Cass. crim., 19 mars 2014, n° 14-90.001

Cass. crim., 19 mars 2014, n° 12-87.416

Cass. crim., 19 mars 2014, n° 13-82.416

Cass. com., 18 mars 2014, n° 13-10.859

Cass. com., 18 mars 2014, n° 12-27.297

USS / BA / EASYJET /  MONARCH / CROWN SHAREHOLDER / NATS

Commission, March 18, 2014, No M.7056

APOLLO / FITZWILLIAM / WITTINGTON / ARNOTTS

Commission, March 18, 2014, No M.7172 

Un contrat de franchise doit être requalifié en contrat de gérance salariée lorsque la mission du distributeur consiste essentiellement à vendre les marchandises fournies exclusivement par son cocontractant, qui impose ses normes pour l'agrément du local, les conditions d'exploitation - par des instructions précises et des contrôles réguliers ne laissant aucune marge de manœuvre à leur destinataire - et les prix de revente au public.

CA Bordeaux, ch. soc. A, 18 mars 2014, n° 11-07782

Le gérant démissionnaire d'une entreprise, qui alors qu'il était encore en fonction, a exploité des informations confidentielles au bénéfice de sa nouvelle société concurrente et fait des promesses d'embauche au salariés (entraînant ainsi la démission de la moitié des effectifs du service commercial et sa réorganisation), détourné le fichier clients, imité la présentation commerciale et les produits de l'entreprise plaignante à propos de laquelle il a lancé de fausses rumeurs afin de conquérir de nouveaux marchés, a commis des actes de concurrence déloyale.

CA Versailles, 12e ch., 18 mars 2014, n° 12-05153

L'ancien article L. 442-6, I, 2°, du Code de commerce ne s'appliquait pas, en l'absence de partenariat économique, dans les relations nouées entre un entrepreneur et un fournisseur de menuiseries à l'occasion d'une vente ponctuelle.

Un opérateur ne peut invoquer de déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties s'il ne démontre pas qu'il a été contraint d'accepter les conditions qu'il dénonce ou qu'il aurait vainement tenté de les renégocier. 

CA Toulouse, 2e ch. sect. 2, 18 mars 2014, n° 12-03453

L'application d'une clause compromissoire ne peut être écartée au motif que les dispositions d'ordre public de l'article L. 442-1, II (ancien art. L. 442-6, I, 5°), du Code de commerce s'appliquent au fond du litige.

Une clause compromissoire ne présente pas de caractère déséquilibré du seul fait qu'elle soumet le contrat à une loi étrangère.

CA Paris, Pôle 1 ch. 1, 18 mars 2014, n° 12-13601

Le prévenu d'abus de faiblesse au titre de l'article 223-15-2 du Code pénal peut être condamné à une peine de prison ferme dans un but de protection de la société, afin que soient mises hors de sa portée d'autres victimes.

Cass. crim., 18 mars 2014, n° 13-82.466

Relative à la prise de contrôle exclusif par le groupe Carrefour d'un portefeuille de 57 galeries commerciales auprès la société Klépierre

ADLC, 18 mars 2014, n° 14-DCC-36

Le non-respect des dispositions légales relatives à la publication des comptes sociaux constitue un acte de concurrence déloyale dans la mesure où ce comportement fausse le jeu de la concurrence avant même que le candidat à la franchise ait arrêté son choix sur l'un des réseaux existants dans le secteur d'activité concerné. 

La reprise, sans nécessité, de la combinaison des éléments composant le visuel d'une société concurrente antérieurement diffusé, afin de vanter les mérites du même produit - une pizza à base de cinq fromages distincts, dont le Reblochon -, constitue un acte de concurrence déloyale dans la mesure où les ressemblances entre les deux prospectus en cause sont de nature à créer un risque de confusion dans l'esprit des consommateurs. 

CA Versailles, 12e ch., 18 mars 2014, n° 12-07662

Cass. com., 18 mars 2014, n° 12-29.524

Cass. com., 18 mars 2014, n° 12-35.001

L'embauche par une société concurrente d'une salariée non liée par une clause de non-concurrence et la perte par son ancien employeur de divers contrats ne suffisent pas à caractériser un comportement fautif à l'origine d'un trouble manifestement illicite dont la cessation pourrait être obtenue en référé, ou entraînant l'existence d'une obligation non sérieusement contestable dont l'exécution s'impose, ou justifiant l'allocation d'une provision. 

CA Orléans, ch. civ., 17 mars 2014, n° 13-01215

CA Colmar, 3e ch. civ. A, 17 mars 2014, n° 12-03602

GC, March 14, 2014, No T-305/11

GC, March 14, 2014, No T-302/11

The fact that the request for information is very broad in scope, that the Commission has not previously carried out inspections on the premises of the undertaking or addressed a simple request, does not provide a presumption that the contested request is of an exploratory nature (fishing expedition). 

The decision to request information does not have  to indicate - besides the putative infringements the Commission intends to investigate - the evidence, that is to say the information leading it to consider that Article 101 TFEU may have been infringed. 

The Commission does not have to be in possession, before adopting a decision prior to request information, of information demonstrating the existence of an infringement, provided that it is in possession of evidence which gives rise to a reasonable suspicion of the existence of a putative infringement. 

The General Court may examine the evidence on which the Commission bases its decision to request information and may review the reasonableness of the request if an application to that effect is brought by an applicant  which puts forward arguments which may cast doubt on the relevance of the grounds relied on.

GC, 7th chamber, March 14, 2014, No T-296/11

The choice the Commission has between an investigation by straightforward authorization under Article 18(2) of Regulation No 1/2003 and a request for information ordered by a decision under Article 18(3) of the same regulation is subject to review in accordance with the principle of proportionality.

A decision requiring the addressee to provide information requested previously by the Commission or in a new format can be a burden which is disproportionate to the needs of the investigation unless it also entails fresh or more detailed information.

As the undertaking has an obligation of active cooperation, it may be required to disclose information that it does not have in its own possession. 

A decision requesting information can relate both to purely factual matters and assessments made by the undertaking, provided that it is not compelled to admit to committing an infringement and that the obligation is not a burden which is disproportionate to the needs of the investigation.

The Commission does not misuse its powers by adopting a decision requesting information instead of conducting a sectoral investigation insofar as the same coercive measures in respect of undertakings are available to the Commission regardless of which procedure is used.

GC, 7th chamber, March 14, 2014, No T-297/11

In view of the particularly broad scope and the seriousness of the putative infringements under investigation, the Commission does not infringe the principle of proportionality when, given the volume of information to be reviewed, it asks an undertaking to provide answers in a format that facilitates their comparison with those provided by the other participants.

The Court can examine the evidence on which the Commission has relied in order to adopt a decision to request information and check that it is reasonable if an application is brought before it by an undertaking putting forward arguments which may cast doubt as to the reasonableness of the grounds. 

The Commission cannot be required to be in possession of evidence establishing the existence of an infringement before the adoption of a decision requesting information where it is in possession of evidence giving rise to a reasonable suspicion of the commission of putative infringements.

Other than the putative infringements that it intends to investigate, the Commission's decision to request information does not have to include information in its possession leading it to consider that Article 101 TFEU may have been infringed.

The fact that the scope of the request for information was very extensive and that the Commission had not previously carried out inspections at the premises of the business or sent a simple request, does not give rise to the presumption that it was carrying out a "fishing expedition".

The time-limit of two weeks granted to an undertaking to respond to a request for information is not proportionate - in view of the amount of information requested and the risk of a fine it faces - to the burden of gathering the information and ensuring that it is complete, correct and not misleading. 

The fact that the Commission requests a large volume of information does not create the presumption that the request is exploratory in nature. 

Although the Commission is not obliged to precede a decision requiring information with a simple request, it must observe the principle of proportionality which, when there is a choice between two appropriate measures, requires it to choose the least onerous. 

The Commission must show, in its statement of reasons, that the putative infringements it intends to investigate are defined in sufficiently clear terms but is not required to disclose the evidence already in its possession.

GC, 7th chamber, March 14, 2014, No T-306/11

Le statut des agents commerciaux n'est pas incompatible avec les obligations de se rendre à des réunions au siège du mandant, de lui rendre compte de l'activité, d'assurer des permanences au siège et de respecter les méthodes de travail du franchiseur ou du groupe auquel appartient le mandant.

CA Bourges, ch. soc., 14 mars 2014, n° 13-01121

Le fait que la demande de renseignements présente une très large portée, que la Commission n'ait pas au préalable procédé à des inspections dans les locaux de l'entreprise ni adressé de demande simple, ne permet pas de présumer du caractère exploratoire de sa requête (fishing expedition). 

La décision de demande de renseignements n'a pas à indiquer, outre les présomptions d'infraction que la Commission entend vérifier, les indices qu'elle détient déjà et qui la conduisent à envisager l'hypothèse d'une violation de l'article 101 TFUE.

La Commission n'est pas tenue, préalablement à l'adoption d'une décision de demande de renseignements, d'être en possession d'éléments démontrant l'existence d'une infraction, dès lors qu'elle détient des indices de nature à faire naître une suspicion raisonnable quant à l'existence de présomptions d'infraction. 

Le Tribunal peut examiner les indices sur lesquels la Commission se fonde pour adopter une décision de demande de renseignement et en contrôler le caractère suffisamment sérieux s'il est saisi  d'une demande en ce sens par une entreprise qui avance des éléments susceptibles de mettre en doute leur pertinence. 

En présence d'une enquête dont le champ d'application est particulièrement large et de présomptions graves d'infraction, la Commission ne viole pas le principe de proportionnalité lorsqu'elle demande à une entreprise de lui fournir un nombre élevé de renseignements, sous un format spécifique permettant leur comparaison avec ceux communiqués par les autres participants. 

TUE, 7e ch., 14 mars 2014, n° T-296/11

La Commission ne commet pas de détournement de pouvoir en adoptant une décision de demande de renseignements plutôt qu'en engageant une enquête sectorielle, dès lors que ses moyens de coercition à l'égard des entreprises sont identiques quelle que soit la procédure utilisée.

Une décision de demande de renseignements peut porter tant sur des données purement factuelles que sur des appréciations de la part de l'entreprise, pour autant que celle-ci ne soit pas contrainte d'admettre qu'elle a commis une infraction et qu'elles ne représentent pas une charge disproportionnée par rapport aux nécessités de l'enquête.

Tenue d'une obligation de collaboration active, l'entreprise peut se voir demander des renseignements qui ne sont pas en sa possession.

Une décision qui impose à l'entreprise de fournir à nouveau des renseignements déjà demandés par la Commission ou de les lui fournir sous un nouveau format peut représenter une charge démesurée par rapport aux nécessités de l'enquête, à moins qu'elle porte également sur des renseignements supplémentaires ou plus détaillés.

Le choix que la Commission opère entre une simple demande de renseignements au titre de l'article 18, paragraphe 2, du règlement 1-2003 et une décision de demande de renseignements au titre de l'article 18, paragraphe 3, de ce même règlement relève du contrôle de proportionnalité.

TUE, 7e ch., 14 mars 2014, n° T-297/11

La motivation d'une décision de demande de renseignements doit faire apparaître avec suffisamment de clarté les présomptions d'infraction que la Commission entend vérifier, mais pas les indices qu'elle détient déjà.

Si la Commission n'est pas tenue de faire précéder une décision de demande de renseignements d'une demande simple, elle est soumise au principe de proportionnalité qui lui impose, lorsqu'un choix est offert entre deux mesures, de recourir à la moins contraignante.

Le fait que la Commission demande une quantité importante de renseignements ne permet pas de présumer du caractère exploratoire de sa requête.

Le délai de deux semaines accordé à une entreprise pour répondre à une demande de renseignements n'est pas proportionné, eu égard à leur importance et au risque d'amende qui pèse sur elle, à la charge que représente la collecte et la vérification du caractère complet, exact et non dénaturé des documents à fournir. 

TUE, 7e ch., 14 mars 2014, n° T-306/11

La demande de renseignements peut être adressée à une holding financière et non seulement à ses filiales actives sur le marché visé par les présomptions d'infractions que la Commission entend vérifier, dès lors qu'il est probable qu'elle-même ou des entreprises sur lesquelles elle exerce un contrôle soient en possession des informations recherchées.

La Commission n'est pas tenue d'entendre les entreprises concernées avant de leur adresser une décision de demande de renseignements.

La Commission n'est pas tenue d'apporter une motivation particulière sur la nécessité des renseignements demandés ou sur les raisons qui ont justifié le choix d'une décision plutôt que d'une demande simple.

L'étendue de la demande de renseignements ne permet pas de présumer de son caractère exploratoire.

La Commission ne prend pas une mesure inappropriée en adoptant une décision de demande de renseignements plutôt qu'en engageant une enquête sectorielle, dès lors que ses moyens de coercition à l'égard des entreprises sont identiques quelle que soit la procédure utilisée.

Une décision qui impose à l'entreprise de fournir à nouveau des renseignements déjà demandés par la Commission ou de les lui fournir sous un nouveau format peut représenter une charge démesurée par rapport aux nécessités de l'enquête, à moins qu'elle porte également sur des renseignements supplémentaires ou plus précis.

TUE, 7e ch., 14 mars 2014, n° T-305/11

La Commission n'est pas tenue de motiver son choix de recourir à une décision plutôt qu'à une simple demande de renseignements.

Dès lors que la Commission apprécie librement la nécessité des informations demandées et la pertinence des comparaisons qu'elle cherche à établir, l'entreprise ne peut contester cette dernière que dans le cadre de sa réponse à la communication des griefs ou à l'appui de son recours en annulation contre la décision finale.

Une décision par laquelle la Commission imposerait à l'entreprise de lui fournir à nouveau, sous un nouveau format, des renseignements qu'elle lui a déjà demandés est susceptible de représenter une charge démesurée par rapport aux nécessités de l'enquête et violerait le principe de proportionnalité.

La Commission peut adresser des questions qui impliquent la formalisation des informations demandées à condition que les réponses données ne conduisent pas l'entreprise à admettre qu'elle a commis une infraction et que leur fourniture ne constitue pas une charge disproportionnée par rapport aux nécessités de l'enquête.

En présence d'une enquête dont le champ d'application est particulièrement large et de présomptions graves d'infraction, la Commission ne viole pas le principe de proportionnalité lorsqu'elle demande à une entreprise de lui fournir un nombre élevé de renseignements sous un format spécifique permettant leur comparaison avec ceux communiqués par les autres participants.

Lorsque la question posée dans la demande de renseignements ne peut être qualifiée de purement factuelle mais implique que son destinataire prenne position sur les données demandées de façon à permettre à la Commission d'établir l'existence de l'infraction, l'entreprise dispose d'un droit au silence.

En raison du risque d'amende encouru, le délai accordé aux entreprises pour déférer à une décision de demande de renseignements doit leur permettre, eu égard aux moyens à leur disposition et à leur envergure économique, non seulement de fournir matériellement la réponse, mais également de s'assurer du caractère complet, exact et non dénaturé des renseignements fournis.

Décisions de justice rendues en 2014 - Page 66