de rupture, ne suffit pas à caractériser la renonciation à l'indemnité de clientèle, qui doit être expresse.

La clientèle rachetée avec l'agrément de l'employeur doit être considérée comme apportée par le VRP.

Le droit à l'indemnité de clientèle du VRP n'est pas exclu en cas de déclaration d'inaptitude définitive par la médecine du travail, dès lors que cette décision est étrangère à la volonté du représentant.

Lorsque le VRP n'a pas développé la clientèle rachetée à son prédécesseur en nombre et en valeur, il n'a droit qu'à une indemnité correspondant à la valeur d'achat de la carte.

Décisions de justice rendues en 2004 - Page 60