L'appréciation concrète de la portée de la pratique incriminée sur le secteur considéré et de l'atteinte sensible au jeu de la concurrence n'est pas une condition du prononcé de la sanction mais de l'existence de l'infraction aux articles L. 420-1 et L. 420-2 du Code de commerce.

CA Paris, 1re ch. H, 22 septembre 1998, n° ECOC9810317X

Une concentration qui aboutit au contrôle par la nouvelle entité de 15 à 25% d'un marché et de 30 à 40 % d'un autre n'est pas de nature à porter atteinte à la concurrence, en présence de concurrents sérieux.

Une concentration qui aboutit au contrôle de 15 à 25 % et de 30 à 40 % d'un marché n'est pas de nature à porter atteinte à la concurrence dès lors que le produit n'est plus protégé par un brevet.

Une concentration qui aboutit au contrôle de fortes parts de marché n'est pas de nature à porter atteinte à la concurrence dès lors que les concurrents actuellement présents sur les marchés appartiennent à de grands groupes d'envergure internationale dont les chiffres d'affaires laissent supposer des capacités de production et de commercialisation significatives.

Une concentration n'est pas susceptible de limiter la concurrence lorsque les prix sont fixés réglementairement ou négociés avec des clients disposant d'une forte puissance d'achat.

Une concentration n'est pas susceptible de restreindre la concurrence, dès lors que le produit concerné n'est plus protégé par un brevet.

Ministre de l’Économie, 22 septembre 1998, n° ECOC9810318Y

Cass. crim., 22 septembre 1998, n° 96-83.990

Le mandataire qui commet une faute de nature à compromettre la confiance inhérente au mandat d'intérêt commun, est légitimement révoqué.

CA Nancy, 1re ch. civ., 21 septembre 1998, n° 94003930

Le marché géographique des pompes funèbres comprend le territoire de l'ensemble des communes ayant confié à l'entreprise concernée la concession du service extérieur.

Le fait pour une entreprise de pompes funèbres, en position dominante, d'apposer une affiche "Stop aux mensonges" et de s'appuyer sur celle-ci pour affirmer qu'elle offre, pour toutes les prestations, y compris celles soumises à concurrence, les prix les plus compétitifs et les services les meilleurs, laissant ainsi penser que ce qui est présenté comme avantageux par son concurrent le plus direct, n'est pas exact, est constitutif d'abus.

CA Paris, 1re ch. A, 21 septembre 1998, n° 1997-25862

Le contrat de location de matériel de télésurveillance conclu par un commerçant pour assurer la sécurité de son magasin présente un rapport direct avec son activité professionnelle qui exclut l'application des textes relatifs aux clauses abusives.

CA Lyon, 3e ch., 18 septembre 1998, n° 97-01293

La résiliation brutale et non justifiée du contrat de franchise occasionne un préjudice commercial au franchisé qui doit rechercher une autre forme d'exploitation.

La résiliation du contrat de franchise est abusive lorsque le franchiseur n'apporte pas la preuve d'une quelconque défaillance du franchisé dans le respect de ses obligations.

Le franchiseur n'est pas coupable de pratiques de prix imposés lorsqu'il laisse aux franchisés la possibilité de les adapter.

CA Lyon, 3e ch., 18 septembre 1998, n° 95-05862

Un ancien locataire-gérant crée une confusion fautive en laissant croire à la clientèle qu'il continue son activité à proximité du fonds du bailleur.

CA Paris, 4e ch. B, 18 septembre 1998, n° 96-14729

CA Paris, 4e ch. b, 18 septembre 1998, n° M19980600 

On grounds of the protection of human health, a national regulation may make the placement on the market of a biocidal product having already been authorized in another Member State subject to prior authorization, provided that technical or chemical analysis or laboratory tests are not unnecessarily required when the same analyses and tests have already been carried out and their results are available to the competent authorities of the importing Member State.

On grounds of the protection of human health, a national regulation may make the placement on the market of a product having already been authorized in another Member State subject to prior authorization, provided that technical or chemical analysis or laboratory tests are not unnecessarily required when the same analyses and tests have already been carried out and their results are available to the competent authorities of the importing Member State.

CJEC, 6th chamber, September 17, 1998, No C-400/96

The concept of State referred to in the definition of contracting authorities laid down by Directive No [2004-18] encompasses all bodies having legislative, executive or judicial powers, including bodies which, in a federal state, exercise those powers at federal level.

CJEC, 6th chamber, September 17, 1998, No C-323/96

La notion d'Etat, visée dans la définition du pouvoir adjudicateur fixée par la directive [2014-24], comprend tous les organes qui exercent les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, y compris les organes fédérés dans le cas d'un Etat fédéral.

CJCE, 6e ch., 17 septembre 1998, n° C-323/96

Pour des motifs de protection de la santé publique, une réglementation nationale peut soumettre à autorisation préalable la mise sur le marché d'un produit ayant déjà fait l'objet d'une autorisation dans un autre Etat membre à condition que ne soient pas exigés sans nécessité des analyses techniques ou chimiques ou des essais en laboratoire lorsque les mêmes analyses et essais ont déjà été effectués  dans l'État d'exportation et leurs résultats mis à la disposition des autorités compétentes de l'Etat d'importation.

La mise sur le marché d'un produit biocide ayant déjà fait l'objet d'une autorisation dans un autre Etat membre peut, pour des motifs de protection de la santé publique, être soumise à autorisation préalable, à condition que ne soient pas exigés sans nécessité des analyses techniques ou chimiques ou des essais en laboratoire lorsque les mêmes analyses et essais ont déjà été effectués et leurs résultats mis à la disposition des autorités compétentes de l'Etat d'importation.

Pour des motifs de protection de la santé publique, une réglementation nationale peut soumettre à autorisation préalable la mise sur le marché d'un produit biocide ayant déjà fait l'objet d'une autorisation dans un autre Etat membre à condition que ne soient pas exigés sans nécessité des analyses techniques ou chimiques ou des essais en laboratoire lorsque les mêmes analyses et essais ont déjà été effectués et leurs résultats mis à la disposition des autorités compétentes de l'Etat d'importation.

CJCE, 6e ch., 17 septembre 1998, n° C-400/96

Un producteur doit être considéré comme complice du délit de tromperie s'il est établi qu'il a vendu à vil prix des marchandises ne répondant plus aux caractéristiques de qualité exigées par la réglementation applicable.

Le fait d'exposer à la vente des dindes sous label alors que leur date limite de consommation est expirée caractérise la tentative du délit de tromperie.

CA Paris, 13e ch. B, 17 septembre 1998, n° 98-00026

Un agriculteur qui ne réserve à la production destinée à son cocontractant que 65 hectares de son exploitation sur 1200 ne peut prétendre être en situation de dépendance économique à son égard.

CA Douai, 2e ch., 17 septembre 1998, n° 96-03387

Compte tenu du retard chronique de règlement de commissions dues aux agents commerciaux, les fautes ponctuelles reprochées à ceux-ci ne revêtent pas un caractère de gravité suffisant pour justifier la rupture du contrat.

Le mandat d'intérêt commun prévoyant des modalités d'exercice du travail caractérisées par l'indépendance, l'absence de contraintes horaires et de quotas, et qualifiant les mandataires concernés inscrits au registre spécial, d'agents commerciaux, est constitutif d'un contrat d'agence commerciale.

L'exploitation, avant la rupture du contrat, de produits dont les agents commerciaux détenaient l'exclusivité, constitue une faute de la part du mandant.

CA Dijon, 1re ch. civ., 17 septembre 1998, n° 98-00659

Le non-renouvellement d'un contrat de concession est déloyal lorsque, sans motiver sa décision, le concédant ne laisse pas au distributeur la possibilité de retirer le fruit de ses investissements.

CA Paris, 5e ch. B, 17 septembre 1998, n° 96-12862

La procédure de licenciement de gérants non salariés de succursales de maisons d'alimentation de détail est respectée lorsqu'ils ont reçu en main propre une convocation à un entretien préalable, et que, cet entretien n'ayant pu avoir lieu de leur fait, une lettre de résiliation motivée leur a été notifiée par huissier.

CA Montpellier, ch. soc., 17 septembre 1998, n° 96-00977

La société qui détient près de 45 % du capital d'une filiale et 50 % des voix lors des assemblées, et qui représente 91 % de son chiffre d'affaires total, exerce une influence déterminante sur celle-ci et constitue un seul et même groupe avec elle.

Les boissons au goût de cola doivent être distinguées des autres boissons gazeuses sans alcool, dès lors qu'elles sont perçues par les consommateurs comme un produit spécifique.

La consommation hors foyer, en raison des prestations qui l'accompagnent et des contraintes particulières d'espace, s'oppose à la consommation à domicile.

L'acquisition par un groupe qui détient 70 à 80 % d'un marché, de 80 à 90 % d'un autre, et de 60 et 70 % d'un troisième, sur lesquels il est titulaire de marques incontournables, est de nature à restreindre la concurrence.

L'acquisition par un groupe titulaire d'une marque incontournable, et contrôlant une autre marque incontournable sur un marché connexe, d'une marque notoire, produit un effet de portefeuille susceptible de porter atteinte à la concurrence.

L'addition de marques incontournables et/ou notoires sur des marchés connexes produit un effet de levier au profit de l'acquéreur sur le marché où il n'était pas leader, dès lors qu'elle prive à court ou moyen terme le concurrent immédiat de la possibilité d'offrir sur ce segment un produit de notoriété suffisante.

L'atteinte à la concurrence qui résulte d'un projet de concentration n'est pas compensée par une contribution suffisante au progrès économique, en l'absence d'éléments permettant d'établir que les économies de coûts de distribution mises en avant ne pourraient être obtenues par croissance interne.

Pour rétablir une situation de concurrence suffisante, il peut être nécessaire que la société initiatrice soit absente du marché durant un laps de temps suffisant et transfère à un tiers une partie de ses activités.

Ministre de l’Économie, 17 septembre 1998, n° ECOC9800119A

The competitor of a State aid recipient can only be regarded as an interested party if its competitive position is affected by the grant of the aid.

A decision purely confirming previous final decisions stating the compatibility of State aid with the internal market, is not amenable to annulment proceedings.

The Commission is under no obligation to open adversarial hearings with the complainant during the preliminary investigation phase of a State aid.

CFI, 4th chamber, extended composition, September 16, 1998, No T-188/95

The Commission may, on the condition that it provides a statement of reasons for its decision, reject a complaint for infringements that have subsequently ceased.

The statement of reasons of an individual decision, whose extent depends upon the nature of the instrument in question and the surrounding circumstances, must allow the recipient to know the reasons for the measure taken and the EU court to review its legality.

CFI, 3rd chamber, September 16, 1998, No T-133/95

The assessment of EU interest can only be established by examining the individual circumstances in each case.

The Commission meets its obligation to state reasons when the decision details the specific reasons for rejecting the complaint, referring specifically to the context of the case.

CFI, 3rd chamber, September 16, 1998, No T-110/95

Future development of trade may be taken into account to assess the potential effect of a restrictive agreement on trade between Member States.

An agreement that eliminates or reduces price competition between the parties operating in various Member States, alters the number of operations undertaken by each firm in the absence of the agreement and affects trade between Member States.

A refusal to provide services affects trade between Member States where it abusively alters the competitive structure of the market leading to neutralizing potential competition.

The appreciability of the restriction on competition brought about by a liner shipping conference is established when the concerned operators control 48% of the market and are members of other liner shipping conferences of the same type.

The exemption regulations relating to maritime transport services and land transport service apply cumulatively when the agreements concern these two types of services.

Block exemption Regulation No 4056/86 on maritime transport (partially repealed as of 18 October 2006 by Regulation No 1419/2006), which must be strictly interpreted, does not cover any agreement on prices fixed in common by two members of a liner conference but only those concerned with uniform or common freight rates for all the undertakings carrying the same merchandise.

The fact that several undertakings control about 60% of the relevant market, and particularly 70% of the most important segment of that market, establishes a presumption of the existence of a dominant position, which is confirmed by the maintaining of a scale of discriminatory prices.

Undertakings hold a joint collective dominant position when, in the context of a liner conference, they are united by various economic ties, which reduce their capacity to act independently.

The limited ability of an undertaking's customers to switch to alternative suppliers, thereby making that undertaking an unavoidable trading partner, is a factor of dominance.

Undertakings hold a joint collective dominant position when they are united by various economic links, which reduce their capacity to act independently, such as the obligation to pay a penalty if they do not comply with the agreed tariffs.

The fact that several shipping companies offer rates that vary from one product to another depending on the product's value although that value has no impact on transport costs, is characteristic of a dominant position.

The fact that the members of a liner conference enter into an agreement restricting the offer of transport services according to jointly fixed conditions and modifying the competition structure of the relevant market in order to strengthen their collective dominant position, is an abuse.

The fact that several undertakings control about 60% of the relevant market, reveals the existence of a dominant position, when there are significant entry barriers induced by the commercial obligation to use regular services meaning heavy investments.

EC, September 16, 1998, No 1999-243

Le concurrent du bénéficiaire d'une aide d'Etat n'a la qualité de partie intéressée que si sa position concurrentielle est affectée par l'octroi de l'aide.

La Commission n'a pas l'obligation d'engager un débat contradictoire avec le plaignant lors de la phase préliminaire d'examen d'une aide d'Etat.

La décision purement confirmative de décisions définitives antérieures constatant la compatibilité d'aides d'État avec le marché intérieur est insusceptible de recours.

TPICE, 4e ch. élargie, 16 septembre 1998, n° T-188/95

L'appréciation de l'intérêt communautaire repose nécessairement sur les circonstances propres à chaque espèce.

La Commission remplit son obligation de motivation, lorsque la décision établit de façon circonstanciée les raisons spécifiques du rejet de la plainte, par référence au contexte de l'affaire.

TPICE, 3e ch. élargie, 16 septembre 1998, n° T-110/95

La Commission peut, à condition de motiver sa décision, rejeter une plainte dénonçant des infractions qui ont ultérieurement cessé.

La motivation d'une décision individuelle doit permettre à son destinataire de connaître les justifications de la mesure prise et au juge européen d'exercer son contrôle de légalité, mais son étendue dépend de la nature de l'acte en cause et des circonstances qui l'entourent.

TPICE, 3e ch. élargie, 16 septembre 1998, n° T-133/95

Le refus de fournir un service affecte le commerce entre États membres lorsqu'il modifie abusivement la structure concurrentielle du marché en neutralisant la concurrence potentielle.

L'évolution future des échanges peut être prise en considération pour apprécier si un accord est susceptible d'affecter le commerce entre Etats membres.

Le caractère sensible de la restriction de concurrence émanant d'une conférence maritime est avéré lorsque les opérateurs concernés contrôlent 48 % du marché et participent à une quarantaine d'autres conférences maritimes du même type.

Le règlement d'exemption n° 4056-86 (partiellement abrogé à compter du 18 octobre 2006, R. 1419-2006, JOCE L 269 du 28 septembre 2006, p. 1) relatif aux transports maritimes, d'interprétation stricte, ne couvre pas tous les accords de prix fixés en commun par deux membres d'une conférence maritime mais seulement ceux portant sur des taux de fret uniformes ou communs à toutes les compagnies expédiant la même marchandise.

Les règlements d'exemption relatifs aux services de transport maritime et au service de transport terrestre s'appliquent cumulativement lorsque les accords concernent ces deux types de services.

Le fait, pour les membres d'une conférence maritime, de conclure un accord restreignant l'offre de services de transport selon des conditions fixées collectivement et modifiant la structure concurrentielle du marché, afin de renforcer leur position dominante collective, est constitutif d'abus.

Des entreprises occupent conjointement une position dominante lorsqu'elles sont unies par de nombreux liens économiques qui réduisent leur capacité d'agir de façon autonome, comme l'obligation de payer une amende en cas de non-respect du tarif convenu.

Le fait pour plusieurs entreprises de transport de proposer dans une grille de prix des taux variant d'un produit à l'autre en fonction de la valeur du produit alors que cette valeur n'a aucune influence sur le coût du transport caractérise l'existence d'une position dominante.

Les possibilités limitées qu'ont ses clients de se tourner vers d'autres fournisseurs, qui font d'une entreprise un partenaire commercial obligé, constituent un facteur de position dominante.

Le contrôle par plusieurs entreprises d'environ 60 % du marché concerné caractérise une position dominante en présence de barrières à l'entrée considérables liées à l'obligation commerciale d'exploiter des services réguliers nécessitant de lourds investissements.

Le fait pour plusieurs entreprises de contrôler environ 60 % de part du marché concerné, dont 70 % du segment le plus important de celui-ci, établit une forte présomption de position dominante, que confirme le maintien par ces entreprises, d'une grille tarifaire discriminatoire.

Des entreprises occupent conjointement une position dominante lorsque, dans le cadre d'une conférence maritime, elles sont unies par des liens économiques nombreux réduisant leur capacité d'agir de façon autonome.

Un accord, qui élimine ou réduit la concurrence par les prix entre les parties opérant dans divers États membres, modifie le nombre d'opérations que chaque compagnie effectuerait en son absence et affecte le commerce entre États membres.

CCE, 16 septembre 1998, n° 1999-243

Des pratiques discriminatoires ne peuvent être constatées que si leurs bénéficiaires se trouvent en situation de concurrence avec celui qui s'en prétend victime.

Décisions de justice rendues en 1998 - Page 22